Iris était sortie de table depuis une heure déjà et quelque chose l’agaçait, sans qu’elle n’arrive à mettre le doigt dessus, ce qui l’agaçait encore plus. Non, elle n’avait rien oublié à sa chambre et le prochain rendez-vous important noté à son agenda était planifié à 14h dans trois jours. Il n’y avait donc vraiment aucune raison pour laquelle s’énerver et Iris mit cela sur le manque d’activité, cette dernière étant en congé forcé depuis que durant un entraînement, le sort d’un futur archimage avait dévié de sa trajectoire de manière étrangement exagérée pour aller frapper de plein fouet Iris qui, occupée à lire un grimoire dans la pièce d’à côté, n’avait absolument rien vu venir. Ainsi, elle avait eu quelques côtes de brisées que l’on avait soignées par la magie, mais par mesure de précaution, on lui avait imposé un repos pour les deux prochaines semaines.

Rôdant sans but au château, Iris décida que, comme elle n’avait rien à faire et qu’elle était interdite de séjour aux archives, aux salles d’entraînements et près de l’apprenti qui l’avait blessé, elle n’arrivait pas à savoir pourquoi d’ailleurs, ce n’est pas comme si elle avait prévu se venger ou quoi que ce soit, Iris décida d’accepter de congé forcé et d’en profiter pour aller faire un tour à la fontaine, chose qu’elle n’avait pas faite depuis très longtemps, trop occupée à la formation de nouveaux mages où à son entraînement personnel.

Ainsi, prenant avec elle qu’un encas, une couverte de cachemire et un livre qu’elle rangeait dans un sac de cuire bleu marin qu’elle plaça en bandoulière sur son épaule droite, Iris se dirigea vers le coin le plus reculé des jardins entourant la fontaine pour y lire et relaxer, action qu’elle avait pratiquement oublié de pratiquer ces derniers jours, des rumeurs de guerre sur Feleth pouvant peut-être impliquer plus que de simples créatures faisant s’animer les nombreux dirigeants de l’armée. Étendant sa couverte au sol, puis s’étendant sur la dite couverte, Iris n’arriva pas à ouvrir son livre tout de suite, cette chose qui lui trottait en tête depuis ce matin ne l’ayant toujours pas laissé tranquille.

Soupirant, elle passa en revu ce qu’elle avait à faire pour aujourd’hui et comme ce qui lui venait en tête était encore « rien », elle soupira de nouveau et ouvrit son livre, tentant de se plonger dans sa lecture qui en temps normal aurait été passionnante, qui ne trouve pas la théorie des sorts de lumières selon Gildor Mc Collins IIIe du nom intéressante? Iris lu une page, puis deux, puis dix et finalement 30 puis…

*Oh non! J’ai oublié le vieillard!*

Le vieillard, qui a normalement le nom, mais dont celui-ci m’échappe à l’instant même, est un ami de longue date avec qui Iris ne s’entend presque jamais, est un oracle qui a vu neiger et qui avec le temps, au lieu de s’assagir, s’imagine tout savoir et fait passer son manque d’argumentation valable sur le dos de son vieil âge, parce qu’après 1000 ans, les gens sont supposés croire tout ce qu’on leur dit sans se poser de questions. Or, Iris ne fait pas partie de la catégorie de personne qui croit tout ce qu’on lui dit seulement parce que quelqu’un a un millénaire, ce qui a souvent été source de discorde entre les deux vieux amis. Ainsi, Iris était supposée aller rendre visite à ce-dit ami comme tous les jeudis après-midi, pour discuter et échanger des nouvelles locales et para-mondiales.

*C’est pas vrai, il va encore me sermonner sur la jeunesse d’aujourd’hui!*

Pesta l’elfe tout en se hâtant d’emballer le peu de choses qu’elle avait amenées avec elle avant de se diriger très rapidement, mais sans courir, on lui avait interdit, vers le château où fidèle à son habitude, le vieillard l’attendait, assis à la table la plus éloignée de la salle des banquets avec un air de ce n’est pas trop tôt sur le visage. Presque désolée de l’avoir fait attendre, Iris le salua comme si de rien n’était avant de s’asseoir à ses côtés, de lui servir, puis de se servir une tasse du thé qui l’attendait sur la table tout en écoutant le sermon qu’il avait à lui offrir sur quoi? Oui, bien deviné, la jeunesse d’aujourd’hui, ce qui à toutes les fois, elle trouvait complètement ridicule étant donné qu’à presque 700 ans, on ne pouvait plus vraiment à placer dans la catégorie « jeunesse d’aujourd’hui ».