''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]

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Kara Bawen



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Kara Bawen
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Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] _
MessageSujet: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptySam 8 Déc 2012 - 1:26

RP précédent - "Un travail comme un autre"








L'après midi était brumeuse, humide, le soleil engoncé derrière une succession de voiles vaporeux. L'herbe restait glissante malgré l'heure avancée de la journée, mais amortissait toujours aussi bien les pas. Elle progressait avec une vigilance accrue à une bonne cinquantaine de pas de la silhouette qu'elle gardait en point de mire. Le fin brouillard ne lui simplifiait pas la tâche, mais réduire la distance s'avérait trop risqué, les Capes étaient aguerries, le moindre bruit, voir une sensation d'oppression et tout pouvait basculer. Ce n'était pas une option envisageable, un mois de traque ne pouvait s'achever si stupidement, sans accomplir la tâche qu'elle s'était fixée.

Elle avait mené son enquête avec le plus grand soin, au départ de Beolan. Interrogeant sans avoir l'air d'y toucher tous ceux ayant pu avoir commerce avec des Capes Blanches les jours précédent et suivant son arrivée, recueillant au passage leurs habitudes respectives. Étaient elles établies dans la région où itinérantes, comme elle même ? Il était aisé de délier la langue des commerçants, trop heureux de babiller, de tout et de rien leur semblait il, auprès d'une innocente demoiselle. Ces discussions de comptoir lui permirent de récolter quelques noms ou descriptions à défaut, affiner sa recherche auprès des villageois alentours avait été d'une difficulté toute autre. Ils étaient terrorisés, ni plus ni moins, comme à l'accoutumée. A croire qu'ils étaient convaincus que les tueurs du Roi gardaient une oreille dans chaque masure. Tous tremblaient à l'idée de subir le même sort que la famille qu'elle avait découverte en se rendant à la cité des Mages.

Kara était arrivée trop tard pour eux. Le toit de la masure commençait déjà à craquer sous l'assaut des flammes. La guerrière s'était contentée de jeter un coup d’œil à l'intérieur depuis le seuil, et découvert le corps d'un homme ficelé à une chaise, les tripes à l'air, une femme et une adolescente dénudées, lardées de coups de couteau. Spectacle par trop banal sur la route des Capes Blanches, rien à sauver. Rien dans la petitesse de la demeure ne laissait à penser que la famille représentait la moindre dangerosité, la moindre épine dans le pied de cette pourriture de Kaull. De la cruauté pure. Une poutre s'était effondrée sous la chaleur du brasier, la forçant à reculer. C'est alors seulement, qu'elle avait buté dans quelque chose, et, se retournant avait découvert le corps saigné à blanc du nourrisson de la famille sans doute, jeté là en partant comme un vulgaire chiffon. S'en avait été trop, elle avait craqué. C'était rare, mais inévitable de temps à autre lorsque son quotidien était fomenté d'horreurs. Elle avait hurlé, tempêté, enterré l'enfant et juré sur sa tombe de le venger. C'était cette promesse qui guidait ses pas à présent.

A force de promesses, d'argumentation, elle avait réussit à obtenir des informations des familles alentours, du bout des lèvres. Cela avait été suffisant. Elle le suivait depuis une bonne semaine à présent, une Cape solitaire, mais insensible, détestable et partiale comme dix. Elle ne concevait plus aucun doute sur sa culpabilité. Aujourd'hui était le grand jour, celui qu'elle avait choisit pour s'affranchir de son serment. Ce n'était pas une journée particulièrement belle pour mourir, mais pas particulièrement mauvaise non plus. Elle avait pris un soin tout particulier en tressant sa natte, ajustant ses bottes, sa cape et s'était longuement attardé à vérifier l'affûtement de ses lames. Affronter une Cape Blanche n'était jamais anodin, même pour une combattante éprouvée.

Peu avant le lever du soleil, elle l'avait attendu dans un recoin de la ruelle où donnait l'auberge dans laquelle il avait élu domicile. La jolie rousse l'avait filé discrètement tout au long de la matinée, dans les différents coins et recoins de la ville. Enfin s'était présenté l'occasion qu'elle attendait. Ils étaient seuls désormais, la petite bourgade s'étalait en contrebas de la colline qu'ils avaient gravi. Elle n'avait pas réussit à percevoir où il comptait se rendre ainsi, mais peu lui importait, un espace dégagé, pas de témoin, c'était tout ce dont elle avait besoin. Curieux instants que ceux précédent une action froide et réfléchie. Chaque sensation prend une couleur toute particulière, la décision s'opère, doutes et certitudes s'emmêlent... Maintenant ? Encore quelques pas ? Allonger ses pas ou courir franchement sus à l'ennemi ? Chacune de ses questions déterminait si l'auteur verrait l'astre fainéant se coucher.
Une dernière grande inspiration. La guerrière extirpa doucement, pouce par pouce, sa bâtarde de son fourreau, les yeux rivés sur la silhouette, guettant tout changement d'attitude. L'arme avait coulissé dans un silence parfait et piquait à présent l'air devant elle. Rien n'indiquant qu'elle se soit trahie jusque ici, elle se contenta d'étendre ses foulées. L'air déterminé, verrouillée sur sa cible, elle n'avait dès lors plus rien d'angélique.

- Seperion !

Le dos noueux qui formait désormais son horizon pivota doucement sur lui même. Elle avait crié son nom d'un ton oscillant entre interrogation et affirmation, mais qui résonnait tel un avertissement. Leurs regards s'entrecroisèrent, les traits de l'homme se durcirent, il ne manifesta aucune surprise exacerbée. Les Capes ne s'émouvaient de rien, pas même de leur propre mort. Elle l'avait interpellé à mi chemin, une immondice ne pouvait être lavée dans le déshonneur. Il porta la main à sa taille, elle se mit à courir. Les dés étaient jetés.

La lutte fut âpre, comme escompté. Les lames s'entrechoquaient, encore et encore. Deux élites s'affrontant sans opportunité de rémission. Le soudard du Roi à l'instar de ses semblables était un tueur expérimenté, entraîné, dont l'instinct sanguinaire ne pardonnait aucune faille, permettait toute traîtrise, saisissait toute occasion. Elle avait pour elle sa hargne et sa technique éprouvée au quotidien, dans tout type d'affrontements, là où la Cape s'encroûtait à de simples exécutions.

Un fermier ficelé ne ripostait pas, un nourrisson encore moins. Mais sa lame à elle s'enfonçait sans vergogne dans les entrailles de son adversaire juste après que son visage n'ai manqué être pourfendu en perçant sa garde. Enfin, une once d'humanité sur ce visage trop lisse. La stupeur oui, celle qui vous saisissait immanquablement lorsque la vie s'échappait soudain, semblait il par chaque pore alors qu'un seul orifice déversait un flot ininterrompu de sang. La guerrière raffermit encore sa prise, le corps de son rival s’appesantissant de plus en plus sur son épée. Il la fixait d'une façon indéchiffrable mais n’émettait que gargouillis, incapable de formuler quoi que ce soit, quant à elle... elle n'avait rien de plus à dire. L'image de l'enfant hanta brièvement son esprit. Elle s'était affranchie. Il ne torturerait plus personne. Presque instantanément son arme lui avait glissé des mains, sous le choc. Elle même avait connu le supplice qu'elle lui imposait. Elle n'en avait réchappé que par l'intervention immédiate d'un mage. De la sueur perlait sur son front, les muscles de ses avant bras se bandaient tandis qu'elle accompagnait l'agonie du Royaliste. Il lui fallait être sûre, le voir mort, et il était hors de question de l'achever proprement. Il avait amplement mérité sa souffrance.

L'intimité d'un duel létal avait pour dangereuse propriété d'isoler les protagonistes de la terre entière, aussi ne perçut elle le brouhaha de toute une armada que lorsque la Cape expia son dernier soupir. Un hennissement étouffé, des clapotis métalliques, le bourdonnement d'un ensemble de conversations plus ou moins ténues, ramenèrent subitement la jeune femme à la réalité. Tout en laissant le corps désormais inerte s'effondrer à ses pieds, repassant en sens inverse par le fil de son épée, elle se retourna à demi... et blêmit.

Une masse sombre se détachait peu à peu de la brume disparate, en contrebas. Son ouïe ne l'avait pas trompé, c'était bel et bien un régiment entier qui venait à leur rencontre. Un régiment ! Qui s'étalait allègrement profitant de toute la place disponible pour progresser. Par tous les Dieux, pouvait on jouer d'autant de malchance ! Ils allaient découvrir le corps, sans aucun doute, tout chaud, alors qu'il n'y avait personne d'autre alentours. Jetant un dernier coup d’œil à sa victime, Kara l'enjamba pour courir droit devant elle. Il n'y avait rien d'autre à faire.

Un cri d'alerte, des ordres secs ne tardèrent pas à chatouiller le pavillon de ses oreilles. Un « Là bas » dénonciateur plus particulièrement, qui ne lui laissait aucun doute. Son avance était des plus courtes, elle n'avait aucune chance de les semer à la faveur du brouillard, qui n'en avait même plus véritablement le nom. Elle ne savait pas vers quoi elle courrait, mais elle y mettait toutes ses ressources. Elle n'aspirait guère à connaître la « justice » d' Hedenmark avec pour chef d'inculpation l'assassinat de l'un de ses sbires. Si elle méritait par dix fois cette accusation, elle aspirait à mourir de façon honorable et non ridiculisée, brisée par ce chien. Le souffle commençait à lui manquer et l’étau de ses poursuivants, plus frais, se resserrait. Son seul échappatoire résidait dans l'apparition soudaine d'un bois... En lieu et place elle pila net au bord d'une falaise. Les embruns marins lui sautèrent à la figure, tandis qu'elle se jetait en arrière, décontenancée, l’a-pic vertigineux tourbillonnant encore dans son esprit. Elle était cernée.

Kara regarda sa lame ensanglantée dans sa dextre. L'arme ne lui serait ici d'aucune utilité, par contre elle l'incriminait directement. Elle projeta l'objet dans le vide et se retourna, tandis que les cris dans son dos se faisait plus présents. Elle se sentit soudainement dans la peau d'une biche prise dans une chasse à courre, comme elle, elle fit face à ses poursuivants, et découvrit les premiers visages. Calme, roide, le front haut.



Dernière édition par Kara Bawen le Sam 8 Déc 2012 - 22:21, édité 4 fois
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Jon Snow

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Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] _
MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptySam 8 Déc 2012 - 2:28

Cela faisait quelques jours maintenant qu'ils marchaient, d'une ville à une autre. Jon avait tant entendu le nom de leur objectif qu'il l'eut oublié plus efficacement que jamais. La fatigue des longs voyages le broyait, tandis que le brouillard le portait. Il ne voyait plus très loin de vant lui, ce qui l'inquiétait ; il n'était pas bon de servir le roi dans des terres si désertes que le sont celles empruntées par les routes de ce gabarit. car c'était une route de terre aussi longue que large, au travers de laquelle vous ne rencontriez que le vide et la solitude. Si ce n'est le danger et la mort.
Le général se permit donc de ralentir, laissant quelques rangs de ses troupes le devancer. Sans doute ces derniers seraient ils plus habiles à répondre face à un affront que lui, bien trop habitué aux duels organisés.

Notre homme reprit finalement son allure initiale, se sentant bien en sécurité parmi ses chiens.
Ceux-ci marchaient au pas. Chaque secondes se voyait donc décorée d'un petit tremblement de terre et d'un son titanesque pour quiconque se trouvait à moins de cent mètres ; un régiment complet, cela impressionne, même les plus habitués. Le jeune homme, qui commençait seulement à prendre connaissance de son rang, tremblait à chaque pas de son armée. Il inspirait un grand coup à une fréquence soutenue, comme pour éviter de faire une chute de tension... Chose qui semblait se communiquer aux oreilles de sa monture, qui avait une démarche incertaine, comme stressée... Ah, les cheveux. Des bêtes énormes qui ont peur d'un rien. Celui ci était d'un noir profond, et faisait un mètre quatre-vingt-dix au garrot. Une créature musculeuse qui servait fort bien à la prestance du général, et qui lui ajoutait, quelque part, en autorité.

Et ce petit bonus, il en avait besoin. En effet, son numéro avec la mystérieuse inconnue, il y a des jours de cela, pour laquelle il avait coupé le doigt de Cauchon (son fidèle chevalier qui marchait non loin de lui, le regard sur et l'attitude prudente), ne lui aura pas valu le moindre compliment. Celui qui avait alors l'image d'un tombeur divin était tombé de haut, un peu comme Icare qui s'approchait trop de son but. Mais tout cela n'est que détail, car Jon tentait désespérément de se séparer de ce souvenir. Il buvait bien plus depuis ce jour, espérant avoir une gueule de bois sur le long terme, comme pour se laver de la honte qu'il a subi ce soir là. Une flasque à la ceinture était dégainée toute les heures pour deux gorgées d'hydromel pur.

Sa gorge, sèche, hurlait à chaque gorgée du précieux liquide, lorsque soudain, les rangs à l'avant de la compagnie s'arrêtaient..

Qu'est ce qui avait bien pu stopper une telle masse d'un coup aussi net ..? Le général vint à plisser les yeux, tentant d'analyser la situation, et vit le premier rang se décomposer pour entourer quelque chose au sol. Le charmant éperonna sa monture pour la faire avancer jusqu'au devant de la formation, et observa de plus prêt le cadavre d'une cape blanche. L'image le terrifia. Tout démontrait que le défunt ne s'était pas laissé faire, et que donc son adversaire n'était pas une petite frappe comme celles que l'on croisera dans les ruelles sombres de Madorass. Non, c'était un combattant, un vrai. Pas un assassin qui frappe dans le dos, non. Un guerrier fort et agile, qui avait une certaine connaissance des duels.
A force d'analyse, notre héros comprenait qu'il aurait très bien pu signer ce crime de sa main, ce qui le fit sourire un instant.

Mais cette pensée s'échappa au plus vite, il fallait rapidement sécuriser la zone et trouver le coupable s'il fut encore présent dans les environs. Il fit un geste des doigts pour faire venir à lui son écuyer.

"Donne l'ordre à cinq hommes d'emballer le cadavre, et au reste de chercher après l'assassin comme ils chercheraient leur mères en enfer. Je pars dans cette direction avec ma garde personnelle."

Son compagnon fit un signe de la tête et parti discuter avec quelques gueux ici et là, qui se mirent immédiatement au travail. Les troupes se dispersèrent de façon étonnamment organisée dans toutes les direction, quand Jon parti avec ses dix cavaliers, membre de sa garde personnelle.
Le jeune homme observait d'un oeil vif, car de la même façon qu'il devint général, découvrir l'assassin d'une cape blanche pouvait lui rapporter au galon. La signature d'un proche du défunt, touché de l'attention soudaine et sincère de notre homme pourrait être ajoutée à ses lettres de noblesses et lui permettre d'accéder à de nouveaux pouvoirs.
Quelle belle sensation.

Il chevaucha donc, jusqu'à ce que son cheval cabre, détruit de peur par une ombre dans le brouillard, au bord d'une falaise que l'on devinait à peine. Le bruit du fer grinçant se fit entendre de toute part ; en effet, ses compagnons avaient sortis leurs lames de leurs fourreaux et hurlaient déjà milles et unes menaces à la personne encore très difficilement identifiable.

Une fois le contrôle de son cheval récupéré, Le général Snow pu observer plus attentivement la personne qui se trouvait non loin de lui.

Son coeur vint à battre la chamade, et le força à se saisir de sa flasque pour la vider un peu plus encore. Ses gardes riaient, Cauchon le premier. Jon ne sut que faire en observant celle qui sortait de la brume, au visage froid comme si elle ne l'avait pas reconnu. Frustré d'être ainsi traité à nouveau il claqua des doigts.
Une fois cela fait, tous les cavaliers descendirent et se saisirent de la demoiselle. Celle-là même qui était à l'auberge. La même qui avait détourné notre coureur de jupons de ses prostituées habituelles. Celle qui l'avait assagi, pour atténuer sa réputation.

Jon regardait la femme se faire mettre les fers, puis être liée à un cheval. Elle ne réagissait pas, ou très peu.
Cela l'énervait légèrement. Lui qui se voyait victime d'un cyclone dans son esprit ne supportait pas la pensée qu'elle n'eut pas un traitement identique. Pour cette raison, il regarda partout sauf dans sa direction. Il rejoignait sa troupe jusqu'à ravoir son écuyer auquel il ordonna de sonner le rassemblement.
L'écuyer d'ailleurs, ne reconnu pas la femme. Cela pour la simple et bonne raison qu'il était absent lorsque le général l'eut rencontrée. Il était donc de ceux qui ne comprenait pas ce soudain relâchement des hommes vis-à-vis de son autorité. Notre bel homme chargea à son fidèle compagnon de mettre la femme de coté, accompagné de Cauchon, qui avait un certain plaisir à la malmener, à coup de pieds et de main aux fesses.

"Tu fais moins la fière, hein ? Pourriture de rebelle ! Qui aurait cru que tu puisse assassiner une cape blanche..."

Dit il de sa voix grasse digne d'un bon vivant, jusqu'à l'arrivée du général, descendu de sa monture.

"Finn, va compter les hommes et vérifie qu'on les a tous à nos cotés, Cauchon, reste cinq mètres plus loin, je ne veux pas être dérangé."

Pourquoi ce retour en arrière ? Pourquoi le général prenait-il la peine de revenir parler en privé à cette femme qui semblait destinée à ne lui apporter que des ennuis ? Eh bien la réponse es simple. Sa flasque est vide, et l'homme ne peut donc pas faire abstraction de la présence féminine pour laquelle il éprouve un sincère intérêt.
Il était un peu perdu. La seule femme de laquelle il désirait plus qu'une nuit en échange de quelques pièces était également la seule autour du cadavre de Seperion (il avait appris son nom en lisant son badge). Cela la destinait à coup sûr à la peine de mort.
Soudain sa réflexion s'accéléra, à tel point qu'il en eut presque des vertiges. Il regardait la demoiselle droit dans les yeux.

"Donnes moi ton nom, et je sauverai ta vie."

C'était en effet pour lui l'aspect le plus triste et le plus ridicule de cette histoire. Aujourd'hui, dans la brume et après avoir découvert le cadavre d'une cape blanche, il était tout retourné par la présence d'une femme dont il ne connaissait pas le nom. C'était, selon lui, la parfaite définition de sa décadence. Car oui, il avait couché et aimé bien des femmes sans s'être inquiété de leur identité. Mais là, il désirait se débarrasser du fardeau d'un échec. Et pour cela, il sentait qu'il lui fallait un nom à mettre sur le dossier qu'il cacherait ensuite à jamais tout au fond de sa mémoire, là où personne ne saurait le trouver, ni même lui.

Il la regardait avec insistance, son sourire naturellement gravé sur son visage. Mais un sourire étrange. Il n'inspirait ni confiance ni quoi que ce soit d'autre, il était parfaitement neutre, presque inexistant. un sourire de façade, face à l'aspect totalement stupide de cette situation.
Tout ce qu'il désirait, lui, c'était un nom. Autour de lui, des dizaines d'hommes désiraient une coupable et sa tête au bout d'une lance.
Une chose était sur, quelqu'un allait devoir faire des pieds et des mains pour faire basculer cette situation déplaisante.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMar 11 Déc 2012 - 0:07

Un cheval se cabra, visiblement surpris par son volte face. L'image eut été belle égard à d'autres circonstances. Elle songea à Johal. S'il avait été là, les choses auraient pu tourner différemment. S'il avait été là, elle aurait eu une chance de leur échapper. Qu'allait il devenir ? Têtu comme il l'était elle ne donnait pas plus cher de la peau de l'animal que de la sienne. Le fermier aurait tout le mal du monde à en tirer quelque chose si elle ne venait pas le récupérer. Mais elle n'aurait jamais pu mener son enquête, approcher la Cape d'aussi près, avec lui. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, lui donnant l'air d'une déséquilibrée. Elle s'inquiétait plus du sort de son compagnon à crins que de sa propre perte. C'était significatif. Aucun regret si tout venait à s'arrêter, elle avait accomplit sa destinée, donné un sens à sa vie, et plutôt deux fois qu'une. Chaque jour à vivre selon ses propres règles, défendre ses principes, avait été une victoire. Elle n'avait jamais eu la prétention de renverser les choses à elle seule.

Les voilà qui tiraient leurs armes, ces imbéciles. Ne voyaient ils pas qu'elle se rendait ? Ses mains étaient nues, basses, paumes à demi orientées vers le ciel. Fichus pleutres, à croire qu'elle fut en mesure de les exterminer d'un simple regard. Ce n'était pas totalement faux, dans l'absolu. Quelque part en elle sommeillait cette force, qu'elle n'avait jamais dompté. Quand bien même, elle n'était de taille à décimer un tel nombre. Elle resta stoïque, son regard opalescent se perdant dans le vague tandis qu'on s'approchait, la mettait à genoux d'un coup sec dans l'articulation comme pour satisfaire à un pseudo rituel de domination. L'homme était plus petit qu'elle. Elle ne cilla pas davantage lorsque les fers rapportés au pas de course par l'un des soldats se refermèrent sur ses poignets, pinçant la chair.

Emmurée dans sa dignité la jeune femme occultait totalement les hommes qui l'entouraient. De simples pantins articulés. Elle ancra son attention sur la croupe du cheval auquel on l'encordait, conservant son air curieusement satisfait. Seules les bousculades incessantes d'un soldat parvinrent finalement à l'arracher à sa lugubre béatitude. Plus que les coups se furent les attouchements à son auguste fessier qui l'amenèrent enfin à lui décocher un regard menaçant. Le soldat avait rit de plus belle, et ce rire gras, cette face grotesque avaient retrouvé une place dans la mémoire de la guerrière. Un mois auparavant, dans une taverne... Son regard glissa jusqu'à la main gauche de l'homme, amputée d'un doigt. Elle sourit de rechef, mauvaise et hautaine, ce qui suffit a faire passer l'humeur crâneuse du bonhomme... ils s'étaient compris. Un ordre providentiel fut donné au soldat de s'écarter pour superviser le rassemblement des troupes, il s’exécuta, malengroin, promettant mille rancunes par la force de ses prunelles à la demoiselle.

Une secousse se répercuta sèchement dans ses poignets, la remettant au pas et réclamant son attention, rester fixée sur le soiffard. Elle se remit donc en marche dans les traces du solide bai qui l'entraînait et vit alors un autre homme venir à sa rencontre, celui là même qui avait éloigné son tourmenteur. Une seconde fois elle stoppa tandis qu'ils se dévisageaient. Lui aussi elle le reconnaissait, et là la surprise était d'un tout autre ordre.

Il avait ralenti, semblait hagard, décontenancé. Elle s'interrogea sur ce qu'il lui inspirait, un étrange mélange de sentiments. Il dégageait un charisme certain, et beaucoup moins de morgue qu'à leur première rencontre, son air bouleversé en appelait à son sang angélique, lui conférant un côté touchant. Elle remarqua également au blanc de ses yeux qui ne l'était plus tellement à quel point il était imbibé. Pas ivre non, simplement consolé quotidiennement par l'alcool comme tout bon soldat en campagne. Soldat. C'est a cet instant qu'il lui inspirait rancœur et mépris. Cette qualité sans doute qui l'avait rendu assez imbu pour l'embrasser sans son assentiment et suffisamment idiot pour se glorifier à dominer une femme complètement soûle.

Le cavalier avait stoppé à l'approche de son gradé, avec un léger temps de retard sur la jeune femme toutefois, qui se tenait ainsi une bonne foulée en arrière lorsque le général parvint à leur hauteur. Ce dernier put dès lors se poster face à elle, non sans avoir puisé au préalable dans ses réserves d'arrogance pour se redonner une contenance. Qu'avait il dit ce soir là tandis qu'elle le fuyait ? Qu'il l’intéressait ? Elle n'y avait pas prêté attention dans son ire, et l'avait planté misérablement malgré ses excuses, rendue belliqueuse par la gnôle et l’enchaînement des événements. Il tenait là l'occasion de se venger de son dédain. Lorsqu'il ouvrit la bouche pourtant, il la surprit, réellement. Son nom, il voulait connaître son nom. Mais ce n'était pas ce qui l’étonna, on lui demanderait tôt ou tard. C'était la promesse associée à sa question qui la déconcertait. Lui sauver la vie ? Vraiment ? Elle ne s'avouait pas encore vaincue, elle défendrait chèrement cette dernière jusqu'au bout, comme toujours. Mais la proposition avait de quoi surprendre. Il était avide de sa réponse, tout dans son attitude le criait malgré la désinvolture dont il cherchait à se parer. Ses pupilles, sa pomme d'Adam qui se mouvait trahissant sa tension. Un chien guettant un os. Elle ne lui tendrait pas à ronger aussi facilement.

- Donnes moi le tien et je te dirais ce que tu veux entendre.

Chaque mot avait son importance, elle avait parlé d'une voix claire, sereine et le fixait résolument.
A ce stade connaître le sobriquet de l'Homme qui allait la livrer était bien le cadet de ses soucis, tout juste son grade peut être l'intriguait elle. Elle avait esquivé la question par simple adversité, et pour le plaisir de garder la main, le plus longtemps possible. Elle méritait bien cela, au prix d'une telle malchance. Autour d'eux le régiment progressait, retournant a sa destination première, de façon un peu désordonnée, encore en proie à l'excitation de leur prise. Kara ressentait l'animosité à son égard, à la clameur environnante qui persistait. Pour l'heure elle n'en avait cure, son interlocuteur seul jouissait de toute son attention.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMar 11 Déc 2012 - 21:45

Notre homme était désemparé, et ce pour deux raisons on-ne-peut-plus simples ; La première est que la femme en question posait sa question comme ci ils discutaient de tout et de rien, dans une situation habituelles d'un quotidien de monsieur-tout-le-monde. Bon, il est évident que le quotidien en question, si l'on observe le visage blême de la jeune femme, semble être des plus ennuyeux et rébarbatifs. La seconde raison était la question posée. Ne connaissait-elle donc pas Jon Snow, le grand guerrier à la montée en puissance phénoménale ? Le jeune homme qui monte les échelons comme d'autres montent des escaliers ? Celui qui a visité tous les bordels de ce bas monde et qui en est le principal client ..? Car évidemment, bien que cette dernière caractéristique de notre fabuleux personnage se perde un peu dans l'effrayant attrait qu'il éprouve pour la femme aux semblants de rudesse, elle reste dans les mémoires du commun des mortels.
Apparemment, elle ne le connaissait pas. Mais alors vraiment pas. Ou alors, elle se jouait de lui. Dans les deux cas, le général se permis de répondre, gardant son éternel sourire charmeur aux lèvres, en faisant une révérence remarquée par ses hommes qui espéraient tous en silence qu'elle soit proposée avec ironie.

"Mon nom, madame, est Jon Snow. Je suis l'un des généraux de la garde royale depuis peu."

Dit-il donc, avant de sourire, plus sincèrement cette fois, comme ébloui par quelque chose à laquelle il n'avait fait attention.

Le destin les avaient réunis. Oui, Jon était croyant, à ses heures perdues. Et il fallait bien le dire ; en ce moment chaque minutes étaient introuvables. Du coup, là, maintenant, le destin n'était que l'un des principes abracadabrantesque auquel il croyait. Car le général pensait également au karma, qui l'avait mener à la recroiser après une telle bourde, comme pour le forcer à prendre des risques inconsidérés, ou au chakra, une force vitale permettant de faire certaines choses complexes à déceler, comme détruire quelqu'un du regard, ce qui, d'après lui, était l'un des talents de son interlocutrice.
La charmante femme l'avait mené à boire, puis à croire en ces stupidités, et maintenant, le glissait doucement vers une nouvelle honte.

C'est du moins ce qu'il craignait. Il s'imaginait que la superbe demoiselle manque à sa parole et ne lui dise pas son nom, à ce qu'elle préfère lui cracher au visage pour marquer sa haine envers le royaume, ou même à ce qu'elle tente de le tuer à coups de dents. Cependant elle n'en fit rien, préférant rester blême et sérieuse, impénétrable dans tous les sens du terme (certains sens de ce terme firent d'ailleurs sourire le garçon, étant ce qu'il est.). Elle le fixait comme Il la fixait, l'envoutant comme il espérait l'envoûter. Bien entendu, nous douterons tous de l'aspect envoûtant d'un homme qui boit quotidiennement pour oublier la honte occasionnée lors d'une rencontre alors qu'il peuple toutes les tavernes du royaume et y saute toutes les donzelles aux cuisses ouvertes pour avaler la monnaie. Il tomba alors dans le fin-fond d'un regard aux couleurs froides et attirantes, du vert et des semblants de bleus peuplaient cet iris flamboyant d'une beauté dangereuse. Elle avait quelque chose derrière la tête... Ou pas. En effet, Jon Snow aura beau être expert en matière de courtoisie et de bien d'autres choses, son vocabulaire parfois bien meublé ne le sauvera pas aujourd'hui ; il ne devinera rien du tout au sujet des envies et des motivations qui animent son interlocutrice.

Interlocutrice dont il attendait le nom comme certains attendent la pluie...

Désespérément.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyJeu 13 Déc 2012 - 18:01

Sa réponse, qui n'en était pas une, l'avait ébranlé. Intérieurement elle en conçut un certain amusement. C'était attendrissant de voir un grand gaillard, si classieux et frimeur devant ses semblables, se retrouver déstabilisé par la moindre esquive. Il retrouva bien vite sa superbe, après un débat intérieur sur l'attitude à adopter et opta pour la conciliation. Après tout, il devait toujours lui être agréable de faire état de sa qualité, si elle l'avait bien ciblé. La réponse toutefois la stupéfia à son tour. Elle resta de marbre pendant quelques secondes avant d'éclater de rire. Un rire franc, léger, décalé au vu de la situation où elle se trouvait. Un rire de nature à effacer le temps de quelques notes corde, fers, armures et soldats.

- Général ! Rien que ça ? Pourquoi pas Hedenmarck lui même ? Allons un peu de sérieux, tu n'as pas trente ans et moi je joue ma vie dans cette histoire.

Elle remonta ses poignets à hauteur de visage, mettant en valeur ses liens, pour appuyer ses dires. Il était bien gentil avec ses élans de bon samaritain, mais sa crédibilité en prenait un coup, ou peut être étais ce sa façon à lui de botter en touche ? Si c'était le cas c'était finement joué. Il lui souriait, plus naturellement, subitement gonflé d'orgueil. Avec une fausse gêne le royaliste se gratta l'arrière de la tête tout en balayant du regard son armée. Puis, avec la désinvolture d'un homme dont il sait qu'il va remporter une manche sans même combattre, en profita pour écarter un pan de sa cape, révélant un insigne reconnaissable entre mille. D'or et d'argent coulé, les armoiries du Roi fusionnaient avec l’écu du régiment. Des étoiles au cœur incrusté de petits rubis renseignaient par leur nombre du titre de leur porteur. Point de nom, il était gravé à l'envers, elle le savait. La jeune femme regarda subrepticement autour d'eux, si les soldats les plus éloignés cheminaient toujours, personne ne se démarquait à leur tête, tandis que les plus proches marquaient un intérêt prononcé pour leur entrevue. Un Général. Elle le détailla de la tête au pied avant de revenir sur son sourire pompeux.

- Et pourtant, je le suis bien. Et pour ton attitude, j'aurais depuis longtemps déjà du t'attirer des problèmes... Mais comme tu le vois, je m'en garde bien.

- Mon attitude ?

A quoi faisait il allusion ? Elle s'était rendue sans protestation. Le spectre de leur première rencontre se glissa entre eux. Elle avait frappé un Général, en plus de quelques menues broutilles... Il était effectivement fort surprenant qu'il n'ai pas lancé ses hommes à ses trousses pour laver l'affront. Ses yeux clairs brillaient d'un sincère étonnement, lui conférant une certaine innocence, à laquelle pourtant le commandant fut parfaitement insensible. Fronçant les sourcils il se montra plus impérieux, changeant de tactique pour obtenir ce qui lui importait tant.

- Je ne vais pas t'en refaire la liste, on a pas le temps. Donne moi ton nom où je t’amène directement devant la justice !

Mouchée, la jeune femme se rembrunit aussitôt. Son échine se banda comme sous la morsure d'un coup de fouet et sa réponse siffla tel son claquement.

- La Mère Michelle !

Son effronterie manifeste acheva d'encolérer le Général. Furieux mais sans perdre totalement contenance, il se tourna à moitié pour alpaguer son sous-fifre, agitant nerveusement la main.

- Cauchon ! Elle semble être déterminée à se taire. Nous repartons pour Madorass avec le cadavre et la coupable.

La guerrière grimaça a cet ordre, qui scellait son destin. Comment pouvait il lui proposer la vie sauve, puis lui refuser pour une chose aussi futile ! Elle corrigea l'affirmation du royaliste avec la conviction des condamnés.

- Je n'ai pas tué la Cape !

Snow lui accorda un sourire goguenard et ouvrit la flasque dissimulée dans son pourpoint. Une gorgée de cet excellent whisky lui caressa agréablement le gosier.

- Ça je ne m'en préoccupe guère. Je veux savoir ton nom.

Tant d’opiniâtreté la sidérait. Elle haussa un sourcil, perplexe.

- Je t'ai dit que je te dirais ce que tu voudrais entendre ! Je pensais que la vérité sur ton affaire t'importerais plus que le reste...

Ses derniers mots avaient été prononcés sur le ton de la désillusion. Elle avait beau se jouer de lui ce dédain pour ce pieu mensonge la consternait. Elle s’étonna elle même de sa crédulité, le Royaume se fichait bien de la vérité, pourquoi en eut il été autrement pour cet olibrius. Sans adhérer à ces préceptes il n'aurait jamais connu une telle ascension. Il lui répondit en s'éloignant, résigné, dédaigneux au possible, hâtisant la haine de la jeune femme.

- J'ai une coupable, et autre chose à faire qu'enquêter. Je t'ai proposée de t'aider, mais tu n'en a pas envie.

Cette fois ce fut l'amour propre de la jeune femme qui se vit rudement éprouvé. Elle bouillonnait. Le feu lui montait aux joues, elle le sentait . La prisonnière fixait le dos de son geôlier avec anxiété, bientôt il serait hors de portée. Un charivari incroyable bousculait son esprit, qui s’évertuait à mesure les conséquences possibles de chaque réaction.
Elle refusait de lui céder, par principe, bien qu'un nom soit peu de choses en échange de sa vie, mais pouvait elle se fier à sa parole ? Elle rechignait à l'idée qu'un régiment entier acte une Kara Bawen tueuse de royalistes si d'aventure elle réchappait de ce mauvais pas. Elle avait déjà suffisamment attiré l'attention ces dernières années, mais était parvenue à rester une ombre floue, il était hors de question de voir sa tête nommément mise à prix.

- Helariel ! Kara Helariel...

Ce n'était qu'un demi mensonge, un bon compromis. Le nom de sa mère, bien abritée en Adyril. La gorge sèche, à l’affût, elle guetta avec anxiété la réaction de Snow. Le général marqua un temps d'arrêt. Il se retourna alors mais ne lui accorda par un regard, arrêtant simplement son lieutenant de la voix.

- On la lâchera au prochain village. On fera porter le tord a quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'on trouvera là-bas... Mais tenez là à l’œil quand même.

Accuser quelqu'un à sa place ? C'était donc cela son échappatoire ?Le sang de la justicière ne fit qu'un tour, elle éructa son refus comme elle eut recraché une patate chaude.

- Ah non !! Il est hors de question qu'un inn... qu'un autre innocent paie pour la mort de la Cape ! S'il en va ainsi... livre moi !

Elle était résolue, presque paniquée de cette alternative. Cette même femme qui conservait son sang froid une armée aux trousses. Le contraste était trop saisissant, le Général s'esclaffa, frappant ses mains l'une contre l'autre pour mieux souligner l'irréfragabilité de sa décision.

- C'est moi qui donne les ordres ici.

Il n'en fallait pas plus pour transformer l'angélique jeune femme en gorgone, sifflante et mugissante. Elle avança en sa direction autant que ses liens le lui permettait.

- Peut être mais je n'ai pas besoin d'ordre pour me livrer directement une fois relâchée... et tu en perdras le bénéfice !

Le royaliste rebroussa chemin sur quelques pas, restant hors d'atteinte et lui sourit, affable et moqueur, jubilant intérieurement d'avoir repris l'ascendant sur la jeune femme. Que cet ascendant consiste à sauver la vie d'une criminelle aux yeux du Royaume, contre son propre gré, ne semblait même pas lui effleurer l'esprit. Son corps tout entier irradiait la satisfaction.

- Tu es enchaînée et surveillée par mes hommes. Crois le ou non, tu n'ira pas très loin.

La guerrière blêmit, puis vira au pourpre. Les traits déformés par la colère elle se tu, tandis que le Général retournait au devant de ses troupes. Elle l'observait, fulminant. Elle n'avait pas vraiment jugé l'Homme jusque là, pas sur sa seule appartenance au camp opposé tout du moins. C'était désormais chose faite, elle le haïssait.

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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyJeu 13 Déc 2012 - 19:04

Si qui que ce soit avait l'honneur de se trouver en face du grand Jon Snow, général de garde du Royaume, et avait osé lui demandé ce qu'il eut pensé de cette discussion avec cette femme prénommée Kara, alors sa réponse aurait été simple comme celle-ci ; Cette discussion est parmi les plus inutiles jamais proposées à sa personne et sans doute la plus insensée et déplacée. Cette femme sans rang ni quelconque pouvoirs d'aucune sortes, sans importance connue et découverte à proximité du cadavre tout frais d'une cape blanche n'avait en aucun cas de quoi justifier une telle arrogance. La gentillesse de notre héros ainsi accueillie ne pouvait donc paraitre que semblable à la pire des faiblesses. La comparaison fut d'ailleurs rapidement faite par ses hommes qui remarquaient l'air blême du général qui avait ordonné que l'on attache la femme à sa monture à lui.
Ils avançaient comme il y a quelques heures, en direction de la bourgade la plus proche, et dans le fracas des pas de ses chiens, le charmant n'eut encore dit mot. Il restait silencieux, calme et froid comme jamais, sillonnant l'horizon comme pour y trouver de quoi faire en sorte que cette demoiselle daigne bien se laisser charmer.

Car si notre homme, pourfendeurs des rebelles et fierté de la garde du royaume, aimait particulièrement la compagnie féminine, cela ne lui avait jusqu'ici jamais causé le moindre souci. Il lui suffisait de faire des rencontres coûteuses mais faciles aux dédales d'une ruelle où s'étendent bordels à perte de vue... Alors que là, tentant sincèrement sa chance avec une demoiselle qui joue sa vie sur un autre tableau que l' honteux théâtre des plaisirs les plus sales, dotée, nous nous permettrons de le deviner, d'un certain amour propre et d'un honneur digne de ce nom, elle se préférait à lui crocher sur la main qu'il lui tendait plus que de raison.

Les femmes sont des démons, lui racontait-on dans son enfance, et leur faire confiance n'attire que des problèmes de tout ordres.
Jon le savait et l'avait encré dans sa tête, raison pour laquelle il était réellement détruit à l'idée de ne pas avoir encore faite taire cette créature là.

Dans sa réflexion vint une interruption. Une main à laquelle manquait un doigt vint lui tenir le bras pour attirer son attention, avant de le relâcher dès qu'il eut tourné la tête. C'était Cauchon, qui marchait à ses cotés et riait grassement avant de lui poser la question à laquelle il ne désirait pas répondre.

"Alors mon Général, on s'est amouraché de la putain ?"

La général en question fit arrêter sa monture en tirant sur les rennes, avant de dire d'un ton froid à en geler tous les déserts du monde :

"Ordonne l'arrêt des troupes et l'installation d'un bivouac. La nuit tombe."

Cauchon recommença donc à rire, concluant qu'il était dans le vrai. Il n'embêta néanmoins pas plus longtemps son supérieur et allié du premier jour, pour lui obéir et hurler à plein poumons à tous ses crétins de s'arrêter. Tout s'exécutait avec facilité, et même le sourire aux lèvres chez certains, tant la marche était longue et fatigante. En effet, bien que le terrain ne soit pas difficile, l'impression de voir le même décor tourner en boucle peut rendre certaines personnes folles. Surtout si elles y marchent sous les ordres au lieu de s'y balader de leur propre chef, pour leur propre plaisir.

Les piques furent plantées, le tentes furent montées, les feux de bois allumés et l'alcool fut versé. Les hommes chantaient et hurlaient leurs souvenirs de permissions, leurs allées et venues dans des femmes peu remarquables et leurs faits d'armes de basse cour, le tout dans une lumière offerte par les flammes et mise en évidence par l'obscurité nocturne, leur musique ne résonnant pas, comme absorbée par le vide qui les entourait. Jon, lui, n'en avait que faire, dans sa tente majestueuse, d'un tissu rouge épais, qu'il n'eut même pas à élever de ses mains. Le bivouac ressemblait à un campement de campagne et inquièterait bien des passants - s'il y en eut un seul - mais n'était rien de cela. C'était juste le bivouac d'un régiment qui allait de ville en ville rappeler au peuple que Kaull était là, sur le trône, menant sa puissante armée à régner sur le monde ou à le conquérir.

Notre homme était seul. Enfin, presque. Il était accompagné de la femme menottée et enchainée à la caisse sur laquelle elle était assise.
Les soldats avaient d'ailleurs prit un malin plaisir à l'y attacher avant de l'y poser pour soulever la caisse et manquer de lui briser la cheville si jamais elle en glissait. Joie à laquelle le général n'avait fait nul commentaire, mais bien entendu il n'eut en aucun cas cautionné ce geste. Il était simplement fatigué de devenir la risée de ses hommes, à force de défendre une femme qui ne voulait pas de son aide.

Il se tournait vers elle, après s'être rempli un verre d'hydromel, pour lui demander d'un ton las, souriant toujours comme à un enterrement douloureux.

"Écoutes moi Kara, je vais te tutoyer..." Cela était dit de paradoxale façon puisqu'il la tutoyait déjà.

"Je prends, depuis que l'on a découvert ce cadavre aujourd'hui, notre seconde rencontre comme un signe du destin."

C'est alors qu'il cru saisir du regard de la sublime personne en face de lui une once de grimace. Sans doute le prenait-elle pour un fou, ou pour un ivrogne délirant. Cependant, et c'était le pire dans l'histoire, il n'était pas ivre et ne délirait pas. Il lui fallait bien plus qu'une gorgée alcoolisée par minute pour lui faire perdre contrôle de ses paroles, expérience des lieux dépourvus de bonne réputation oblige.

Il était on ne peut plus résigner à lui dire la suite, même si cela bloqua dans sa gorge, ne voulait pas sortir, alors il hésita.
Hésitation passée, il se leva d'un coup, avant de tourner comme un lion en cage, un poing fermé dans le dos l'autre tenant son verre au niveau de son nombril, verre qu'il agitait doucement en prononçant son exposé sur son ressenti.

"Nous ne nous connaissons pas, pas vraiment du moins, mais ce qui est sur, c'est que tu éveilles en moi des instincts et des désirs qui m'ont toujours été étrangers... Comme par exemple l'envie de prononcer des mots d'amours avec sincérité, ou alors d'acheter une maison, ou une propriété pour y vivre une vie sédentaire avec femme et enfants, au lieu d'aller tuer et punir au nom du roi tant aimé par mon père..."

Il souriait plu sincèrement, l'image de son discours lui passant clairement dans l'esprit, avant de s'arrêter net pour s'accroupir et fixer droit dans les yeux de la femme à laquelle il s'adressait.

"... Je t'épargnerai pour l'instant les détails. Saches simplement que je ne veux absolument pas ta mort, et que je désire faire ta connaissance."

C'est alors qu'il but la dernière gorgée de son verre, restant accroupi à la regarder dans les yeux. Attendant qu'elle dise quelque chose qui lui ferait comprendre comment il se doit de la traiter à l'avenir.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyDim 16 Déc 2012 - 14:07

On l'avait détachée après un court temps de marche. Furtivement elle se demanda s'il avait ordonné qu'on la relâche plus tôt que prévu, bien que cela ne colle pas avec leurs dernières paroles échangées. Envahie de perplexité elle accéléra docilement le pas entre deux soldats, jusqu'à la monture de leur chef, et compris alors le but de ce chambardement. Passablement calmée Kara redevint instantanément ombrageuse lorsque ses fers furent reliés au harnachement de l’énorme étalon. Elle ne douta pas une seconde que cette mesure tenait lieu d' humiliation supplémentaire, la forcer à marcher derrière lui, l'image était forte. Plus encore pour qui l'avait vu abandonner le Général avec dédain cette nuit là, à Béolan. Celle qui avait fuit ses attentions se voyant contraindre de le suivre à présent. Sa haine n'en fut que grandissante.

Ils cheminèrent longuement sans qu'un seul mot ne soit prononcé, chacun conservant avec entêtement son regard fixé sur son propre horizon. La guerrière n'accorda même aucune attention au lieutenant lorsque celui ci l'insulta ouvertement sous couvert de badinerie auprès de son Général, parlant d'elle comme si elle n'était pas là, ou pas en mesure de comprendre. Un jour peut être, aurait elle l'occasion de se frotter à lui, pour l'heure il ne valait pas même la peine de s'y attarder. A l'inverse elle accueillit avec un profond soulagement l'annonce du campement. Bien qu'endurante, les forces commençaient à lui manquer. Après tout elle avait marché une bonne partie de la matinée, couru le plus vite possible en montée et accessoirement, pris la vie d'un homme non sans quelques passes éprouvantes. Une irrésistible envie de s'asseoir à même le sol, la saisit lorsque Snow arrêta sa monture. Une véritable fourmilière se déployait sous ses yeux, elle se demanda en voyant les tentes se monter si on lui ferait grâce de l'une d'elle où la ferait dormir à la belle étoile, malgré l'humidité hivernale. On la détacha rapidement pour l'asseoir sur une grosse malle de voyage bombée, cadenassant ses fers au maillage de chaînes qui la maintenait fermée. Personne ne faisait plus attention à elle lui semblait il, mais elle eu tout aussi bien pu être scellée à un âne mort qu'elle n'irait pas plus loin. Par son seul aspect, le bagage faisait son poids. Elle se reposa donc, observant nonchalamment les royalistes à l’œuvre. A de nombreuses reprises son regard chercha Snow dans ce dédale de toiles, bois, cordes et bons à rien. Il semblait parfaitement dans son élément, relativement apprécié ou du moins respecté de ses hommes ...et incontestablement présomptueux. Elle avait repéré une tente bien plus luxueuse que les autres et ne doutait pas une seconde qu'il s'agisse de la sienne, il regardait fréquemment en sa direction, sans doute pressé de s'y retrancher.

- Oups, pardon ! Hahaaa

Elle avait manqué chuter, son corps s'arc-boutant par réflexe pour ne pas perdre l'équilibre. La malle s'était soulevée, d'un côté, puis de l'autre, sèchement, sous l'impulsion de deux solides gaillards. Le bagage tanguait à bonne distance du sol tandis qu'il raffermissait leur prise, la déstabilisant à chaque seconde, ses deux mains ayant été attachées à son flanc droit. Qu'est ce qui leur prenait à ces abrutis, n'avaient ils pas mieux à faire ? Il y avait bien d'autres moyens de la tourmenter qui plus est. Elle compris enfin qu'ils s’apprêtaient à déplacer le coffre, sans la détacher pour autant. Profitant d'une amorce de chute, Kara lança sa jambe gauche en l'air, surplombant furtivement la tête de l'un de ses porteurs, pour se rétablir à califourchon et « voyager » ainsi sans danger. Elle n'émit aucun commentaire et son acrobatie rembrunit l'humeur de ses convoyeurs, réjouis un peu prématurément de la déconfiture de la dame. Elle leva au ciel en constatant qu'on l'amenait dans la grande tente pourpre...

Son occupant attitré s'y était déjà réfugié lorsque le convoi y pénétra et les porteurs ne demandèrent pas leur reste une fois leur fardeau déposé contre l'une des parois. La jeune femme reprit aussitôt sa posture initiale et détailla les lieux, assez surprise de trouver un tel luxe dans un contexte nomade. Le Général était assis à l'autre extrémité, près d'une console, et ne se tourna vers elle qu'une fois laissés seuls. Kara récupéra aussitôt un visage froid et mécontent, la marche forcée avait quelque peu douchée son humeur, mais cette nouvelle proximité réveillait la colère et la frustration éprouvée plus tôt. Elle fut surprise de le voir se lancer dans une diatribe a distance, avec une nervosité manifeste, et manqua littéralement tombé de son promontoire lorsqu'il lui avoua l'étrange emprise qu'elle avait sur lui. Ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ce genre de projet délirant, mais de la part d'un royaliste convaincu, c'était inédit. Habituellement, elle trouvait son salut dans la fuite, enchaînée à une lourde malle cette option paraissait immédiatement moins pertinente. Une furieuse envie de rire, la saisit donc, lui secouant les épaules. Un rire nerveux, mêlant fatigue et incongruité de la scène. Elle le haïssait de par le traitement pourtant relativement charitable qu'il lui avait imposé jusque alors, il avait sa vie entre ses mains. Elle le perturbait. Mais ce qui la perturbait elle, c'est que dans l'intimité de leur proximité, malgré leurs positions respectives, la réciproque était évidente. Même si cela n'allait pas plus loin pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyDim 16 Déc 2012 - 14:54

Que faire face à cette réaction..? Jon lui-même ne savait pas. Perdu dans son sentiment de ridicule, alors qu'il avait jeté son coeur à cette femme comme l'on jette les présomptueux aux chiens affamés, pour mieux se faire avoir. Il récupéra néanmoins son sourire, plus sincère cette fois, se disant qu'au moins il se sera allégé d'un poids, et qu'il pourra désormais faire son travail de plus logique façon. Il se releva donc et saisit une bouteille qu'il viderait bien dans son verre si la pensait ne lui vint pas à l'esprit qu'il lui faudrait plus d'un verre pour se récupérer. Il garda donc la bouteille pleine et déposa le verre vide pour saisir sa chaise par le dossier d'une main aussi ferme que douce à regarder dans son habileté, avant de la déposer en face de sa prisonnière attachante. Enfin, il posa son postérieur dans une légèreté déconcertante sur le dit trône et déboucha la bouteille.

Il regarda entre deux gorgées rapides la demoiselle. Elle gigotait des épaules comme pour retenir un rire qu'elle pensait fatal, sans doute mise à mal par la déclaration, ou prise de moquerie pour le général qui est le nôtre. L'esprit de Sir Snow se grisa alors, avant qu'il ne dépose la bouteille au sol à sa gauche et se releva dans un silence tombal en ôtant son gant à la main gauche.

J'écrirais bien là l'onomatopée du claquement qui vint s'abattre sur la joue de la femme, désormais au visage penché sur le coté et recouvert de mèches rebelles, car après la marche d'aujourd'hui, elle fut forcément décoiffée. Il souriait donc encore, et la dévisagea. La femme n'eut du pas avoir mal, mais connaissant doucement le phénomène, Jon était sur d'avoir mise à mal sa fierté et d'être désormais être la cible de sa colère. Cela ne le déplaisait pas. Il a vu bien des batailles finir en belles histoires et, une fois réflexion faite, il avait bien plus de chance de l'avoir de cette façon qu'en tentant la courtoisie. Le chevelu était donc satisfait avant de dire, d'un ton calme mais plein de tendresse, bien que légèrement impérieux.

"Je t'apprécie, peut-être même bien plus..."

Une fois cela dit, le ton impérieux s'accentua alors qu'il lui caressait la joue avec une douceur qui en refroidira bien d'autres, laissant présager d'on ne sait quelle manière un tas d'avertissements.

"Mais je n'en suis pas rendu faible et incompétent pour autant."

Il retira alors sa main de cette épaule avant que l'objet actuel de ses désirs ne tente de la lui mordre, et s'en alla plus loin en direction du coin opposé de la tante, réfléchissant à tout et à rien. Il ouvrit les attaches de sa cape qui tomba dans un bruit plutôt impressionnant pour ce qui aurait semblé être un simple tissu chevauché par une masse de fourrure. Bien entendu, lorsque l'on a l'emploi auquel Jon aura fait plein de promesses, affronter le froid et autres situations déplaisantes est une habitude qui oblige à prendre certaines précautions. La cape était faite d'un tissu des plus épais et des plus lourds, rembourré de mailles et d'autres choses dont le général lui-même n'avait pas conscience de la constante présence sur son dos. Il n'empêche donc que le dit bruit était un mélange sourd de fer et de tissu, et que notre homme l'appréciait. Car à chaque fois qu'il se défaisait de cet parure, il réalisait à quel point il était léger. Il s'étira quelque peu et se permit d'enlever l'armure de cuir qu'il avait alors, dans une démarche lente et fastidieuse qu'était de simplement défaire des noeuds et des lacets, avant de s'en extirper doucement pour éviter de se rapper la peau plus qu'elle ne l'est déjà. Car l'homme la porte à nu. Rien n'est sous cette tenue pourtant douloureuse à porter lorsque l'on fait certains mouvements. Mais voilà, Jon est ainsi, légèrement rendu fou par les épreuves de sa pourtant jeune existence et pense qu'en échange des atrocités qu'il commet, l'inconfort d'une veste pourrait le mener au pardon vers on ne sait qui. Une pensée sans doute ridicule, mais à laquelle le charmant voue une certaine importance, bien qu'il garde ses théories païennes au plus profond de ses pensées. Une fois ceci fait, il s'étira à nouveau, souplesse retrouvée, fraîcheur caressant sa peau et faisait lever chacun de ses poils, car il en avait sans être un ours, et serrant les muscles de son dos rendus plutôt présents par la cape précédemment décrite.
Voir cet homme sans son habit noir et son allure malfaisante n'était donné qu'a peu de gens, si l'on ne compte pas les catins et autres personnes de plaisir qu'il aura eu l'occasion de fréquenter. Mais à l'heure, Jon ne s'en préoccupait que peu et préférait bailler, avant d'aller s'allonger sur son lit, plus confortable que ceux que l'on aura l'habitude d'apercevoir en campagne. Car oui, le confort se voyait et envahirait sans aucun doutes les pensées d'une personne qui est réellement en situation inconfortable. Avec un sourire à la fois passionné et sadique, il se mit dos à la demoiselle, lui disant alors d'une voix mêlée à un étirement de mâchoire.

"Si tu tiens dire quelque chose qui éveillerait mon intérêt, n'hésite pas. Je ne dors jamais que sur une oreille."

Et c'est à ce moment que le général se permit de fermer les yeux et de tenter de trouver le repos, à une heure à laquelle seuls les hommes chargés de monter la garde étaient encore éveillés, aux coins de feux palpitants, la vouge en main et prête à être brandie.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyLun 17 Déc 2012 - 18:39

La gifle avait eu beau être prévisible, elle n'en fut pas moins rude. Le geste suspendit l'hilarité de la prisonnière à l'instant pour la transformer en une déconvenue cuisante. C'était de bonne guerre, s'avoua Kara, elle n’eut réagit autrement en pareille circonstance. A la différence près qu'elle n'eut jamais pu se retrouver dans cette situation. La demoiselle était directe certes, mais pas en matière de sentiments, qu'elle se voilait souvent à elle même. Sa vie amoureuse se limitait à une succession de fuites, rixes ou désillusions. L'amour était dangereux. Ni plus ni moins. Des enfants ? Avec un tel monde à leur confier ? Quel intérêt? A plusieurs reprises, l'on s'était risqué à lui suggérer que sa course éperdue après les problèmes cachait sans doute un souhait inconscient d'en finir. Balivernes ou non, ce genre de considérations se noyaient admirablement dans la vinasse.

Elle fronça les sourcils. Les volutes teintes du tapis de jonc rougit recouvrant le sol de la tente l'invitaient à la réflexion. Snow l'assurait de son attachement naissant. La main du Général rencontra une nouvelle fois sa joue, mais dans un geste emprunt de douceur cette fois. Elle en fut surprise et releva la tête, plongeant un regard calme mais effarouché dans les yeux de son agresseur. Les mots accompagnant sa caresse se voyaient renforcés dans leur caractère menaçant par la délicatesse dont il fit preuve à cet instant. Dont acte. Il s'éloigna, prenant manifestement ses aises pour la nuit.

Elle se tendit à mesure qu'il se déshabillait, particulièrement lorsqu'il demeura torse nu. L'hiver s'installait, si un poêlon contenant de grosses braises rougeoyantes avaient été glissé dans la tente, il ne suffisait guère à atteindre une température réellement agréable, sinon justifiant un tel dévêtement. Les battements de cœur de la jeune femme s'intensifièrent. C'était un homme. Il lui avait ouvertement avoué la désirer, et elle connaissait pour les avoir maintes fois combattu les rétributions que les soldats s'octroyaient généralement auprès des femmes en cas de victoire. Ce ne serait pas la première fois qu'elle aurait a lutter pour conserver ses droits sur son propre corps, mais la tâche paraissait ici ardue... fourbue, désarmée et attachée.

La guerrière se crispa instinctivement lorsqu'il se tourna a demi vers elle, mais il ne la regarda même pas, n'ayant plus d' yeux que pour sa couche, qu'il rejoint en s'étirant. Il lui tourna directement le dos, visiblement serein. Mais de quoi eut il du s'inquiéter ? Les poignets de sa prisonnière étaient arrimés à une main à peine du maillage de fer de la malle, cela réduisait considérablement toute possibilité d'action. Lorsqu'il lui signifia qu'il restait à son écoute, des dizaines de remarques ou autres qualificatifs « susceptibles d'éveiller son intérêt » lui vinrent à l'esprit, sans pour autant franchir le rempart de sa bouche, la fatigue s'imposant. Elle ne retint qu'une information qui présentée sous le manteau de la disponibilité recelait habilement un dernier avertissement. Il avait le sommeil léger.

Elle allait donc bel et bien devoir dormir ici, telle qu'on l'avait laissée. Un soupir de lassitude lui échappa. Kara se maintint ainsi tant que l'engourdissement de ses muscles le lui permit, avant d'enfin tenter de trouver position plus confortable pour la nuit. Après deux, trois tentatives malheureuse, le coffre n'étant pas bien long, elle se résigna à glisser à même le sol, repliant ses jambes a demi sous elle pour rester calée, tandis que sa tête trouvait l'édredon de ses bras tendus en surplomb.



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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMar 18 Déc 2012 - 0:22

Son sommeil prit enfin prise sur lui et le plongea dans un noir des plus complets, le laissant s'émerveiller devant milles comptes et merveilles qui formaient ses songes. Parmi les dits rêves se trouvaient bien entendu les grands classiques des victoires et des pluies de pièces d'or, en plus de faire la part belle aux lèvres de femmes inconnues se posant sur chaque parts de son corps en sueur. Le coeur battant, le tout s'acharnant à lui faire plaisir et à éveiller son sourire. Cependant, tout cela fut interrompu rapidement par la présence d'une nouvelle proie, ou plutôt d'un nouvel assaillant, parmi les plus attirants.
Le charme est l'arme des vainqueurs diront certains, et Jon en fait partie. Cette femme là aux rondeurs attrayantes et au regard destructeur était l'exemple parfait pour ce dicton. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter alors qu'elle faisait disparaitre les allégories qu'étaient les femmes présentes dans l'imagination de notre homme.

Soudain, un son retentit et réveilla le chevelu, presque en sursaut, mais suffisamment calmement que pour lui laisser l'occasion de sauver une part de sa réputation. Si en plus d'être un coeur troublé, Jon Snow se révélait être un homme pris de cauchemars ou de rêves trop émouvants, alors qui pourrait bien croire en sa force de conviction et en sa capacité à gérer les plus viles personnages que le monde ait porté. Dans tous les cas,le son qui le sorti de cet agréable nuit était la voix de Cauchon qui faisait s'agiter la masse autour de la luxueuse tente. Vint donc en toute logique s'y ajouter le bric à brac des troupes rangeant et rassemblant le matériel, tandis que le général se rhabillait gentiment.

C'est alors qu'il remarqua au sol la demoiselle dont la beauté l'aveuglerait sans difficultés, endormie comme une pierre impossible à faire bouger.
Attendri par cette image, notre homme n'en fut pas moins pragmatique dans sa décision. Il posa un genoux à terre avant de verser une bouteille d'eau fraîche sur le visage de la demoiselle qui dut donc s'extirper de son sommeil.

"Tiens ; à boire et à manger. Nous redémarrons dans vingt minutes."

Il lui tendit en prononçant ces syllabes de quoi se sustenter avant de reprendre la pénible marche. Il restait encore deux nuits à passer sur les routes avant d'atteindre une once de civilisation, et de lui laisser penser à la liberté. Jon se permit donc d'en profiter. Il sortit ensuite de la tente, tout sourire, observant le chantier. Là arriva donc Cauchon, légèrement énervé, de par la mauvaise nuit qu'il eut passé. Apparemment une bestiole se serait amusé à troubler son sommeil, et justifiait l'air le plus grognon du monde, mais bien entendu, l'importance de cette histoire est quasi inexistante.
Le général, qui en avait conscience, esquiva joyeusement le propos et demanda à ce que l'on aille attacher dans dix minutes sa prisonnières à son cheval. Pas à l'arrière mais au coté, histoire qu'elle ne soit pas non plus rendue puante par l'arrière de l'animal, qui ne manquait pas de s'alléger de quelques matières fécales dès qu'il en eut l'occasion. Et lorsque l'on désire se rapprocher d'une personne, il est logique de ne pas désirer l'avoir puante comme jamais.

En un claquement de doigt, le compagnon de notre héros s'en alla faire son devoir, tandis que notre sujet principal se préparait doucement, presque chantant de joie.

C'est donc en temps et en heure que tous furent prêts. La superbe Kara fut accrochée au destrier du général qui put enfin le monter et sonner le début de l'avancée. Celle-ci semblait étrangement moins difficile que la précédente... Pour le charmant en tout cas, qui se retourna vers Kara et lui dit d'une voix sincère et enjouée.

"Lorsque tu aura mal aux pieds, fais le moi savoir. Si je juge ton attitude plaisante alors je t'en récompenserai en te faisant monter avec moi."

Il tapota alors légèrement la possible place qu'il avait derrière lui sur sa monture, avant de rire silencieusement dans un mouvement d'épaules semblable à celui qu'il eut observé la veille de la part de sa dulcinée, avant de légèrement accélérer la cadence, comme pour lui user les jambes plus rapidement, pressé de voir de quelle façon elle répondra à sa proposition.
Il était comme un gosse, cet homme là. Un gosse qui calculait les sentiments comme on analyse des rations. Avec des théories saugrenues et plus complexes qu'il ne le faudrait, et des exemples et explications de l'ordre du concret. Tout ce qu'il ne faut sans doute pas faire mais qui, selon le jeune homme, ne pouvait échoué. Il fallait bien l'avouer, la romance n'était décidément pas son fort.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMer 19 Déc 2012 - 2:14

Dans une telle position, le sommeil avait été fuyant malgré l'épuisement. Aussi enfin nichée dans les bras de Morphée, rechigna t elle inconsciemment à s'en extirper au seul chambard d'un camp qui s'extirpe de sa paralysie nocturne. Ce furent les sillons d'eau ruisselant sur son front, son nez et ses pommettes qui l'arrachèrent au sommeil en sursaut. Dans la léthargie propre au seuil de l'inconscience, son esprit l'alertait d'une blessure dégoulinante à la tête. Sa main droite se heurta donc aussitôt à ses fers tandis qu'elle s'élevait pour chercher l'origine du fluide, la ramenant brutalement au contexte dans lequel elle évoluait depuis la veille. Kara découvrit alors le Général, qui l'observait, accroupi face à elle, et acheva de reprendre pied dans la réalité. Il lui déposa un gobelet d'eau et le quignon de pain traditionnel dans les mains en lui signifiant combien de temps il lui restait avant la reprise de leur périple.

L'homme quitta l'endroit quelques instants, que la guerrière mit à profit pour se sustenter sans lui faire l'honneur du ridicule de la situation, réduite à manger agenouillée et penchée. On vint la chercher assez rapidement toutefois. A peine eut elle finit de boire qu'on la délesta du récipient pour l'attraper par le col afin de l'inciter à se relever. La jeune femme ne résista pas le moins du monde, ce genre de rudesse lui restant bien plus agréable que les égarements propres à sa condition féminine. On l'installa rapidement aux côtés de l'étalon de Snow, la corde les liant attachée directement au pommeau de la selle cette fois, et elle conçut alors la désagréable impression d'être réduite à un chien attendant son maître.

Passablement de mauvaise humeur, elle ne lui accorda aucune attention lorsqu'il arriva enfin, se hissa à cheval et donna le départ. Il la surprit pourtant quelques temps après que la machinerie royale se soit ébranlée en lui proposant de monter derrière lui. Sa façon de la considérer la révulsait, cette façon de la traiter comme une bête ne disposant d'aucun amour propre égratignait de plus en plus sa fierté. Elle ne lui fit même pas la grâce de répondre, s'adaptant sans rechigner au train subitement accru de l'animal.

La matinée s’égraina ainsi, sans que le commandant n'ouvre la bouche autrement que pour donner ponctuellement ses directives. Kara quant à elle gardait la tête haute et le regard porté loin vers l'horizon, bien décidée à lui démontrer qu'on ne l'achetait pas comme une vulgaire putain sous prétexte de ses courbes. Elle n'avait rien à envier à bon nombre de ces hommes grassement payés, en terme de résistance et de courage et les supplantait sans nul doute en valeur.

Le régiment chemina sans interruption, était ce coutumier ou un petit bonus visant à la faire céder, la jeune femme ne parvenait à le déterminer. Lorsqu'elle accordait des regards furtifs au Général, la satisfaction ne quittait pas son visage mal rasé.
Le vagabondage était propre aux errements de l'esprit et l'ire de la jeune femme s'amenuisait progressivement pour laisser place à la réflexion. Elle ne démordait pas de ses projets, il était inconcevable qu'un innocent paie pour la Cape qu'elle avait assassiné. Pour éviter cela il n'y avait que deux solutions, prendre le Général de vitesse ou l'amener à suffisamment l'exaspérer pour qu'il la livre. Sa faveur allait bien entendu à la première option où elle conservait sa dignité à défaut de garder sa tête.

Deux heures s'égrainèrent encore avant qu'elle ne descelle ses lèvres.

- Combien de temps vas tu me garder ainsi ?

L'homme se montra affable cette fois, encourageant la jeune femme dans l'abandon de son entêtement.

- Jusqu'à ce que l'on arrive au village et que l'on fasse l'échange dont je t'ai parlé... Si je ne change pas d'avis d'ici là.

- Et ce village... à combien de temps d'ici ?

Snow se pencha légèrement afin de la faire profiter de son expression goguenarde avant de lui répondre. La pédanterie lui allait à merveille, il fallait bien le reconnaître.

- A deux jours, peut-être trois si la superbe demoiselle reste à la traîne...

Parachevant sa remarque d'un large sourire, il se redressa en tapotant la croupe de sa monture, rappelant qu'une place y était offerte. La guerrière le suivit du regard et s'attarda sur son geste, cette invitation renouvelée. Freinant alors des quatre fers elle ravisa sa position.

- Soit ! J'accepte de monter en croupe.

- Nous prendrons donc enfin le devant sur mes hommes, histoire d'échauffer ma monture qui s'ennuyait presque de ce voyage.

L’étalon stoppa a son tour et son cavalier se pencha à nouveau, avec un sourire aussi benêt et victorieux que s'il avait été touché par la grâce. D'une poigne ferme il arrima le bras gauche de la jeune femme, juste sous l'aisselle et la hissa en croupe en se redressant, faisant montre d'une force certaine. S'agrippant à son tour à la cape du soldat Kara bascula légèrement en arrière pour parvenir à glisser sa jambe et se mettre également à califourchon, n'ayant guère envie de chuter aux premiers mouvements de leur monture. Elle sentit le stress des soldats alentours, déjà prêts à faire jaillir leurs lames, la main à la garde. Un brin hésitante elle passa l'arc de ses bras toujours scellés entre eux autour du buste de Snow tandis que celui ci, la considérant installée, encourageait son étalon à prendre le galop d'un claquement de langue sec. Ils traversèrent ainsi les rangs à vive allure, Kara resserrant son étreinte pour ne pas choir et supplantèrent le régiment, contraint de rester au pas par sa majorité de fantassins.

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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMer 19 Déc 2012 - 11:59

Elle avait refusée la première proposition, par soucis de fierté, et s'était obstinée à marcher encore, et encore. Elle devait assumer son choix de ton son long, souffrant, Jon l'espérait, de la fatigue ou de courbatures. Elle revint, sans doute embêtée par tout ce lot de sensations désagréables, lui poser une question. Quand est-ce qu'elle en verrait le bout, quand pourrait-elle s'asseoir, quand pourrait-elle savourer le plaisir de l'immobilité ..? Le charmant eu d'abord pensé, dans sa bonne humeur, à lui répondre "Dans tes rêves", pour ensuite embrayer sur le sujet des rêves et lui raconter ceux qu'il avait fait la nuit dernière, mais préféra se retenir. Il répondit simplement de façon à signifier que c'est lui qui tenait le rennes et déciderait donc de tout, y compris de leur date d'arrivée. Un façon de penser pleine d'amour propre mais qui ne s'éloignait pas tant que ça de la vérité.
Mais bien entendu, le général Snow n'en restait pas là. Il lui proposa une seconde fois la place à son arrière, promettant presque que cela permettrait à leur voyage de s'écourter. Bien qu'il ne voulut pas penser au jour où il aurait l'obligation de se séparer d'elle, il prit soin de ne pas le faire paraître, surtout à l'instant durant lequel elle se résigna et accepta de monter. Elle tira sur son bras, contact plus amical que la plus part des autres auxquels il aura eut droit de sa part, et s'accrocha ensuite à sa cape, avant de passer ses bras autour de sa taille.
Le chevelu se laissa faire, tout sourire, plein de satisfaction, jetant un oeil à Cauchon pour lui faire savoir qu'il était en passe d'obtenir ce qu'il désirait.

Dit comme cela, on pourrait certainement penser que le désir en question portait sur des plaisirs classiques de seins et de nuits énergiques, mais loin s'en fut. En effet, l'homme pensait plus à s'attirer simplement les faveurs et les battements de coeur de la demoiselle. Ni plus, ni moins. Il désirait qu'elle l'apprécie, si pas plus, et qu'il puisse donc l'avoir en sa compagnie plus ou moins couramment.

Notre homme était aux anges. Il lui paraissait ne plus s'attirer les foudres précédentes de la demoiselle qui l'accompagnait depuis la veille, et cela le fit sourire. Il souriait à pleine dents, alors qu'il chevauchait, aussi vite que possible, slalomant entre des hommes plus surpris les uns que les autres. Tous avançaient ensemble, dans un rythme lent et cadencé. Mais, un par un, ils couraient sur le coté pour esquiver le général qui n'avait plus fait mine de son énergie depuis quelques temps déjà. Les cheveux de leur maître se battaient à l'arrière de son crâne à cause de la vitesse, mettant en évidence l'expression de plaisir qui trônait sur son visage. Il secouait les rennes de son étalon qui accélérait encore et encore, au fur et à mesure qu'il recevait des coups de talons sur les flancs. Le charmant en faisait toujours plus, dans l'espoir que, par souci de stabilité, la cavalière siégeant derrière lui daigne serrer d'avantage son étreinte.

Et bien qu'il ne sentais presque pas le contact entre eux, à cause de l'épaisse cape qui lui habillait le dos, il le savourait. Il se remémorait, alors qu'il passait le premier rang de son régiment, la première fois qu'il eut rencontré Kara, et son allure d'ivrogne qui lui avait étrangement tapé dans l'oeil. Il se remémora cela comme ci cette histoire datait de plusieurs siècles. Toutes ces pensées le revigoraient, et lui firent même oublier la flasque pleine d'eau de vie qu'il transportait, accrochée à sa ceinture.

C'est alors qu'il réalisa, au bout d'une quinzaine de minutes de galop, qu'il semait presque ses hommes, et devait tout de même rester raisonnable.
Pour cette raison, il tira sur les rennes, fit ralentir son destrier, et jeta un regard à Kara. Ce regard, c'était celui d'un gosse qui voulait en faire plus, mais qui savait que s'il osait, cela allait lui retomber dessus. La main du père dans son visage ou les cris de sa mère aux tympans ne donnent envie à aucun garçon. Et bien qu'ici il ne soit question ni de père, ni de mère, Jon avait le sentiment qu'il regretterait amèrement de s'éloigner trop loin de son contingent. Il dévisageait la demoiselle qui semblait surprise de ce soudain arrêt, et du silence qui l'accompagnait.

Ses lèvres étaient somptueuses, son regard profond à s'y perdre et ses cheveux légèrement décoiffés lui donnaient une allure sauvage. Le concept du "génie négligé" avait trouvé son incarnation. Tel un chat, elle sentait l'intelligence à plein nez, et tel un chat, elle semblait animale à souhait. Un peu son contraire, pour tout dire, lui qui était un homme à l'apparence souvent plus soignée que son âme.

"Cette avance nous donnera l'occasion de discuter !"

Dit-il enfin, après un long silence dû à son observation. Il descendit donc rapidement de son cheval, qu'il savait dressé pour ne jamais s'éloigner bien loin s'il n'en recevait pas l'ordre de sa bouche, et après avoir atterri sur le sol (car il fallait bien le dire ; son cheval était haut du garrot) il joint ses mains un peu en dessous du pied de la charmante demoiselle.

" Descendez-donc, nous avons dix minutes pour discuter, autant en profiter !"

Lui dit-il d'une voix douce, en insistant du regard et du sourire, encore décoiffé par la chevauchée (car ses cheveux en bataille son bel et bien une coiffure.).
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyVen 21 Déc 2012 - 23:53

Être assis sur les reins d'un cheval n'était pas gage d'un bon équilibre, la bascule étant beaucoup plus importante que sur son dos et l'usage des jambes bien inutile. Au grand galop cela se résumait à être secoué comme un sac de grains, même pour une cavalière émérite. Kara se voyait contrainte de s'accrocher éperdument au Général, le visage enfouit dans l'abondante fourrure de renard des neiges garnissant ses épaules, ses avant bras repliés sur son torse afin de ne plus être qu'une extension de lui même, dépendante de ses talents de cavalier. Si elle tombait à présent, la corde la liant à la selle la condamnait à être traînée à minima sur quelques foulées, ce qui était, par expérience, suffisant pour se faire éclater le crâne. Enfin la folle cavalcade cessa et son sang pu lui revenir au visage, ses muscles se détendre légèrement, son esprit apprécier le doux bercement du pas de leur monture.

Snow arrêta complètement cette dernière au bout de quelques foulées seulement, et chercha le visage de sa prisonnière, par dessus son épaule. Elle reprenait son souffle, la bouche légèrement entrouverte. Le Général la fixait avec une étrange insistance, une expression... enfantine, presque émerveillée, bien éloignée de l'air suffisant qu'il affichait la plupart du temps. Il finit par s'arracher a sa contemplation et descendre de cheval, l'y invitant à son tour. L'homme s'abaissa à sa grande surprise à lui faire la courte échelle, une galanterie qu'elle ne lui soupçonnait pas, ainsi donc se comportait il bien différemment lorsque les regards n'étaient pas braqués sur lui. Elle se laissa glissa le long du flanc de l'animal après avoir passé sa jambe droite par dessus son encolure, dédaignant l'aide de son geôlier.

- Discuter ? De quoi veux tu donc discuter ?

Snow lui sourit, se rapprochant d'elle pour détacher la corde de ces bracelets métalliques. La jeune femme le regarda faire avec une pointe de circonspection. Il ne poursuivit pas plus avant son affranchissement toutefois, laissant la limaille à sa place.

- Eh bien, je veux te connaître d'avantage... D'où viens tu ?

- Et si je ne souhaite pas répondre à ce genre de question?

D'une claque sur la croupe, il invita son étalon à brouter un peu plus loin tandis qu'il s'asseyait à même le sol à quelques pas de sa prisonnière, le regard tourné vers l'horizon. Un bois s'y dessinait.

- Ne penses tu pas qu'il serait plus simple pour toi de supporter les jours qui viennent en étant sympathique avec ton geôlier ?

- Quelques jours me semblent supportables...Et je n'ai pas l'impression de m'être montrée particulièrement difficile jusqu'à présent...

Était ce un piège ? Il se tenait là, en position d’infériorité, lui tournant le dos au trois quart alors qu'il la soupçonnait d'avoir tué une Cape...Son intérêt pour elle pouvait il le rendre imprudent à ce point ? Il était tellement sûr de lui. C'était un test, elle en mettrait sa main à couper. Il était armé et elle avait toujours les mains liées.

- Je trouve cela désagréable de ne pas répondre aux questions les plus simples.

- Je pourrai l'être bien plus ...

- C'est vrai. Mais tu pourrais également l'être bien moins, ce qui te donnerais quelques avantages. ..

Le regard de la guerrière glissa songeusement sur l'étalon entrain de paître dans leur dos, mais son attention s'ancrait réellement au delà, guettant l'avancée du front. Elle avait pensé tenter quelque chose ce soir, sans avoir la certitude toutefois dans avoir l'opportunité. Piège ou non l'occasion était trop belle. Au moins n'y avait il ici qu'un homme dont il fallait s'affranchir .

- J'ai grandi dans la Vallée d' Eresias...

- Eresias... Je ne connais pas. C'est beau ?

- Assez. Verdoyant et relativement tranquille. Quoi comme avantages ?

Elle se rapprocha de lui sur cette question, souriante. Le Général sembla se détendre encore, conquis par son air adouci, et lui rendit à son tour sa risette. Les avant bras nonchalamment posés sur ses genoux, il ne lui manquait qu'un brin d'herbe entre les dents pour le transposer dans une réalité parallèle, en permission au bord d'un ruisseau, a badiner entre amis ou en bonne compagnie. Il avait l'air de ce qu'il était... un jeune homme. Kara se mordit l'intérieur de la joue, déstabilisée par cette observation ou plutôt par la dissonance avec ce qu'elle s'apprêtait à tenter .

- Ah ça... Tu le sauras selon ta façon d'agir.

Sa façon d'agir...Un sourire plus triste glissa sur le visage de la rouquine tandis qu'elle le dépassait légèrement, marchant derrière lui pour se rendre à sa gauche. Elle n'identifiait pas précisément la cause de cette soudaine amertume... son possible échec ? Sa réussite ? Synonyme de mort si les royalistes s'obstinaient à exécuter un innocent à sa place ? Il serait si simple de laisser les choses se faire d'elle même, c'était tentant, d'autant plus avec la main que lui tendait le Général.
La simplicité n'avait jamais été son credo.
Rechignant à abuser de la confiance, sans doute feinte, dont il faisait preuve à son égard, elle se convainc une dernière fois qu'une telle chance ne se reproduirait plus, qu'il lui restait à faire, au moins une vie à sauver, peut être plus encore...

- Je doute qu'elle te convienne, Général...

A ces mots, la jeune femme s'arrêta, projetant l'arceau de ses bras par delà la tête du soldat pour les ramener sèchement contre son buste tandis qu'elle posait un genou à terre. Bandant ses poignets de part et d'autre des oreilles de son gardien elle colla ainsi fermement les cinq maillons de fer liant ses mains contre la jugulaire du dépositaire de sa liberté. Elle serra, résolument. Le regard porté au loin là bas vers le bois... S'il s'évanouissait rapidement et qu'elle prenait son cheval, peut être... peut être pourrait elle encore rétablir l'ordre des choses tel qu'elle le concevait.
Il usait de sa force, elle lui opposait la sienne, plus mesurée. Si elle avait à plusieurs reprises voulu le gifler ou lui asséner un coup de pied bien placé, elle ne prenait aucun plaisir à cette lutte là. Elle ne voulait pas le tuer. Peut être le méritait il, sans doute avait il pris bon nombre de vies pour en arriver là, mais elle le prenait en traître. Ne serais ce pour ce seul déshonneur elle ne pouvait envisager régler définitivement le problème Jon Snow. Ne l'ayant vu de ses yeux faire de mal à personne d'autre qu'un royaliste lourdeau elle peinait à le voir réellement comme un ennemi. Il n'en serait sans doute plus de même pour lui s'il parvenait à se défaire de son étreinte.


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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptySam 22 Déc 2012 - 22:39

"Je doute qu'elle te convienne, Général..."

Quelle magnifique phrase, pensa notre homme. Quelle superbe bêtise. Quelle incroyable naïveté. Cette femme était donc une blague d'une beauté sans pareille. Elle était derrière lui, fers aux poignets, avec un espoir sorti d'on-ne-sait-où, prêt à lui ôter la vie à tel point qu'elle l'annonçait presque joyeusement. Notre homme prit alors une expression grave et extrêmement sérieuse, inhabituelle sur son visage, tandis qu'il voyait presque au ralenti les maillons d'une chaîne lui passer devant les yeux pour enlacer son cou avec une douceur des plus inconvenantes. Elle serrait, la déesse, tirant de tout son poids en arrière pour couper la respiration de notre héros.
Quelle expérience navrante, pitoyable, pathétique. Jon eut presque la larme à l'oeil lorsqu'il gonfla son cou juste assez fort et longtemps que pour permettre à sa main gauche de se glisser entre le fer et sa gorge, lui donnant l'instant de sursit fatidique qui menait sa main droite à saisir la jambe de son ennemie, pour la tirer en avant histoire de la faire tomber en arrière. Chutant ainsi, la beauté n'eut plus la force et l'équilibre nécessaires pour empêcher le général de se défaire de cette étreinte d'une seule main habilement menée. Les chaînes furent donc levées en hauteur avant d'être lâchées pour laisser Kara tomber allongée sur le sol froid et humide.

Notre homme prit néanmoins un quart de secondes pour caresser sa gorge avant de se retourner violemment, empêchant son adversaire de retenter quoi que ce soit, posant désormais sa main droite sur les menottes pour les plaquer au sol et maîtriser la femme sur laquelle il était, à califourchon, l'observant droit dans les yeux en se saisissant d'un couteau.
Ce couteau là vint saluer la gorge de la splendeur incarnée, pour l'effleurer avec toute la tendresse mise à disposition d'une arme. Ce qui signifie bien évidemment que le geste fut totalement dénué de cette tendresse.

Toujours armé d'un regard dur et perçant, dans lequel baignait l'intelligence que l'on aurait pu deviner chez le général, il ouvrit lentement la bouche pour y laisser passer des mots dans un ton las et solide, celui d'un homme qui ne voulait pas faire de mal mais qui avait l'impression que c'est tout ce que l'on attendait de lui.

"Je ne sais pas ce que tu espère et espérais. Mais saches que ce que je tente de t'offrir est mieux sous tous rapports."

Elle le prenait sans doute pour un grand gosse. Pour un garçon qui ne sera jamais un homme. Sans doute le crut-elle suffisamment naïf que pour l'être autant qu'elle. Mais soyons clair, tout cela était jugement erroné. Si les Snow sont au rang de général à leur jeune âge, ce n'est pas uniquement grâce à leurs relations mondaines. Non. C'est bel et bien pour un talent, une force mentale et physique, que l'on ne devine justement pas chez les gens de leur génération. Ils n'inspirent pas encore la peur de leur traits jeunes et inexpérimentés. Ils ne sont pas crains du monde entier, ces généraux au physique de puceau.

Il respirait lentement, le garçonnet, et les battements de son coeur n'eurent jamais été aussi peu perceptibles. Il était là, comme-ci il travaillait. Il était une homme froid, un assassin, un soldat, un bourreau. Il n'attendait qu'un signal pour laisser s'abattre la mort sur sa victime impuissante.

Mais le "véritable Jon" n'en était pas pour autant perdu. Il était toujours pris d'une affection sans commune mesure pour celle qui était aujourd'hui sa proie. Il ne saurait lui trancher la gorge, même si Kaull lui même le lui demandait sous la plus horrible des menaces. Á vrai dire, il tuerait Kaull lui-même si cela lui permettrait d'arracher une certaine réciprocité de la part de sa dulcinée. Il était littéralement impuissant face à elle, mais faisait du mieux qu'il pouvait pour sauver les apparences. Son regard ne laissait donc rien passer. C'était à peine s'il clignait encore des yeux. Il ne bougeait plus depuis qu'il l'avait ainsi coincée, stoïque comme une statue, une magnifique statue héroïque d'un homme affrontant la tentation.

Moultes réflexions vinrent tâter sa cervelle et lui frapper le crâne à tel point qu'il eut l'impression soudaine que ses tempes allaient exploser. D'un coup, il réalisait qu'il était là, à mettre une lame sous la gorge de la seule femme pour laquelle il eut jamais éprouvé des sentiments. Et si quelques vétérans pourraient bien dire qu'à son âge, la vie avait encore beaucoup à offrir en matière d'histoire d'amour, le jeune homme n'y pensait certainement pas. Il était sûr et certain de pouvoir aller d'un bout à l'autre de son existence avec cette seule femme exquise au possible, même dans une telle situation.

Il perdit alors son expression étrange pour reprendre l'air interrogé d'un enfant, sourire au coin des lèvres, balbutiant avec inquiétude, laissant transparaître sa frustration ;

"Donne moi ma chance ..!"

Telle fut sa supplication. C'était tout ce qu'il voulait.

"Laisse moi te sauver la vie."

Lui dit-il enfin, désespéré. Il ne comprenait décidément pas son attitude. Il avait fait son maximum, jusqu'à laisser sa prudence de coté pour la remplacer par une confiance exagérée pour lui faire entendre qu'il ne lui voulait que du bien. Mais cette femme, aussi belle et intelligente puisse-t-elle être, semblait têtue comme une mule. Elle n'avait décidément pas envie d'être sauvée par l'ennemi, et encore moi d'être victime de son affection. Des choses que Jon avait du mal à supporter, tant il en avait fait sa priorité malgré toutes les autres choses qui auraient dues lui occuper l'esprit. Car il faut bien le dire, rares sont les généraux qui laissent de coté l'importance du meurtre d'une cape blanche pour préférer faire la cour à une demoiselle qui, en plus, se trouve être le principal suspect du dit homicide.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyDim 30 Déc 2012 - 0:11

Fresque d’espérance barbouillée par l'inégalité des chances. L'horizon bascula du sous-bois à la cime des arbres, au manteau grisâtre des cieux, pour se réduire à de petits amalgames terreux filtrant entre les brins d'herbe rabougris par l'hiver. L'humidité d'une rosée persistante lui mordit les côtes tandis qu'elle reprenait son souffle, coupé par la rudesse de la chute.

Dans ce pur rapport de force, il avait réussi à la supplanter... Elle n'en était pas surprise, juste dépitée. Un remoud tourbillonnant de noir et de brun acheva la toile. Cape en cuir, chevelure batailleuse et brassards encombraient désormais son champ de vision. Sans quelle puisse vraiment opposer de résistance son épaule avait basculé en arrière, l'entraînant sur le dos. Le temps que son instinct rassemble l'énergie nécessaire au refoulement de l'homme, le glacis du métal sur sa gorge la dissuada instantanément de toute entreprise.

Les prunelles azures s'ancrèrent dans le regard ténébreux du soldat, légèrement étrécies par les affres de la dissension. Sa bouche s’assécha instantanément, résultante de la paralysie soudaine que l'entendement dictait à son corps. Les joues de l'homme gonflaient et s'épanchaient tour à tour, trahissant un débat intérieur où ses yeux agrandis témoignaient de sa fureur. Le flot de sa tignasse sombre cascadant jusqu'à ses paupières renforçait sa moire de sauvagerie froide, tandis que ses lèvres se tordaient, libérant un discours curieusement emprunt d'une dernière tentative de conciliation.

Un message qui se transforma en prière, son auteur retrouvant soudainement la candeur d'un Enfant du Culte. La guerrière plissa légèrement les yeux pour sonder davantage encore son interlocuteur, touchée par le désespoir et l'incompréhension filtrant dans sa voix. Il semblait si désemparé... elle eut quelque peu pitié de lui, furtivement, en oubliant presque sa mauvaise posture. Ces derniers mots plus particulièrement résonnaient dans son esprit...Il ne comprenait pas. Elle ne voulait pas mourir. Au vu de l'alternative qu'il proposait, elle le devait.

- Pourquoi ? Pour tuer quelqu'un à ma place ?

- Pour donner la mort à quelqu'un qui le mérite !

La jeune femme hoqueta de surprise. Il ne lui avait pas parlé de cela mais avait l'air d'indiquer à ses hommes que n'importe qui ferait l'affaire... elle était même presque certaine de l'avoir entendu prononcer ces mots ! Mue d'un nouvel enthousiasme son coude droit s'enfonça machinalement dans le sol pour l'aider à se redresser, mais le fil de la lame cisailla quelques pores supplémentaire de sa peau d'ivoire, la colorant davantage et annihilant son geste. Elle ne s'en ému guère, l'arrière de son crâne retrouvant aussitôt le moelleux de l'herbage détrempé.

- Ah ?... Il fallait le dire tout de suite... Cela change tout !

Le Général haussa un sourcil visiblement surpris de ce revirement, mais ne relâcha pas sa posture dominatrice pour autant, ayant recouvré toute sa méfiance.

- A qui penses tu ?

- Je pense à une catin. Elle serait parfaite pour prendre ta place.

Kara s'empourpra aussitôt, maîtrisant un mouvement d'humeur cette fois. La réponse la faisait doublement bondir. Elle choisit toutefois d'ignorer le parallèle énoncé entre sa propre personne et une vulgaire prostituée, dont elle ne doutait pas une seconde de l'intentionnalité, pour se concentrer sur le choix proprement dit de la victime.

- En quoi une catin mérite t elle de mourir ? Tu es bien content de les trouver quand tu rentres de tes excursions !

Sa voix c'était faite sifflante et ébranla le soldat. Était ce sa candeur ou la pique dissimulée... Il releva le nez et parti dans un rire gras, intenable. Lorsqu'il se reprit et rapatria son regard dans celui de sa prisonnière, un sourire persistait sur ses traits. Il retournait doucement la situation, il le sentait, et cela suffisait à le mettre en joie.

- Pas toutes, vraiment. Particulièrement celles qui tuent leurs clients...

- Et tu en connais ? Avec certitude ?

- Pour en connaître, j'en connais. Les têtes des hommes de Kaull valent parfois cher, et les dames de plaisirs sont souvent dans le besoin..

La donzelle ne feignait pas son étonnement. Des prostituées éliminaient elles réellement leur gagne pain ? Elle doutait que les groupuscules rebelles aient l'argent nécessaire pour se payer de tels services, mais, peut être des femmes suffisamment dévouées à leur cause... Restait à savoir quelles étaient les victimes, de véritables ordures ou des soldats décimés au hasard ? Elle ne pouvait se faire une réelle opinion sans connaître la réponse à cette question, mais de prime abord ce n'était pas le genre de personnes dont elle estimait la mort légitime.

- Plus cher qu'elles ne devraient ! Elles ne sont pas plus méritantes que moi du sort que tu leurs réserves !

- La différence est simple; tu n'as aucune raison de vouloir ma peau. De plus, je ne serais pas mécontent d'ôter la vie de quelqu'un qui s'occuperait de la mienne... Qui le serait, à ma place ..?

Aucune raison de vouloir le tuer c'était vite dit, des envies de meurtre lui étaient passé par l'esprit à quelques occasions déjà et il semblait avoir oublié l'enchaînement qui les avaient menés à leurs positions actuelles. Certes le simple fait de chatouiller son ego n'était pas un prétexte suffisant à une telle sentence... étonnamment il semblait en être conscient, alors qu'il la connaissait si peu. Elle était calme, sa voix adoucie et elle l'interrogea réellement surprise, même si, somme toute, il avait révélé une évidence. Un gradé était toujours menacé.

- Ta tête est mise à prix par les rebelles?

- Je n'en suis pas sûr. Mais si ce n'est pas le cas, ça ne tardera pas. Et la femme dont je te parle à une réputation qui va en la faveur de ma décision.

Entre deux sifflements de bise, la jeune femme refoula une réplique mordante pour méditer brièvement aux forces en présence dans ce contexte de guerre civile. L'appartenance à un camp déterminait tant de choses. Elle nourrissait bien des a priori, c'était humain, mais sa nature semi angélique la poussait à chercher le bon en tout être, lorsque le temps lui en était donné. Ce Général la perturbait, capable d'autant de bonté que d'atrocités, sans nul doute.

- Tu as donc une idée bien précise en tête.... Je te proposes un accord Jon...

Elle l'avait interpellé par son prénom, concédant exceptionnellement à une intimité plus poussée. L'homme rit à nouveau, jugeant utile de rappeler qui, désormais, avait l'ascendant.

- Tu n'es pas réellement en position de me proposer quoi que ce soit, on fait comme je dis et c'est tout.. Mais exprimes toi.

- Pas en mesure de négocier? Tu me veux vivante a ce que j'ai compris, pour un temps au moins... Or ma vie semble t'importer bien plus qu'à moi même...

La guerrière releva légèrement la tête pour se frotter à nouveau à la lame, sans ciller. Un geste destiné à rappeler à l'homme qui la menaçait sa disposition à tout sacrifice sur l'autel de ses convictions.

- Présentes moi celle contre qui tu souhaites m'échanger, et laisse moi choisir quelqu'un d'autre si elle ne me convient pas... Alors je me tiendrais tranquille, je me rangerais à ton bon vouloir ...

L'argument avait porté à en croire le sourcil relevé du soldat. D'un bref signe de tête il signifia son approbation et se dégagea enfin du corps de la jeune femme.

- Mes hommes arrivent. Lève toi, nous en rediscuteront dans ma tente ce soir.

Elle obéit avec un léger délai, le temps de taire les protestations de ses os broyés par l'oppression rustaude des cuisses du Général. Levée, Kara essuya son cou de l'intérieur de son poignet, suçotant ensuite la fine couche de sang ainsi transférée. Elle ne savait si Snow se venterait de l'avoir maîtrisée, s'il mentionnerait sa tentative... dans le doute, elle ne comptait guère attirer l'attention sur cet incident, qui, raillé par des abrutis qui ne comprenaient rien à ses motivations ne manquerait pas de l'agacer au plus haut point. Les premières lignes des royalistes chapeautaient effectivement le haut de la colline à présent et la rouquine rejoignit l'étalon, supposant que l'heure était venue de redonner le change.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyDim 30 Déc 2012 - 5:45

Cette discussion, comme l'interlocutrice, menait notre homme à un lot d'interrogations toujours plus inutiles. Il se demandait qui menait réellement dans cette histoire. Qui avait l'ascendant sur l'autre, et surtout, qui ne l'avait pas. Il pensait que ses cent hommes et la facilité qu'il eut à se débarrasser de la mort une nouvelle fois auraient eues le dernier mot sur la fierté de cette femme, mais il l'eut sous-estimée. Et ce fut peu dire, tant elle l'usait d'un nouveau marché, et tant elle avait le pouvoir de lui faire dire oui à ces bêtises. Car dans le fond, c'était fou. Il pouvait très bien l'empêcher de mettre fin à sa propre vie s'il le désirait. Et bien que cela paraîtrait étrange pour ses hommes de recevoir l'ordre de veiller à la santé d'une tueuse de cape blanche, c'est bien cet ordre là qu'il aurait donné avec conviction. Il aurait peut-être même pu justifier la chose en expliquant à ses hommes stupides qu'il désirait la tenir en vie jusqu'à son jugement... En espérant que Cauchon reste dans la confidence.

D'ailleurs, le bourru soldat arriva, menant au pas l'armée de notre héros, comprenant que la discussion que son ami eut opéré avec la folle durant leur escapade fut faite d'égal à égale. Cela lui déplaisait, il désespérait presque de voir son supérieur se faire ainsi avoir par les artifices d'une femme dont l'humanité même était douteuse. Selon lui, une femme normal supplierait qu'on lui fasse milles insanités plutôt que d'être conduite chez Kaull pour être jugée. Mais celle-ci n'en fit rien, ce qui rendait le guerrier suspicieux. Elle avait quelque chose de menaçant, et ce sans armes.
Il avala bruyamment sa salive en s'imaginant ce qu'elle pourrait faire à Snow, une arme à la main.

Jon, lui, préférait monter sur son destrier et ordonner à Kara de bien vouloir monter, après avoir expliqué à Cauchon qu'ils devraient tous s'arrêter dans quatre heures. Le soleil en effet était attentivement suivi par le général qui savait calculer les haltes selon son axe. Le jeune homme prouvait ainsi sa jugeote, espérant que la principale visée dans cet élan de vantardise comprenne qu'il n'était pas le premier des idiots et que le moindre coup fourré lui vaudrait donc de fortes représailles.

Tendant toujours sa main pour que la ravissante rebelle accepte gentiment de monter à son arrière, il souriait.

"Tu as tord d'être méfiante. Rares sont les hommes à la botte du Roi à penser ne serait-ce qu'une seconde à épargner une personne dite coupable de l'assassinat d'une cape blanche, surtout lorsque cette dernière est une femme..."

Alors il ramenait la main tendue, à son front pour le dégager de la compagnie capillaire qui lui harcelait le regard. Et il ajoutait, avec une pointe de malice dans le ton de sa voix ;

"Et plus rare encore sont-ceux qui dans le pire des cas préféreraient la voir correctement jugée plutôt que brûlée dès l'instant de sa capture."

Ce que Jon ne savait pas vraiment, alors qu'il prononçait ces paroles, c'est que ce qu'il disait était parfaitement vrai. Bien que lui et son frère soient relativement sympathiques, la plus parts des personnages servant le royaume étaient tout sauf aimables. On parlera notamment d'une perceptrice royale menant une centaine d'hommes de villages en villages pour faire tomber les pièces dans la caisse de l'état, par la loi des lames et des flots de sang.
Et pour appuyer le fait qu'il n'agissait vraiment pas dans les habitudes des servants du Royaume, nous pourrons préciser que s'il avait eut l'audace de tuer la demoiselle qui lui fend le coeur à chaque discussions, il aurait gagner du temps en ne désirant pas passer par le village où se trouvait la prostituée dont il lui avait parlé. Et qu'il serait donc, entre autres, au courant de la mort récente du roi qu'il chéri et qu'il sert depuis sa tendre enfance. Cette nouvelle secouait toutes les oreilles, jusqu'à celles des chasseuses solitaires et illettrées, pourtant déjà bien occupée par des romances avec des demoiselles inaccessibles, dont nous nous passerons bien évidement les détails, car la vie de Lilith Cleys n'est pas du tout l'objet de notre intérêt à cet instant précis.

On s'attardera peut-être sur une autre chose dont n'était pas au courant Snow ; la mort d'un baron qui prêtait ses lames à Kaull, dans son lit, égorgé comme un porc. Apparemment, une prime avait été mise sur sa tête. Devons-nous alors préciser qu'il est décédé dans un bordel auquel il avait l'habitude de confier maladroitement ses deniers ?

La veuve noire avait encore frapper. Tous le savaient ou le sauraient, mais personne ne saurait agir. Les preuves inexistantes et les lourdes relations que confèrent parfois la prostitution offerte avec talent empêchent souvent les hommes, même les plus braves et dotés d'honneur, à agir comme les dieux devraient nous mener à le faire.

Jon, lui, n'avait pas d'honneur, et possédait une bravoure souvent douteuse. Sans doute était-ce là son atout pour mettre fin à l'enrichissement de la chasseuse de bourses aux jambes écartées.

Il décida, pendant que moi, narrateur, vous expliquais des choses sans grand intérêt, de perdre patience et de descendre de sa monture pour faire la courte échelle à la demoiselle.

"Monte."

Lui dit-il à la fois heureux d'avoir l'occasion de lui faire telle proposition, et frustré de ne pas savoir comment le lui ordonner. Car si à l'écrit cela semblait être un ordre, la réalité et le ton utilisé menaient à toute autre déduction. Notre homme mourrait en fait envie de reprendre la route, tenu dans les bras de l'objet de ses désirs les plus fous.
Le général espérait cependant que ses excès de galanterie ne lui serviraient pas pour clore son cercueil. Cela serait triste et inconvenant dans les circonstances actuelles.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptySam 5 Jan 2013 - 23:27


Le restant de leur chevauchée se fit à vitesse plus raisonnable, laissant à la jeune femme le temps d'admirer le paysage, ou du moins la cohorte de cloportes grouillant par devers eux. Elle croisa le regard de certains d'entre eux à maintes reprises, et le soutint systématiquement avec l'effronterie qui la caractérisait. Elle s'octroya même le plaisir de sourire sardoniquement au capitaine amputé au moindre coup d’œil, généralement désapprobateur et rancunier que lui portait ce dernier. Chaque foulée de leur monture la berçait allègrement, lui rappelant, pour peu qu'elle ferma les yeux les délices de sa vie nomade.

Le balancement régulier de la croupe sur laquelle elle était juchée invitait à la réflexion. Elle songea longuement à ce qu'il lui avait dit avant de la remettre à cheval, aux faits qu'il avait exposé pour lui rappeler ses bonnes intentions à son égard. Elle ne pouvait nié que son acharnement à la maintenir en vie dépassait l'entendement pour un gradé assoiffé de pouvoir. Il ne semblait lui tenir la moindre rancune de son agression, bien plus illégitime et violente que celles de leur première rencontre. Aveuglée par sa détermination et la nature même de leur positions respectives elle ne parvenait à envisager quelconque relation avec cet homme qui, étrangement, semblait l'aduler, d'une façon bien à lui toutefois et sans même la connaître. Pourtant, c'était bel et bien se qui se construisait, petit à petit, à force d'échanges et de bravades, une relation. Pas de l'ordre escompté par le Général, du moins pas encore, mais les prémices d'une intimité, d'une étrange complicité.

Pour la seconde fois le camp s'installa avant d'être saisit par la nuit tombante. En descendant de cheval, Snow confia sa prisonnière à deux de ses hommes sans s’épandre en directives devant elle et disparut pour quelques heures. On l'emmena se rafraîchir auprès du petit rû courant à quelques centaines de pas de l'attroupement, tandis que les tentes s'élevaient dans une orchestration bien rodée. Celle de l'officier dressée en priorité, on y remisa la rouquine en usant du même séquestre que la veille, en lui laissant un peu plus de longueur de chaîne toutefois, ce qui lui permit de s'installer aussi confortablement que possible, à même le sol, dos au bagage. Elle assista ainsi à l'ameublement du lieu et accueillit avec satisfaction l'arrivée du petit poêle en fonte, la nuit s'annonçant particulièrement fraîche. Ces préparatifs achevés seul le foyer allumé éclairait faiblement l'intérieur du chapiteau, il était indécent de gaspiller de l'huile pour une simple captive. La jeune femme apprécia cette semi obscurité, un lourd pan de toile obstruait l'entrée du lieu, ne laissant filtrer que des conversations ténues au dehors. Kara bascula la tête en arrière et ferma les yeux, savourant sa solitude. A nouveau les discussions avec son cerbère hantèrent son esprit. Ils atteindraient un village demain soir, ou le surlendemain. S'il respectait leur accord, il lui faudrait alors condamner plus ou moins implicitement quelqu'un à sa place, lourde responsabilité, malgré leur compromis. Elle fouilla dans sa mémoire pour tenter d'identifier le lieu où ils se rendaient, puis d’éventuels souvenirs glanés sur des riverains. Plongée dans sa réflexion, elle ne réagit pas lorsque une âme se faufila dans la place, mais sursauta et rouvrit des yeux exorbités lorsqu'une poigne ferme lui enserra la mâchoire. La noirceur régnant ne lui permettait pas d'identifier précisément l'homme l'ayant rejoint, mais l'odeur rance qu'il dégageait ne correspondait en aucun cas à celui auquel le lieu était attribué.

- Alors toi, nous voilà enfin un peu tous les deux...

Cauchon. Les informations croisées de son ouïe et de son nez ne laissaient plus aucun doute. Elle ne réagit pas, déglutissant simplement à la pression opérée sur ses maxillaires.

- Ohhh oui on a à causer, et plus encore … Tu vois ça ?

L'ombre d'une main à quatre doigts glissa devant les yeux de la jeune femme. Agacé par son impassibilité, le capitaine accentua encore la contrainte subie et arracha un signe d'approbation limité à la guerrière après avoir répété sa question.

- Bien... C'est bien à toi que je dois ça, nous sommes d'accord ? Tu te doutes bien qu'on en restera pas là ?

L'opération se renouvela, suivant le même cheminement. Kara s'interrogeait, cet idiot lui était apparut comme quantité négligeable, pourtant dans la détermination de cette menace, elle entrevoyait désormais qu'il lui faudrait se méfier de lui. Rancunier l'animal.
Elle secoua sèchement la tête pour se défaire de son emprise.

- Si une simple insulte t'as coûté un doigt dans une taverne, que crois tu qu'il t'en coûtera de me blesser ou pis encore dans la tente même de ton Général, sans son assentiment ?

Cette dernière affirmation tenait du pari, mais elle comprit au léger temps de flottement qui s'ensuivit combien elle avait tapé juste.

- Puterelle ! Que lui as tu donc fait à celui là ? Hein ? Qu'est ce que tu lui as fait pour qu'il te protèges comme ça ?

- Si je le savais ...

Combien de fois s' était elle posée semblable question ? Elle ne comprenait guère la passion que lui vouait le Général, mais était désormais bien décidée à miser dessus pour sauver sa peau.

- Une maudite sorcière que ça m’étonnerais pas ! Avec ses cheveux de feu par dessus le marché...

Le capitaine lui agrippa cette fois la tignasse, s'attardant a contempler les faibles reflets s'y mouvant, songeur. Sa main libre se perdit dans les replis de son tabard, accroupit comme il l'était. Kara se mordit l'intérieur de la joue, hypothéquant sur ses intentions et gigota autant qu'il lui permit lorsque la senestre de son visiteur réapparut armée d'une dague effilée.

- Tu crois pas qu'un second sourire ou quelques petites balafres sur ce charmant minois désenvoûterais notre Général ?

Elle ne pouvait voir son sourire mais la jubilation étayant sa question lui dépeignait. Elle se jeta machinalement sur le côté, afin de mettre autant de distance possible entre ses pommettes et l'objet, même si cela ne dépasserait pas une coudée. Son geste lançait les réelles hostilités, comme le clairon déchaîne le fiel des armées. Elle sentit le genou du soldat qui prenait appui sur sa cuisse et mille aiguilles lui parcourir le crâne tandis qu'il tirait fermement sur sa tresse. A cet instant un sifflet retentit, sec, bref, impérieux. Toute pression s'envola sur le champ et elle resta à moitié allongée sur le flanc, haletante et figée, à fixer le sol tandis que son nouvel ami se ruait au dehors. Elle se redressait à peine lorsque la toile s'ouvrit à nouveau. D'une démarche souple, l'arrivant se posta au centre de la tente où il alluma une lampe à huile. Snow apparut alors, lui souriant affablement. Elle acheva de se relever et s'adossa lourdement contre la malle, expirant et expiant son angoisse.

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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMar 8 Jan 2013 - 21:25

Jon aurait du le prévoir. Cauchon, bien que fidèle à son autorité, n'eut jamais été doué pour accepter être blessé pour pure démonstration. Alors imaginons seulement comme il eut pu apprécier que l'on lui ôte un doigt pour les beaux yeux d'une femme qui se révélait être une ennemie du royaume ! Bien entendu, sa limite eut été franchie, et les sourires de là muse du général n'eurent certainement rien arrangés. Le jeune Snow était donc ravie d'apprendre en le voyant que nul mal n'eut été fait à sa fabuleuse prisonnière, comme il était heureux de voir que le capitaine sous ses ordres avait détalé de façon à ce que notre homme puisse prétendre ne rien savoir de cette discrète entrevue.
Il avait cependant entendu une part du monologue de son chien de garde. Quelques mots aux sujets de possible sorcellerie. Jon en tremblait tant il était possible dans ce monde sans queue ni tête, que Cauchon eut raison.

Mais il se permit d'esquiver ces pensées ennuyeuses et alluma une lampe.

" Je suis désolé pour ce petit pépin. J'ajouterai deux gardes à ma tente et lui ordonnerai repos pour la nuit, en espérant que célan puisse te rassurer. "

Il était inquiet le jeune homme. Inquiet qu'en plus de son manque de confort, des idées noires viendraient détruire son sommeil.

" Et cette nuit tu peux dormir dans le lit. Je ne me sens pas fatigué, et si je le suis, je te reveillerai pour t'enchaîner à ta place initiale. "

Il disait le tout avec le sourire et cet habituel ton tendre qui emportait ses paroles lorsqu'il discutait avec quelqu'un doté d'un tel charme que celui dont Kara faisait la preuve. Il détachait la chaîne de la malle pour l'accrocher au lit, sans même attendre de confirmation de Kara.
En faisant cela, il croisa le regard de la belle et le savourait. Il la protégerait, quoi qu'il en coûte.

Ce qui gênait son sommeil, pour revenir sur ce point, était l'information donnée par l'unité d'éclaireurs qui avait été envoyée lorsque la troupe dut s'arrêter ; le village vers lequel ils allaient avait été brûlé.
Ce genre de chose était peu probable grâce aux positions militaires du Royaume, mais bien entendu, les éclaireurs ont également expliqué que Jon semblait être le dernier représentant de Kaull à plusieurs lieues. Quelque chose d'extrêmement grave s'est produit. D'une importance suffisante que pour réunir toutes les armées du royaume ?

Le général n'en savait rien. Personne n'en savait rien. Mais le retour à Madorass avait été décidé. Et c'est pour entendre cela que Cauchon était sorti de la tente.
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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyLun 4 Fév 2013 - 15:55

- Je ne suis pas inquiète.

Elle avait marmonné ces mots en réponse aux excuses relatives à l'incident qui venait de se produire, sans que cela n'appelle de contestation. Le Général était là à présent, elle avait bien conscience que rien ne serait tenté en sa présence. A contrario, elle savait désormais à quoi s'en tenir concernant Cauchon. Il s'avérait plus audacieux et dangereux que supposé jusque ici, elle l'aurait à l’œil à l'avenir. Si un guerrier averti en valait deux, elle se demandait combien valait une combattante lucide mais entravée face à un capitaine courroucé et armé dont l'ire ne semblait que croître avec le temps... Un pouce peut être ?

Elle en était là de ses réflexions lorsque Snow la détacha pour l'entraîner vers son lit. La chute de l'annonce accompagnant son geste la rassura sur ses intentions. Un peu de confort ne ferait pas de mal, grand bien lui fasse s'il souhaitait faire montre de largesses. Elle n'en serait pas plus amoureuse pour autant. La guerrière nota toutefois son air soucieux... Une ridule particulière qui le dénotait malgré son sourire engageant. Cela l'intriguait. Elle hésita, en bon mâle qu'il était il ne semblait apprécier particulièrement la conversation … tout du moins quand il n'en était pas l'épicentre. La curiosité l'emporta, ne s'était elle pas promis tout au long de la journée de lui mener la vie impossible ?

- Qu'est ce qui te préoccupes ? 

Point de rond de jambes, ce n'était pas dans ses habitudes. Le Général pourtant, ne l'entendait pas de cette oreille. Avec plus de cérémonie, il l'éconduit.

- Je t’apprécie, mais je ne peux pas te parler de ça.

Un sourire énigmatique s'étira sur le visage de la jeune femme. Elle ancra son regard dans celui de son geôlier, le sondant tel un pilote de brigantin à l’affût d'un haut fond.

- Ohhh encore une affaire d’État... »

La moquerie suintait. Manifestement, elle avait pleinement recouvré son assurance, relégué le spectre menaçant du capitaine au placard pour dévouer toute son attention au godelureau qui lui cédait sa couche. Un fin observateur eu put déceler dans cette légèreté le contrecoup de l'angoisse ressentie plus tôt. Être saignée comme une brebis tarie par le premier garçon de ferme venu n'entrait pas dans ses aspirations. Il lui fallait détourner ses pensées mais l'homme ne semblait guère disposé à la parlote, comme elle le craignait.

- N'en parlons plus.

Il avait balayé sa raillerie d'un revers de main, sans que sa préoccupation ne s'évapore ni ne s'accentue. Plissant les yeux et adoptant un ton plus mielleux, Kara changea de tactique.

- Allez... ça fait du bien parfois de s'épancher un peu...

Relevant ses poignets ferrés à hauteur de visage, elle ajouta, plus stoïque «  Je ne risque pas d'aller répéter quoi que ce soit à qui que ce soit...». Ce dernier argument sembla mettre à bas les réticences du jeune homme.

- Mon éclaireur m'a rapporté l'absence de troupes là où nous devions en trouver.

- Ah ? Il semblerait qu'un événement un peu plus important qu'une simple perte de Cape Blanche se trame non ? "

- Nous retournons à Madorass, prendre des nouvelles. J'en profiterai pour parler avec mon frère de toi. 

- Ton frère ? Je passe déjà en conseil de famille?

Nouveau sarcasme, reçu avec la lassitude habituelle. Avec un soupir, Snow laissa son regard se perdre dans les flammèches du poêle. La rouquine se départit de son sourire, le troquant contre un autre, plus amer, en prenant conscience du changement de plan annoncé.

- J'en conclus donc que tu me gardes avec toi jusqu'à Madorass désormais... voilà qui rallonge considérablement ma captivité..."

- Tu es perspicace.

Ce fut au tour du Général de s'amuser de sa trogne déconfite, tout en soulignant sa remarque d'une subtile caresse du pouce sur le menton de la demoiselle.

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MessageSujet: Re: Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ]   Le tourbillon de la vie [ PV Jon Snow ] EmptyMar 5 Fév 2013 - 20:04

Ils n'appréciait guère cette discussion. Autant il appréciait que la femme se sente à l'aise avec lui, il voulait depuis le départ être son ami d'abord pour ensuite se rapprocher plus encore de la conquête d'un coeur pourtant défendu par milles remparts. Mais ce coeur semblait s'éloigner de l'itinéraire à prendre pour assurer son devoir ; protéger le royaume. Car si les troupes aux alentours disparaissent, c'est que quelque chose de fort important les y aura forcées. Et Snow craignait le pire.
De plus, certains de ses hommes, alors qu'ils avaient entendu le changement de direction, déblatéraient déjà sur la possible cause de ce retournement de situation. Car, c'est tout de même important à dire ; Madorass était dans leur dos. Ils marchaient depuis fort longtemps dans la direction opposée à celle qui leur était promise aujourd'hui.
Certains, croyant en des déesses plus que méprisables, écoutaient soit-disant le vent pour y entendre des nouvelles. Le royaume expire ses trois derniers soupires pour l'un, quand l'autre prétend qu'un nouvel empire arrive. Certains hurlaient même que la terre expliquait le retour des morts à la vie, pour une guerre apocalyptique.

Le général n'y portait guère attention, à l'abris dans sa tente, mais les hommes, eux, qui écoutaient ces stupidités, s'en raillaient parfois, et, au pire, écoutaient et y croyaient. Plusieurs communautés se formaient donc, ce qui n'était pas bon.

Pendant que son régiment partait dans de claires divergences d'opinion, le jeune homme, lui, se plongeait dans le regard de Kara, qui n'était toujours pas allongée.

"Si tu penses avoir été en danger quand Cauchon est venu te rendre visite, saches que ce n'est que le début."

Il souriait, et parlait presque sur le ton de la plaisanterie. Il aimait comme sa compagne de voyage prenait parfois de grands airs, mais savait qu'à cet instant précis, elle revenait d'une certaine frayeur. Et il comptait bien en profiter pour se moquer d'elle comme un gosse. Il saisit ses chaînes et le fit passer lentement de autour de sa tête à lui, puis de ses épaules, jusqu'à finalement avoir les mains de la fabuleuse demoiselle autour de sa taille. Et il souriait.

"Tu l'as compris. Le voyage sera très long... Et comme une goutte qui frappe le crâne d'un homme immobilisé par milles cordes sur un rocher, encore et encore, ta présence seule pourrait faire de cette armée obéissante un troupeau de meurtriers à bouts. Ils seront épuisés, ils auront faim, soif, et toi tu aura le confort que j'ai. Ils voudront ta peau, et si le voyage dure encore..."

Il coupait là, pour intensifier le suspens qui était déjà, selon lui, à son comble. Il la regardait droit dans les yeux, après ce discours tonifié comme le fait un vieil homme racontant les anciennes et horribles légendes des peuples du nord à un gosse qui se pensait fort parce que les poules avaient peur de lui. Il rapprocha ses lèvres de l'oreille de sa prisonnière au charme de fer et lui susurra presqu'avec trop de douceur.

"Si le voyage dure encore... Il voudront ma peau."

Alors il retira ses lèvres du coté de Kara et le regarda tranquille, avec un sourire à l'aise, un sourcil levé, une expression qui disait ; "Qu'ils essayent." Jon Snow ne craignait aucun des hommes qui composaient son régiment. Il les battait tous sans la moindre difficulté en duel singulier, et saurait sans doute en contenir cinq à la fois. Il avait affronté pire avec son frère, et était certain que son existence lui proposerait des expériences dont la difficultés était plus forte au fur et à mesure qu'il vieillirait. Il adorait les défis, et comptait bien relever celui de ramener son régiment, dans la joie et la bonne humeur, à Madorass, sans leur donner la raison de ce nouvel ordre. Il n'avait, après tout, pas à se justifier. Surtout lorsqu'il ne savait pas si on appelait réellement sa force militaire à rejoindre la capitale.

Il embrassa le front de sa belle. Car bien qu'elle ne voulait pas l'admettre, tant qu'elle avait ses fers, elle était sienne. Il la nourrirait, la protégerait, et l'aimerais autant qu'il le voudrait.
Alors il la regarda, après ce court baisers, avec satisfaction, attendant une réaction quelconque, que ce soit à ce qu'il lui ait dit ou fait.
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