Iris avait enfin pu reprendre du service. Les bleus sur ses côtes avaient complètement disparu et le jeune mage qui avait causé tous ces émois dans la tour des arcanes était venu la voir pour s’excuser des inconvénients, Iris lui faisant très clairement comprendre que pour cette fois-ci seulement elle allait passer outre son manque d’attention flagrant, mais que la prochaine fois des mesures disciplinaires très importantes seraient prises pour rendre un troisième dérapage impossible. Ainsi, Iris pouvait finalement circuler à sa guise dans la tour des arcanes et les différentes salles de la bibliothèque sans avoir à s’assurer qu’aucun étudiant-mage n’était présent, le guérisseur lui ayant formellement interdit tout contact avec ses étudiants pour les deux dernières semaines, les conséquences sur la guérison par magie de ses côtes pouvant être irréversibles.

Ainsi, Iris avait passé deux semaines à errer dans les parcs, à lire, à discuter avec ses collègues et à planifier des entraînements intensifs pour ses élèves, mais sans pratiquer la magie, suivant à la lettre (et même plus) les indications du guérisseur qui la suivait, pour s’assurer une guérison optimale. Terminant un petit déjeuner léger qu’elle avait fait venir à sa chambre dans un souci d’économie de temps, elle révisa une dernière fois ses notes concernant sa classe intermédiaire, la première classe qu’elle devait donner aujourd’hui. Ceci-fait, Iris retira sa robe de nuit et enfila une toge vert bouteille brodée de motifs de Paisley en fils d’or. Ceci fait, elle enfila à la hâte une cape blanche qu’elle attacha à l’aide une broche d’or en forme d’arbre sans feuille avant de quitter ses appartements et de se diriger d’un pas décidé vers la cour intérieure adjacente à la tour des arcanes, là où se tiendrait la classe d’aujourd’hui.

Traversant à grandes enjambées les deux groupes d’élèves qui étaient présents pour le cours, Iris alla se placer de manière à ce que tous puissent la voir, devant les deux groupes et attendit que tous se taisent, ce qui ne prit pas très longtemps, avant de prendre la parole, sa voix chantante et normalement douce, portant avec force ses premières paroles de la journée.

« Bon matin à tous! J’espère que vous avez bien profité de la pause que mon absence et l’augmentation des cours théoriques donnés par mon assistent vous ont procurés. Avant de passer à de la nouvelle pratique, je tiens à vérifier que vous avez bien pratiqué les différentes techniques offensive et défensive que nous avons vu avant que Dimitri n’interrompe le cours normal des choses. »

Ces derniers mots lancés avec un demi-sourire visaient un séraphin aux cheveux roux qui à l’appel de son nom ne pu soutenir le regard perçant et pourtant taquin de l’archimage et du baisser la tête, honteux, et le rouge montant rapidement jusqu’à ses oreilles. Iris ne put s’empêcher de laisser s’échapper un sourire et reprit la parole, tapant dans ses mains.

« Bon! Je veux donc que vous vous placiez en équipe de deux. L’un de vous dirigera des flèches vers son coéquipier jusqu’à ce que je vous dise d’arrêter, pendant que son adversaire bloque grâce à un bouclier de lumière cardioïde. Vous échangerez par la suite. Allez-y. »

Prenant deux pas vers l’arrière, Iris plaça ses mains sur ses hanches et observa ses pupilles à l’œuvre. L’exercice n’étant pas tellement de tester les capacités de ses élèves à lancer des flèches, mais plutôt de voir si leur « opposant » arrivait à produire le bouclier désiré. Un bouclier qui partait au sol, recouvrait l’élève jusque derrière leur tête et protégeait en un demi-cercle tout le devant du corps du créateur. Très pratique en combat rangé, le plus répandu, mais risqué lors d’une embuscade, puisqu’il laissait le dos à découvert. Ce qu’il a de pratique, c’est que l’on voit le bouclier que lorsqu’il y a impacte, celui-ci s’illuminant complètement d’une lumière dorée. Le reste du temps, il demeurait complètement invisible.

« Très bien, je vois que la moitié d’entrevous a pratiqué, maintenant vérifions pour la deuxième moitié. »

Ainsi, les rôles s’échangeaient et l’attaquant devenait maintenant le défendant. Remarquant que la deuxième moitié de la classe avait un peu plus de difficulté à maîtrisé son bouclier, Iris activa par précaution un bouclier complet flexible, une espèce de carapace complètement moulée à son corps, mais qui fonctionne de la même manière que les boucliers de ses élèves, puis se mit à circuler entre ses pupilles, donnant remarques et conseilles ici et là, ne remarquant même pas le Séraphin qui avançait vers la classe.