Ambre, terre sacrée [PV : Erwan]

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Le Vein. Etendue impénétrable à l’humeur changeante qui reflète parfaitement mes propres états d’âme. Probablement du fait de ma proximité avec Ambre, terre aux herbes délicieusement noirâtres semée d’embûches pour qui sait n’en faire pas partie. J’aime ces lieux plus qu’aucun autre, comme tous les Ambriens qui ne peuvent se détacher de la délectation morbide qu’exerce sur eux cette ambiance si spéciale.

Certains la modulent bien sûr, après tout, nous avons plein pouvoir sur cette lande, ou du moins, c’est ce que nous croyons. Je ne suis pas sûre que l’on puisse réellement dire cela au fond depuis que j’apprends à la côtoyer. Fantasmes et mystères s’attachent aux réactions étranges que j’ai parfois obtenues lors d’un instant de relâchement. Un monde censé nous être soumis qui pourtant nous échappe totalement lorsqu’il en a décidé ainsi…

Mais pour l’heure, j’erre aux alentours. Trop d’Ambriens en Ambre. Une famille bien trop guindée pour que j’accepte de trainer trop longtemps avec eux. Peu de coups bas au domaine, mais cela n’empêche en rien les morts… Toutes revendiquées et toutes fondées sur une raison légitime… aux yeux de Seïrdans. Non vraiment, il ne fait pas bon vivre au château d’Ambre, surtout lorsque l’on n’est pas la plus forte. Ce qu’assurément, je suis… Excellente guerrière selon les critères mortels, voire même démoniaques, piètre assaillante en Ambre.

Ma relation au domaine est un peu trop conflictuelle pour que je parvienne à le maitriser pleinement comme je l’entends. Alors, dans les duels mêlant tant force brute que magie du lieu, j’échoue souvent, n’étant pas une fervente adepte de ses pratiques. J’abhorre la magie, j’exècre les arcanes, et ne suis par conséquent pas à même de les manier convenablement.

Pour l’heure, j’oublie toutes ces futiles occupations de l’esprit pour me concentrer sur le ciel changeant. Allongée sur une roche immense aux imperfections louvoyantes, ma raison a déserté pour un temps mon corps fatigué, laissant soin à l’Ebène posée à côté de moi dont je tiens la garde d’assurer ma défense. Alors, j’attends. Que quelque chose se produise. Qu’un événement advienne. Qu’un quelconque fait me tire de ma morne contemplation pour m’offrir enfin une raison suffisante de m’attarder sur autre chose que ma propre personne.

Invité ________________ ________________

[voir rp au venil avec luyak, cela en est la suite directe]

La chute fut longue, très longue, alors que la faille se refermait sur lui. L'espace semblait se tordre aux yeux du jeune Daermon, il avait l'impression de devenir fou et oracle a la fois, tout semblait clair et sombre.

Le ciel se teinta de rouge et l'air devint plus sec, plus... mauvais. Des images cauchemardesque défilaient devant les yeux du jeune homme, paralysé. La mort de Daerwin passait en boucle dans sa tête. Les larmes coulaient inconsciemment sur son visage, a présent c'était l'effroi que l'on pouvait lire dans ses yeux bruns, l'effroi et la souffrance.

Il hurlait, oui, il hurlait à la mort alors qu'il tombait dans le Vein. Il hurlait à la mort alors que ses pires cauchemars s'étaient rassemblés en un seul dans son esprit. Oui, c'était bien la folie qui semblait envahir Erwan.

Enfin, il tomba, dans un choc sourd et une douleur intense. L'odeur du sang envahit ses narines, son sang. Avec difficulté, il tourna la tête et il aperçut son épaule, transpercé par une immense mais fine stalagmite, encore une fois il hurla, mais de rage cette fois.

Il se releva, le bras ballotant, après avoir brisé le spéléothème d'un coup sec, laissant sa faculté d'auto-régénération le remettre d'aplombs. Quel était cet endroit ? Il frissonna, ça sentait le démon et... le démon.

_ " Ou suis-je ? " Murmura-t-il" Est-ce la le Vein, lieu des origines de mon père ? Dit-moi démon ou sommes-nous ?"

La réponse ne vint pas, le démon s'était-il effacé suite à la "défaite" d'Erwan ? Le Daermon ne ressentait plus sa présence. Peut importe. Il lui fallait se repérer, savoir ou il était, Vein ou Feleth ? D'un pas décidé mais tremblant il décida d'explorer l'endroit. Tout était terne et sans vie, les seules choses un tant sois peu vivantes étaient de ridicules créatures sans intérêt et totalement différentes l'une de l'autre. Décidément, cet endroit était des plus étranges, le ciel semblait changer de couleurs avec une irrégularité digne du roi Kaull.

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Ses dents déchirent la chairs sans gout de la vulgaire proie qu'elle vient d'attraper, non ce ne sera pas suffisant pour satisfaire sa faim. Voilà longtemps que la manticore n'a attrapé un repas digne d'elle, son estomac gronde chaque jour et chaque nuit, elle ne peut qu'endurer cette souffrance. Soudain, une étrange odeur assaille ses narines, celle du sang, mais pas n'importe lequel. Du sang humain. Dans un rugissement la bête déploie ses ailes et part à la chasse de sa nouvelle proie.

Une fois arrivé, il ne reste plus rien, juste une stalagmite brisée est tachés par le précieux liquide écarlate qu'elle cherche tant. Assoiffée, elle lèche avec ardeur les quelques gouttes restantes, délicieux. Voilà longtemps qu'elle n'a pas gouté à la chair humaine. Une grimace pouvant ressembler à un sourire se dessine sur sa face difforme. C'est décidé elle veut se repaître de cet homme.

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Il trébucha, la douleur dans son épaule semblait s'accentuer alors que sa chair se reformait. Un processus étrange qu'était la faculté d'auto-régénération. Il ne devait pas flancher, c'était bientôt fini. Il leva les yeux et aperçu ce qu'il crut un instant être un mirage. Un femme au teint aussi pâle que la neige et aux cheveux de couleurs semblable se tenait, assise à quelques mètres de lui. Elle portait une tenue de cuir rouge, mariant avec le blanc de sa peau. Il ne pouvait l'apercevoir que de dos mais déjà elle semblait magnifique.

Quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol et la douleur s'accentua encore plus. D'un pas mal assuré il marcha jusqu'au bord de l'immense rocher sur lequel il se tenait, avec cette femme à quelques mètres de lui. Et la bête lui sauta dessus, poussant un monstrueux rugissement, d'un coup de patte elle le propulsa sur plusieurs mètres en arrière avant qu'il ne puisse dégainer.

Avec difficulté il se stabilisa sur le sol et tendit la main vers le monstre avant de lâcher une rafale de feu dessus. Sans effet apparemment, il grogna, l'assaut de la manticore avait rouvert sa blessure avant qu'elle ne puisse guérir.

Le Daermon n'était pas dans une position à son avantage.

[Erwan n'arrive sur le rocher ou est Miel qu'après le passage avec la manticore, avant il est ou ne sait ou. le combat avec la manticore se passe actuellement quelques mètres derrière miel. si mon post ne te convient pas tu me mp]

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Le repos délicieux du corps quand l’esprit s’abandonne. La douce sensation de n’être plus tout à fait réelle. L’abandon.

Un bruit soudain dérange mes oreilles. Une présence derrière moi. Je m’assieds en silence, faisant mine de n’avoir rien entendu, mais la certitude d’un danger proche me hérisse la nuque. Quand on a survécu deux siècles à tous ceux qui ont voulu nous tuer, on a forcément développé une sorte de sixième sens déjà inné…

Les yeux fermés, je tente de décrypter les odeurs portées par la brise, percevant une fragrance animale qui m’inquiète un peu. Pourtant, les sons qui me parviennent ne sont pas ceux d’un natif. Trop balourds. Un démon peut être ? Probablement.

Soudain, l’odeur de la bête me prend à la gorge en même temps qu’un rugissement déchire la tranquillité du lieu. Immédiatement sur pieds, la volte-face ne me prend qu’un instant. Mon cerveau analyse les faits avec rapidité. Un homme étalé au sol, recouvert de sang. Une attaque enflammée. Magie, brrrrr. Inefficace contre la bête.

Un regard vers l’animal me renseigne rapidement. Impossible d’oublier ce regard clair et ces rangées de dents. Une manticore ! Assurément, voilà le gamin dans une belle panade. La dernière fois que j’ai croisé une de ces étranges créatures, c’était dans un couloir du domaine. Le cri effrayant m’avait déjà fait hérisser la nuque tandis que la bête se jetait sur moi. Un Ambrien dont j’ai oublié le nom la transperçait par la suite d’une lance effrayante. Foutues légendes.

Non vraiment, je suis une bien piètre combattante pour ma famille… Pourtant, il y a une chose qui me diffère des miens.

Dans un cri guerrier, je fais tournoyer l’Ebène un instant au dessus de moi et me jette à toute allure contre l’épaule de la bête, la déstabilisant suffisamment pour qu’elle bascule. Sa queue acérée plonge vers mon ventre. Je ne l’évite qu’en me jetant sur le côté, l’aiguillon se plante profondément dans la terre à quelques centimètres seulement de ma hanche. D’une roulade arrière parfaitement exécutée, je m’éloigne du monstre.

En confrontation faciale, je n’ai aucune chance contre une telle bête, mais je ne peux laisser cet homme se faire déchiqueter en menus morceaux sous mes yeux. Pitié et compassion…

Mon acrobatie me mène quelques mètres devant la future proie. Dans un déhanché délicat, je me relève, l’Ebène en arrière, prête à frapper. La manticore se relève avec tout autant de souplesse. Son regard clair se plonge dans ma glace. Un sourire relève le coin de mes lèvres face à l’excitation qui court dans mes veines. La bête me jauge, m’observe. Un changement dans ses plans qui, s’il ne représente pas une menace fondamentale, pourrait tout de même lui servir d’encas.

Les yeux fixés sur le monstre, je tourne pourtant le menton vers l’arrière.

« Cours dans cette direction jusqu’à ne plus pouvoir le faire. Cours jusqu’à rencontrer le mur. Je te rejoindrai là-bas quand j’aurai fini avec cette demoiselle. »

Sans plus me poser de question, je m’approche de la bête. Qu’il m’écoute s’il tient à sauver sa peau. Sinon, tant pis pour lui.

La Neigeuse trouve sa place dans ma main gauche. Les deux ne seront pas de trop pour ce qui s’annonce. Le dard plonge vers moi comme prélude. Mes deux lames croisées l’interceptent avec fracas. S’engage un duel pour tester la force de chacune. Dans son regard, je lis le doute. Il n’est pas normal qu’une proie si petite résiste de telle manière…

Un cri guerrier m’échappe tandis que je lutte contre la queue avant de la repousser avec rage. Les jeux peuvent commencer.

Invité ________________ ________________

[la forme que je décrirait dans mon post est la no control 2, voir ma fiche]

Le sang coulait à flot, tel une rivière de vie, les yeux d'Erwan se voilèrent au moment où la guerrière se posta devant lui. Non, il ne s'évanouit pas, mais il ne resta pas conscient non plus, juste un léger sourire rêveur qui se dessina sur ses lèvres.

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Un monde étrange. C'était tout ce que l'on aurait pu dire sur l'endroit ou était à présent Erwan, d'étrange bâtiment de plusieurs mètres de haut perçaient les nuages avec fierté. Où était-il ? Quel était cet endroit, le bleu prédominait chaque chose dans ce lieu hormis le ciel, qui lui restait de la même teinte que celle d'un jour d'été. Doucement, il se releva, katana à la main, étrangement il tenait en équilibre sur les façades des habitations sur lesquels il se tenait.

Un chose préoccupait particulièrement le Daermon, le démon, son démon, il ne réagissait pas pour le guider comme la plupart du temps. Ça le troublait fortement, d'autant plus que cet endroit n'était pas des plus confortant. Soudain, une bouche, juste ça, se forma devant lui, entièrement blanche.

_ " Pourquoi ? " Murmura-t-elle d'un ton à la fois las et empli de tristesse.

Puis tout bascula.

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La première chose qu'Erwan remarqua lorsqu'il se réveilla fut surement le fait que son corps était à nouveau en état de marche, la deuxième fut que la magnifique guerrière qu'il avait admiré auparavant luttait à présent contre la bête qui l'avait attaqué. Son corps réagit de lui même et il se retrouva sur ses pieds, le katana à la main. En observant la carapace de la bête, il tenta d'invoquer sa broyeuse, mais rien de vint si ce n'est qu'un atroce douleur parcourant son corps le temps d'un battement de cil.

_ " Peu importe... " Murmura-t-il.

Il concentra son énergie dans sa main, se préparant à invoquer son masque démoniaque, et la passa sur son visage. Pendant une seconde rien ne se passa puis la masse blanche étalée sur son visage ne forma pas un masque non, mais se décolla de sa peau et se transforma une petite vague nacrée qui s'abattit sur le Daermon.

Lors qu’au bout de quelques secondes, la masse l'ayant recouvert se dissipa, il n'avait plus rien d'humain. Sa peau mate s'était entièrement teintée de blanc, ses muscles auparavant fin avait gonflé au point d'en devenir monstrueux. Ses cheveux ainsi que ses ongles avaient soudainement poussé et une énorme queue de même couleurs que sa peau était sortie de son bassin. D'énormes pics d'os s'étaient extirpé de ses épaules et son visage, quand à lui, avait fusionné avec son masque démoniaque.

Oui, c'était devenu un monstre, mais... Son regard, dans le fond, était toujours celui d'un humain.

_ " Comment est-ce possible ? " Murmura-t-il d'un voix vibrante. " Cette forme n'est pas celle que je désirais, et je ne devrait pas pouvoir l'atteindre normalement... "

Dans un souffle, il se jeta sur la manticore et écarte par la même occasion la femme, sans contrôler sa force, et lui trancha la queue d'un coup de Katana, qui ressemblait à un cure dent dans sa main. La bête hurla de douleur et se jeta avec rage sur le démon, qui dans un geste d'auto défense leva sa lame devant lui. ce qui eu pour effet d'empaler la bête sur l'arme.

Dans un souffle rauque, il lâcha le Katana sur lequel le monstre était embroché et s'approcha de la guerrière en rouge.

_ " Vous allez bi... " Souffla-t-il avec difficulté avant de tomber à genoux.

La matière blanche recouvrant son corps se dissipa dans une fumé nacré et il redevint lui même, sauf pour ses cheveux qui étaient resté long, tombants juste en dessous de ses fesses. dans un bruit sourd, il s'écroula sur le sol, son kimono entièrement déchiré ne couvrant que son entrejambe. ( il s'est évanouis )

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Alors que le défi est lancé, alors que la destruction est proche, alors que la manticore a répondu à mon appel impérieux de sang dans un rugissement sans équivoque, je suis interrompue. Tout mon corps s’est tendu. L’Ebène déjà réclame sa part de combat tandis que la Neigeuse s’insinue dans mon esprit. Possédée par l’influence des deux lames, je suis prête à en découdre. Qu’importe y risquer ma vie ? Qu’importent les légendes ? Seul le combat mérite qu’on le vive.

Alors que je toise ma proie, une douleur intense étreint mon épaule tandis qu’on me projette à terre. Roulant au sol avec agilité, je retrouve mon équilibre accroupie, ma main tenant la Neigeuse au sol pour stabiliser le tout. Un regard mauvais vers ce qui m’a bousculé. L’homme de tout à l’heure, ou du moins ce qu’il en reste, fait face à la bête. Je vérifie bien qu’il ne soit plus à sa place pour m’assurer de son identité tant la métamorphose physique est impressionnante.

Plus nulle trace d’humanité dans ces plaques blanches, dans cette chevelure impressionnante, dans cette queue nouvelle. Un démon et non pas un simple humain… Intéressant.

Toutefois, cette raclure est en train de me prendre ma proie ! Alors que j’avais enfin trouvé divertissement propre à me secouer un peu, il s’est interposé ! Si je m’écoutais là tout de suite, je partirais sur le champ. D’un autre côté… j’ai bien envie de lui régler son compte pour lui apprendre les manières guerrières. Alors, j’espère que la manticore ne va pas trop me l’abimer que j’aie tout le loisir de lui faire comprendre sa douleur de n’être pas mort sous les crocs de la bête.

Le combat est bref, mais pas dans le sens que j’attendais. La bête est peut être stupide, et le mâle relativement fort je dois bien l’admettre. La façon de mourir de l’animal me donne presque mal au cœur. Une si fière créature réduite à néant dans un enchainement si piteux. Non vraiment, ce n’est pas rendre honneur à la manticore… Tant de promesses pourtant que j’avais entrevues…

Le meurtrier se retourne vers moi, s’approche, ébauche une phrase qui meurt lorsqu’il s’effondre. Petite nature. Relevée depuis, je regarde cette masse de chair à ma portée revenue à son apparence originelle. Une pulsion au creux de mes entrailles, une envie soudaine. Un coup de pied dans le ventre le fait s’éloigner de mon passage. Pas de pitié pour les voleurs.

Quelques pas en direction de la manticore. Son flanc se soulève encore doucement sous le poids d’un souffle irrégulier. Repoussant avec facilité la patte griffue qui tente de m’assommer avec difficulté, j’inspecte la plaie, tenant en outre la gueule du monstre à l’écart. Plus aucun espoir pour la bête considérant l’état de la blessure. Son regard fauve rencontre le mien. En voyant la Neigeuse, elle comprend assurément. Comment expliquer sinon qu’elle m’offre sa gorge…?

« Adieu ma belle. Puisses-tu trouver le repos. »

Un murmure. Le sang qui perce la peau dans un dernier soupir. La bête nous a quittés. Je dépose délicatement sa grosse tête sur ses pattes croisées, m’incline légèrement devant elle en un dernier hommage, puis me concentre sur le mâle.

Un genou à terre, l’autre relevé, j’attrape le démon par le col, et lui flanque une vigoureuse claque sur la joue. Devant son absence de réaction, je recommence avec plaisir. Il n’est pas dit que je me laisserai attendrir devant un inconscient. Je me suis promis lui faire regretter cette intrusion. Ce n’est que le début.

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Il faisait sombre, tellement sombre au point qu'il ne pouvait rien voir autre que son corps et celui de son interlocuteur, voilà longtemps qu'il ne lui avait pas parlé. Oui, le démon était revenu, mais son apparence avait changé, ses cheveux blancs autrefois courts étaient devenus aussi longs que le siens et lui non plus ne possédait qu'un bout de kimono pour couvrir son bassin. les reste de sa peau, aussi pale que l'ivoire, n'était pas couvert de quelconque vêtements. Dans un sens, Erwan et son autre lui étaient d'étranges jumeaux, seul la couleur les différenciait, l'un prônant le massacre, l'autre la distraction. Leur deux caractère étaient complémentaires, pires ennemis et amis chères à la fois, voilà la relation qu'ils entretenaient. Ils passèrent ce qui sembla durer des heures à se guetter, s'observer... Enfin, c'est le démon qui pris la parole :

_ " Pourquoi ? J'ai l'impression d'avoir dormi depuis ton arrivé dans ce royaume ! Mais c'est grâce à toi que je le suis réveillé Erwan, c'est ton appel à mes pouvoirs, une transformation qui t'était normalement interdite. " Dit la bête. " Nous ne pouvons plus continuer ainsi, lutter l'un contre l'autre à chaque moment "
_ " Je pense la même chose démon, et je vais régler ça maintenant ! " Répondit le Daermon en appelant son katana.
_ " NON " Cria celui qui était pourtant un partisan du massacre. " En faisant cela tu ne réussira qu'à nous détruire tous les deux, nous devons nous unir Erwan, devenir ce que nous aurions du être à la naissance. "
_ " Que veux-tu dire par la ? Je ne comprends pas ! "
_ " Tu le sauras bien assez tôt... Mon frère. "

Le démon disparut dans un volute de fumée et Erwan se retrouva seul, il tomba à genoux, que voulait-il dire ? S'unir ? Comment ? Pourquoi ? Il ne comprenait plus rien, pourquoi tout se déréglait, était-ce l'atmosphère du vein qui le troublait ? Soudain, un douleur à la tête fit vriller ses tympans et tout bascula.

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Elle le frappait, celle à qui il venait de sauver le battait à présent, pas étonnant venant d'une démone, il avait oublié ou il se trouvait, les règles n'étaient pas les même que sur Feleth. Étrangement, son corps avait retrouvé toute sa force, comme si rien ne s'était passé, comme si cette étrange transformation n'avait jamais eu lieu. La colère commençant à envahir son esprit, il attrapa la main de la jeune femme alors que celle-ci s'apprêtait à le frapper encore une fois. Elle n'était pas humaine, il n'avait donc pas besoin de se retenir, il serra, non pas trop fort vu que c'était une femme, mais avec assez de puissance pour briser le poignet d'un humain normalement constitué. Comment osait-t-elle le frapper alors qu'il venait de la sauver d'un mort certaine ? Inconsciemment, ses yeux passèrent du brun au jaune et le blanc de ses yeux devint noir, une transformation légère mais étrange en sachant qu'il n'avait pas mis son masque.

_ " Je ne vais pas vous demander de quel droit vous osez me frapper démone, cela ne vous suffirait pas. En un sens je vous comprends, je me suis débarrassé de votre proie, mais la manticore n'était-elle pas sur mes traces au départ ? J'étais blessé allez vous me dire, mais le facteur d'auto régénération que je possède allait surement réparer ce cas. Je ne vous menace pas, mais en ayant eu un aperçu de quoi je suis capable, je vous conseillerai de ne pas trop m'énerver. " Dit-il d'un traite. " Vous me semblez fière et arrogante, vous auriez surement honoré vos ancêtre en combattant cette créature, mais la victoire ne vous aurait pas été offerte. Non pas que vous soyez faible, mais la manticore est une des plus puissante créature qu'il soit, sur Feleth ou dans le Vein. "

Ne lâchant toujours pas le poignet de ce qui semblait être une seïrdan, il l'examina de la tête aux pieds. D'un taille moyenne pour une humaine mais relativement petite pour ce qui était censé être l'élite des démons, ses jambes étaient d'une longueur disproportionnelle par rapport à son corps. Sa peau était d'un pâleur cadavérique, tout comme ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules. Son visage quand à lui était assez jolie, surement un canon de beauté pour la plupart des humain. Mais la beauté n'est pas quelque chose qui compte dans le monde des démons.

Les yeux emplis d'une détermination sans faille, il plongea ses yeux à présent jaunes dans ceux de la femme.

(mais il lui a toujours pas laché le poignet)

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Le démon revient à la réalité. Sa main arrête mon poignet avec précision avant qu’il ne se lance dans un laïus décourageant. Au fur et à mesure qu’il parle, mon sourire amusé s’estompe, pâlit, disparaît. A la place, la bonne humeur que je tentais de ranimer à l’idée de me battre est soufflée par cette leçon de morale que l’on entreprend de me faire. Il ne m’apprend rien, ni sur mes capacités, ni sur mes défauts récurrents. Qu’il tente de m’apaiser de cette manière toutefois réveille le brasier qui sommeille au creux de mes entrailles.

Son regard luit d’un changement de couleur étrange qui me déstabilise un instant sans que je n’en laisse rien paraître pourtant. Après tant d’années, plus rien ne peut me surprendre je le crois. Je n’ai encore jamais rencontré quelque chose qui en soit capable en tout cas ces dernières années. Légèrement blasée de la vie, je crois que c’est le terme… Si ce n’est que j’ai toujours un goût plus que prononcé pour le sang et la souffrance. A eux seuls, ils peuvent me tenir encore désireuse de poursuivre.

Tout comme la liberté. Ardente et chère liberté que j’aime comme je l’abhorre, responsable de tous mes mauvais choix mais pourtant délicieusement attirante. Et ce droit, je ne laisserai personne me le retirer. Vaquer à mes occupations comme je le désire est bien trop précieux pour que j’accepte me laisser faire.

Mon poignet se libère soudainement des doigts du mâle avec force. Sans dire un mot, le regard étrécit sous la colère que je sens désormais bouillonner en mon être, je me relève sans dire un mot, gardant cet inconnu sous la glace de ma fureur. Mon ire dévastatrice m’implore de laisser libre court à ma destruction, mais mon honneur m’interdit d’agréer à sa demande sur un homme blessé. Avec dédain, j’ai lâché son col, le repoussant même au sol.

Une dernière froideur au fond des yeux, je me détourne, et passant à côté de la créature ailée, me dirige vers Ambre. Le jeu est fini désormais, la colère est trop présente pour que je puisse en profiter comme je l’aurais souhaité. Il vaut mieux retourner sagement à mes pénates pour défouler ma rage sur un Ambrien qui sera à même de l’accepter sans poser de question. Nous sommes tous habitués au sang étincelant qui coule dans nos veines et n’avons plus besoin de comprendre les motifs qui nous animent. Tous, nous nous connaissons parfaitement bien, peut être même trop, pour que nous ayons encore la nécessité de mots. A la place, un regard, une impulsion, un geste nous renseigne plus que sûrement sur les états d’esprit de chacun. Voire même la seule façon de se déplacer dans les terres d’Ambre aux environnements changeants.

Il vaut mieux donc que j’y rentre. Derrière moi, j’entends du bruit. Peu m’importe. J’accélère, me presse, tombe dans la course. Avec délice, je me plonge dans le rythme de mes jambes désireuses de se dégourdir. Mes cheveux volent sous la brise ainsi créée. Mes lèvres frémissent de l’expectative de la fatigue. Mon cœur s’affole délicieusement, ma bouche s’entrouvre dans sa quête d’air pour me délecter.

Au loin, le léger scintillement caractéristique effleure mes prunelles. Le souffle court, j’y parviens, m’arrête, caresse la barrière imperceptible entre le Vein et Ambre. Nous avons bien cherché à l’étendre, mais elle s’est toujours dérobée à nos tentatives magiques… Et puis, les arcanes se perdent au sein des nouvelles générations.

La fatigue de la course baigne délicieusement tous mes membres. Mon sang bat à mes oreilles avec fracas. Je suis vivante. Je suis pleinement et inconditionnellement vivante.

Invité ________________ ________________

Il put le sentir, la colère hurlait dans l'esprit de cette jeune femme, le sermon qu'il lui avait fait n’avait réussis qu'à empirer les choses, en un ça l'excitait, sentir la rage d'une personne, les envie de meurtre... Lui-même se surprenait à penser de telles choses, c'était habituellement au démon qu'étaient réservé les choses comme le gout du sang et la soif de combat... Peu importe, en ce moment, l'idée que la démone se jette sur lui, armes à la main pour le transpercer l'attirait beaucoup. Doucement, un sourire sadique se dessina sur ses lèvres, alors que les poings de la seïrdan se crispaient, pet-être allait-elle céder à la colère...

Non. Elle s'enfuit, d'abord en marchant, laissant croire qu'elle prenait ça à la légère, comme un adulte aurait méprisé un enfant un peu trop arrogant. Cette fois-ci ce fut au tour du Daermon de rager, comment quelqu'un.... Non ! Comment une vulgaire femme pouvait-elle oser l'ignorer. Sa mâchoire se crispa avec une telle force que ses dents supérieures pénétrèrent la chair de ses joues, faisant couler un liquide écarlate en dehors de ses lèvres. Soudain, il se calma, seul, encore une fois, son humeur avait changé était-ce un des effets du Vein, ou bien la fusion avec le démon commençait-elle ? Il jeta un oeil à ses vêtements déchirés, il les fouilla pendant plusieurs minutes, et enfin trouva ce qu'il cherchait.

_ " Face, je la poursuis, Pile je me tire " Dit-il de sa voix toujours aussi vibrante avant de lancer une pièce d'or.

D'un mouvement agile, il rattrapa la pièce et la claqua sur le dos de sa main droite. Face. Un sourire amusé apparut sur son visage, le jeu allait commencer, il ramassa son katana, lia le peu de tissus qu'il lui restait afin que ça ne tombe pas et attacha ses cheveux en queue de cheval avec un bout de son kimono. Il voulut invoquer son disque des ténèbres, histoire d'aller plus vite, mais rien de ne vint, décidément, sa magie détraquait dans cet étrange lieu qu'était le vein. Il se lança donc à la poursuite de la démone, au pas de course, une idée idiote dans une lande parsemée de petits cailloux, surtout dans un endroit aussi malsain, qui savait quel poison recouvrait ces roches ? Personne surement

Indifférent à cela, le Daermon continua de courir, arme à la main, et ne s'arrêta que quand il aperçut sa cible, seule, elle semblait attendre quelque chose. Peu importe, il s'approcha doucement d'elle avant de s'appuyer, d'un geste désinvolte, sur ses épaules, le but de ce geste était sans aucun doute de provoquer la Seïrdan et il était sur que sa marcherait. Il l'avait bien observé auparavant et aux vus de son caractère épouvantable, ce geste ne pouvait que la mettre à bout de nerfs. Il approcha ses lèvres de son oreille.

_ " Vous voulez me tuer n'est-ce pas ? J'ai vu la colère emplir votre coeur, comble du hasard, j'ai moi même envie de combat. Que diriez-vous d'un petit combat ? " Murmura-t-il d'un ton arrogant. " A aussi, je ne sais pas si vous êtes d'une famille noble ou je ne sais quoi, mais en tout cas, nous sommes suivis. "

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Des pas qui se rapprochent. Un poids sur mes épaules qui raidit tout mon dos de défiance. Une haleine chaude contre mon oreille. Je me retiens de ne pas lui donner le coup de coude qui me chatouille. Lui défoncer la cage thoracique me ferait certes plaisir, mais ce ne serait pas le meilleur moyen de lui rendre justice.

Sa dernière phrase me hérisse le poil. Immédiatement, je me dégage de lui afin de me retourner. Mon regard clair balaye l’horizon. Je n’ai que faire de ses bravades sur un possible combat. Plus m’importe de savoir ce qui peut me suivre. Et la réponse crée un long frisson le long de mon échine… Ils sont revenus. Plus nombreux qu’avant, plus acharnés aussi semblerait-il. Il devient dangereux de se promener à portée d’Ambre.

Les démons de tous poils sont là. Grands ou petits, zoomorphes ou anthropomorphes, ils nous observent avec la même intensité. Ils veulent Ambre. Ils désirent connaître la source de cette magie, véritable lumière pour tous les papillons qu’ils sont. Si nous restons ici, nous sommes en danger. Enfin, j’ignore s’ils détruiront vraiment le démon qui n’est pas du coin, encore que dans leur folie meurtrière, ce pourrait être le cas, mais une native d’Ambre ne leur serait que trop délectable. Se repaître d’un peu de la magie qui m’anime, éclat infinitésimal de celui bien plus fabuleux de mon domaine.

J’aime combattre, mais je fuis devant l’impossible. Je tiens bien trop à ma vie pour ça. Mon regard se porte sur la frontière, puis sur le mâle à mes côtés. Le choix lui revient désormais. J’accepte de le faire venir avec moi s’il le souhaite, mais je ne m’embêterai pas avec lui. S’il veut rester ici, grand bien lui en fasse. Ma main se referme sur son poignet, tandis que mon ton se fait pressant.

« Deux choix se présentent à vous désormais. Ou bien vous acceptez d’entrer avec moi en Ambre, terre de mon pouvoir, domaine de ma puissance, lieu où je suis invincible, ou bien, vous restez ici et attendez de voir ce qu’ils vous veulent… Que décidez-vous ? »

Il me regarde un instant, semble hésiter, avise les démons qui se rapprochent de leurs mines renfrognées.

« Je vous suis à la condition que… »

Sans qu’il ait le temps de dire un mot de plus. Sans qu’il n’ait la possibilité de me ralentir par une condition qui m’empêcherait de l’attirer à moi. D’une traction sur son bras, je le tire vers le domaine, traversant la barrière avec un soupir de soulagement alors que déjà, les démons ne sont plus qu’à quelques mètres. Emporté par son élan, le mâle à mes côtés avance d’encore quelques pas tandis que je me retourne. De toute ma hauteur, je les toise. Le premier vient d’arriver à quelques pieds de la frontière. Je connais la suite. Je sais exactement comment tout ceci va se dérouler…

D’une impulsion de l’esprit, je me plonge dans le domaine. Mes yeux se ferment. Des ronces… énormes… entrelacées, impénétrables, tranchantes ronces… Mur de ronces devant moi afin de cacher la vue… Autour de nous, une étendue herbeuse. Quelques fleurs odorantes… Un cours d’eau… Cela suffira. Je sens tout cela se matérialiser, prendre forme…

Mes paupières se rouvrent sur le sombre du végétal invoqué. Ambre m’a répondu. Ambre est mienne. Satisfaite, j’entends pourtant les coups puissants qui s’abattent soudain sur la barrière. Demain lorsque nous reviendrons, les corps joncheront le sol. Pour le moment, je leur laisse le plaisir de s’entretuer… Immobile, face au mur de ronces acérées, j’attends. Seul le bruit des coups résonne, quelque fois submergé par le cours d’eau qui se perd sous la barrière…

Invité ________________ ________________

Avant qu'il ne puisse énoncer ses conditions pour pénétrer l'étrange royaume qu'avait cité la démone qu'elle l'attrapa par le bras et le tira de force à l'intérieur. Il ne put que lâcher un petit cri, restant très masculin, produit par la surprise, dans le passage dans cet autre montre il put apercevoir un mur de ronce d'une épaisseur phénoménale se dresser devant la barrière qui l'avait mener dans cet endroit que la Seïrdan nommait Ambre. Il observa l'endroit ou il se tenait à présent, ce n'était fait que de sable rouge. Il supposa que si la démone était "maîtresse" de ce lieu, elle pouvait faire apparaître un château ou il ne savait quoi comme bon lui semblait, un sourire décora son visage.

_ " Êtes-vous toujours partante pour notre Duel démone ? Vous avez dit être maîtresse de ce domaine, j'imagine donc que vous avez un total contrôle sur le lieu, que vous pouvez faire apparaître tout et n'importe quoi, transformer l'eau en sang et d'autres encore... Pourquoi ne pas créer une arène de combat ? Je vous propose mes règles, pas de magie, seulement au corps à corps, la mise à mort ne serai pas obligatoire sauf si vous le désirez. En clair juste histoire d'évaluer nos niveaux respectif et de défouler tout cette colère que vous semblez contenir en vous. Je sens que vous ne m'avez toujours pas pardonné de vous avoir parlé si "sérieusement" tout à l'heure " Dit-il d'un ton amusé.

Il jouait avec une mèche de ses cheveux à présent longs, ce n'était pas si désagréable, peut-être allait-il finalement les laisser comme ça, mais avec obligation de toujours se balader un fil sur sois afin de les attacher en queue de cheval en cas de danger. D'un geste nonchalant il raffermit sa prise sur son katana et attendit la réponse de la démone.

Déesse d'Ambre ________________ ________________

Tant de gâchis de chair. Tant de démons que j’aurais pu moi-même réduire à l’état de charpie s’ils ne le faisaient déjà entre eux. Ambre, douce Ambre, pourquoi es-tu telle que tous sont attirés par toi ? Pourquoi brilles-tu de tant d’éclat sur le Vein, appelant à toi toute forme de vie proche ? Tes alentours sont souillés. Tes serviteurs que nous sommes doivent alors épurer tes frontières. Ambre divine Ambre… Combien je peux passionnément t’aimer… Mon seul amour, ma seule compagne.

Interrompue dans ma douce rêverie par une nouvelle voix. Mais il n’a pas fini lui ? Ne cessera-t-il donc jamais de m’importuner ?! J’en ai assez ! Assez de ses traits ! Assez de sa voix geignarde ! Je veux qu’il disparaisse, qu’il me laisse en paix ! Pourtant, l’éradiquer me gêne. Après tout, je l’ai attiré ici sans trop faire cas de ses conditions que je ne connais toujours pas d’ailleurs. Peu m’importe. Il ne m’importe plus. Je vais le garder en Ambre encore quelques temps toutefois… Le temps que les démons s’en aillent. Je ne l’ai pas sauvé pour le retrouver dans les cadavres que j’évacuerai demain…

Je me retourne, doucement, lentement vers lui. Mon regard clair s’étrécit. Mon visage n’exprime que dégoût. Que je combatte contre lui ? Que je crée une « arène » ? Je ne souillerai pas le sol d’Ambre de telle manière… Quant à ces mots. Ridicules mots. Mots superflus. Un vrai guerrier parle moins et agit plus.

Face à lui, je le détaille. Que faire de lui. Comment lui faire comprendre qu’il m’agace ? C’est aisé en vérité… Mais comment le faire de telle manière qu’il me déteste bien comme il faut. Oui, j’ai besoin de haine. J’ai besoin qu’on me déteste, qu’on m’abhorre, qu’on souhaite ma mort. Je ne connais pas la fureur des sentiments amoureux, je ne veux pas la connaître… Je préfère ces relations plus simples. Plus aisées. Chacun veut la mort de l’autre, quoi de plus clair ?

Fermant les yeux, je me concentre. L’image prend sa place dans ma tête. Doucement, subtilement, je la tisse à ma manière, j’ai rouvert entre temps mes paupières, observant de nouveau celui qui me fait face. Il ignore encore ce qui va lui arriver. Le pauvre. Sous ses pieds soudain la terre tremble… Une pousse jaillit du sol, remonte le long de sa jambe, s’y enroulant allègrement. Il me regarde, effaré, tente d’arracher le végétal à main nue, mais celui-ci n’en a que faire. Il poursuit son ascension, ligotant bientôt entièrement le démon, avant de le soulever du sol.

La tête en bas, fermement enserré dans l’étreinte de la plante, il grommelle. Je n’en ai cure. D’une impulsion de l’esprit, je crée une jolie flaque d’eau qui s’assèche rapidement, laissant une boue délectable. Qu’il tente donc de se libérer maintenant… Avec un sourire, je m’approche. Mes doigts glissent sur la joue du mâle à ma hauteur.

« On ne joue avec moi que lorsque je l’ai décidé… Sinon, c’est moi la seule à prendre plaisir au jeu. Maintenant, si tu n’y vois pas d’inconvénient, je vais retourner vaquer à mes occupations. Je reviendrai te chercher demain à l’aube quand les démons seront partis. »

Avec grâce, je me retourne, prête à partir avant de soudain me rappeler quelque chose.

« Ah oui ! J’allais oublier ! »

Dans un claquement de doigts prétexte seulement à l’ébullition de mon esprit, de nouvelles pousses percent le sol. Deux magnifiques rosiers aux fleurs couleur sang grandissent, puis s’enroulent autour du corps sans trop serrer. Ils ne serrent pas. Ils le feront si jamais le mâle venait à se débattre.

« Je te souhaite une bonne nuit mon ami. »

Je me retourne de nouveau, et dirige mes pas vers le Château.

Invité ________________ ________________

Espérant une réponse, le guerrier se recula doucement, grave erreur, doucement une ronce s'enroula autour de son corps, d'abord lentement puis avec plus de fermeté, passant d'abord par sa jambe puis emprisonnant tout son corps. Effaré, il essaya d'arracher les plantes à mains nues, entaillant sa chair tendre sur les quelques épines, mais en vain et il se retrouva rapidement la tête en bas. Lentement, il passa de la "peur" à la rage, la démone ne faisait que mettre en oeuvre son pouvoir, contrôler son domaine. Une légère flaque d'eau vint à se former sur la terre puis à s’assécher, laissant une flaque de boue à la place, le comble était que les cheveux d'Erwan traînaient dedans .

_ " Non... Mes nouveaux cheveux " Marmonna-t-il.

Un sourire amusé se dessina sur le visage de la Seïrdan alors que ses douces mains caresse la joue du jeune Daermon, des phrases visant à le provoquer s'échappent de ses lèvres. Ainsi donc, elle ne jouait que si elle le voulait, très intéressant, une lueur de défi s'alluma dans ses yeux, il allait trouver un moyen de se libérer, ça c'était sur. La maîtresse d'Ambre se retourna avec grâce et dans un claquement de ses doigts, deux ronciers sanglants grimpèrent le long du corps du prisonnier, ce dernier essaya de bouger et leur prise se resserra... Malchance. La non humaine s'éloigna, sa silhouette gracile s’effaçant à l'horizon.

Encore une fois le jeune homme essaya de se démêler, et la prise se resserra, la colère commençait à naître en lui. Comment une femme, non... Cette femme pouvait-elle l'ignorer avec tant d'indifférence ? Peu à peu, ses cheveux se teintèrent de noirs, ses dents s'allongèrent et un air féroce se dessina sur son visage, la magie revenait, petit à petit. Il tenta de s'enflammer avec difficulté, mais rien ne se passa, un air déçu passa sur son nouveau visage, puis la plante se mit à fumer. Petit à petit le végétal se rétracta, la peau du démon s'était mise à brûler, un sourire se forma sur ses lèvres à présent de couleur mauve, il attendit que l'étreinte se relâche petit à petit avant de s'extirper vivement de sa prison, l'air carnassier. Il s'éloigna vivement des ronces qui tentaient désespérément de la rattraper et hurla :

_ HEY AMBRE ! N'EST-TU PAS CENSÉE ÊTRE UNE FIÈRE GUERRIÈRE SEÏRDAN ?? ALORS POURQUOI FUIS-TU ?

Il s'élance vivement à la poursuite de sa tortionnaire, non pas en courant mais en galopant, tel une bête furieuse, un rugissement furieux franchit ses lèvres. Au bout de quelques mètres parcourut, il put apercevoir sa cible qui s'était retournée, calme et les yeux fermés, quelque chose allait se passer. En effet un rocher de plusieurs mètres de haut se dressa devant lui, grâce à un réflexe sur-humain il détourna sa course pour ne pas se prendre ce mur naturel, d'autres jaillirent du sol, un à un, mais il les passa tous, tel un animal. Enfin il approcha la seïrdan et dans un bond stupéfiant, arme à la main... atterrit juste derrière elle.

_ " Ne vous méprenez pas... Je ne vais pas vous attaquer dans ce domaine... Vous y êtes bien trop puissante et ce n'est pas mon genre d'attaquer mes hôtes. Je m'excuse humblement de vous avoir vexé mais disons que mes pouvoirs ainsi que le démon qui vit en moi... sont instables. Étrangement, le fait de pénétrer dans cet endroit que vous appelez Ambre a réussis à stabiliser mon esprit, mais ma rage a... tout explosé "Dit-il calmement alors que son corps reprenait son état normal, sauf ses cheveux qui restèrent longs mais roux. Il se posa à genoux devant la démone. " Je vous en remercie. "

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