''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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Akira Satetsu



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Akira Satetsu
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Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Réfléxions [PV: Shui] _
MessageSujet: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyJeu 13 Jan 2011 - 13:49

Séparation ♪
Chant.
Le temps filait. Depuis des heures, sans qu'il s'en rende compte. Assis, en tailleur entre les bosquets, Akira songeait. Par à sa mère pour une fois, mais à ce chant. Un chant qui résonnait dans sa tête depuis plusieurs jours déjà. Une mélodie aux intentions de mort et de paix. Le démon se concentrait pour mieux l'entendre. Rare lui fut donné cette occasion, entendant constamment le bruit des épées qui se croisent, et le sang gicler. Ses yeux étaient posés depuis longtemps sur l'eau calme, et il se forçait à rejeter l'image du lac où il avait jadis croisait son reflet ensanglanté. La température commença à tomber, Akira comprit que la nuit arrivait. S'étant déconcentré, le chant lui parut être un lointain murmure dans l'obscurité naissante.

Averse.
Restant encore quelques minutes assis, il sentit la pluie s'abattre à faibles gouttes dans les marais. Son cœur se serra. En ces temps, lorsqu'il pleuvait, la foudre faisait son apparition. Il détestait la foudre, autant qu'il aimait. Lorsqu'elle déchirait le ciel, il ressentait clairement un mal au fond de son être. Non léger, il était fort et extrêmement douloureux. D'ailleurs, ne s'y attendant pas, le premier éclair le fit se courber en deux. Plusieurs fois, Akira essaya de se relever, en vain. Il dut ramper vers un arbre pour s'y appuyer et parvenir à se remettre sur pieds, un bras sur le ventre. La pluie devint diluvienne, le trempant jusqu'aux os. Les éclairs se s'enchainèrent, et le démon dut faire un énorme effort pour ne pas hurler. La foudre faisait partie de ses fibres. Mais ce soir, il était bien trop éreintée pour tenter de se délecter de l'électricité.

Souvenirs.
Alors qu'il attendait que l'orage passe, il observait le ciel noir. Et une image lui revint à l'esprit, rejaillissant des limbes de ses souvenirs. La couleur de l'infini ciel lui rappelait celle du tatouage de sa mère. Marqué sur son épaule, un signe dans une langue démoniaque inconnue. Sûrement un os de son passé. Akira s'était souvent demandé de quoi il s'agissait, et il avait précieusement gardé le dessin que lui avait fait sa mère, ce signe sur un de ses parchemins. Mais.. la pluie l'empêchait de se replonger dans le mystère de cette marque. Il attendit. Grelottant de toutes parts, il attendit que la douleur cesse, que la pluie disparaisse. Ce fut long... Long et douloureux.

Accalmie.
Après des heures, à nouveau assis, le jeune démon luttait contre le sommeil. Sa fatigue était écrasante, ses jambes lui faisaient mal. Deux journées de course-poursuite avec les capes blanches, ses ennemis quotidiens. Ils le traquait sans relâche, car Akira ne tentait pas de s'intégrer à Feleth, il détruisait la vie de quiconque croisait sa route, laissant sa signature macabre à chaque fois. Avec une certaine euphorie, il sortit ses parchemins roulés de son sac qu'il avait protégé de la pluie en le fourrant sous sa tunique. Retrouvant l'œuvre de sa mère il le fixa un moment. Puis, il remarqua une chose étrange. A moitié effacé par le temps et le frottement avec les autres papiers, il y avait un mot, en bas du parchemin. Malgré la clarté de ce dernier, Akira réussit à lire :

- Mordeuse... dit-il à voix haute.
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ShuiLong Zhang



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ShuiLong Zhang
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Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Réfléxions [PV: Shui] _
MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyJeu 13 Jan 2011 - 22:27

Aujourd'hui était un jour de traque. La cible n'était pas un rebelle, seulement un démon probablement fou qui semait le malheur partout où il allait... Un comme une Cape Blanche, sauf qu'une Cape Blanche était au service du Roi. Shui se souvenait, elle aussi avait été traquée quand elle était arrivée sur Feleth et c'était comme cela qu'elle avait rejoint les serviteurs du Roi. Maintenant elle se demandait si ça valait le coup ou pas. Oh biensur, elle avait l'autorisation de tuer à volonté, le respect, la crainte voir parfois l'admiration ou la haine de la population locale, ceci dit la liberté lui manquait. Ni Dieu, ni Maître, avait longtemps était sa devise. Alors pourquoi devait-elle sans cesse s'agenouiller devant un vieux roi paranoïaque qui ne l'appréciait pas tout comme elle ne l'appréciait pas ? Pourquoi est-ce qu'elle continuait à obéir aux ordres de ce tyran de souverain ? Elle n'avait aucune foi en son seigneur, aucune affection, aucune loyauté. Elle n'était même pas convaincue par le régime de terreur qu'il avait installé sur son pays, ni même par la façon dont il dirigeait ses troupes, épurant sans cesse ses soldats. La démone avait la conviction que, bientôt, c'était elle qui finirait le bûcher, qu'il attendait la moindre occasion, la moindre petite erreur de sa part pour la jeter à la porte. Depuis l'épisode la Tour des Mages, il en avait clairement après elle.
Aussi quand on lui avait assigné cette mission, elle n'avait pas pu refuser. Pourtant Shui détestait travailler en groupe. Elle était une assassin, une solitaire et ne faisait pas équipe pour la simple et bonne raison qu'elle ne comptait sur personne et qu'elle ne voulait que personne ne compte sur elle. Ainsi, au bout de plusieurs jours de traque incessante et infructueuse, elle émit l'idée qu'ils se séparent pour chercher ce démon qui avait trouvé refuge en ces lieux humides et glauques qu'étaient les marais.
Shui savait qu'elle était à son avantage. L'eau était son domaine, quelle que soit sa forme. Dans cette humidité, son encre serait plus efficace, plus résistante. Et elle ne craignait pas les bêtes qui pouvaient vivre sous la vase, elle n'avait aucun scrupule, aucun dégoût à s'enfoncer dans l'eau noire et putride, parfois jusqu'au nombril pour avancer. Les autres ne pouvaient pas la concurrencer.
Elle n'était pas particulièrement intéressée par la mission, ne souhaitait pas réellement affronter un autre démon, mais elle était ravie de pouvoir vagabonder à son aise dans les marais, un endroit qu'elle n'avait que peu visité.

Bientôt, il se mit à pleuvoir, à grosses gouttes. Mais elle ne chercha pas un abri. La pluie était son alliée la plus fidèle. Elle laissait l'eau ruisseler le long de son corps, s'amuser parfois à former de grosses boules d'eau compacte grâce à ses pouvoirs qu'elle faisait exploser, juste en face de sa figure avant de se remettre à rire. Puis quand elle fut trempée jusqu'aux os, elle entreprit de se cacher sous les arbres.
Shui ne craignait pas le froid. Son corps était gelé de nature. Elle entreprit d'escalader un arbre aux racines énormes et se posa un moment sur une branche, chassant sans crainte une sorte d'énorme boa qui trainait par là.
Elle avait passé son enfance au Vein mais la scène qui s'offrait à elle lui était étrangement familière. Elle avait toujours aimé errer dans les marécages, les zones humides et inconnues du monde d'en bas, seulement elle ne le faisait pas seule. Elle partait toujours à l'aventure avec Elle. Le cœur de Shui se serra. Elle lui manquait. Et les éclairs n'arrangeaient rien. Elle avait toujours adoré l'orage, ayant une affinité étrange avec la foudre. Souvent Elle courrait sous la pluie, courrait là où la foudre s'abattait, appelait le ciel noir, comme si Elle cherchait à être frappée par le tonnerre, à fusionner avec l'orage, avec la foudre, cet élément qu'Elle aimait tant. La démone pouvait clairement se souvenir de sa fine silhouette, de la robe légère qu'elle portait. C'était presque si Elle était là, devant ses yeux, à danser sous la pluie entre les éclairs.
Elle était partie, brusquement. C'était sa nature. Si Shui l'aimait tant, c'est parce qu'elle se voyait en Elle et Shui était bien placée pour savoir que rien n'y personne en ce monde ne pouvait la retenir éternellement. Pourtant, Elle avait emporté une parcelle de son cœur, une parcelle d'elle-même. Tant pis, Shui vivait sans. Le temps avait cicatrisé les blessures que son départ avait causé mais il lui arrivait secrètement, dans des moments comme celui-ci, de se demander où Elle était et si Elle avait toujours avec Elle ce fragment d'esprit qu'Elle lui avait volé. La démone n'avait pas de ressentiment, ou plutôt n'en avait plus. Cette partie qui lui avait été prise, d'une façon ou d'une autre elle lui en faisait cadeau.

- Décidément Shui, tu penses comme une lopette d'homme.
Se dit-elle en maugréant. Elle n'attendit pas que la pluie s'arrête et sauta de son perchoir, reprenant sa marche elle ne savait pas trop où.
Puis, elle finit par tomber sur cette silhouette. C'était lui. Tant qu'à faire, autant finir cette maudite mission maintenant. Il était de dos, visiblement absorbé par quelque chose. Shui devinait qu'il était encore un jeune homme démon : elle devrait pouvoir s'en débarrasser sans trop de soucis. En silence, elle dégaina une lame et se mouva dans l'obscurité, cherchant l'emplacement, le moment opportun pour bondir sur sa cible et lui planter son sabre qu'elle avait ensorcelé à l'aide de caractères aux propriétés toxiques dans le dos.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à frapper, un son sortit de la gorge de sa proie. Et ce simple son suffit à anéantir toute volonté de l'éliminer. Ce nom, c'était le sien. C'était Elle. Et ce fut suffisant à la faire sortir de l'obscurité, arme à la main.
- Où est-ce que tu as entendu ce nom ? Sa voix était hésitante, presque timide comme si elle craignait sa réponse. Elle réalisa la propre faiblesse de sa voix et haussa d'un ton, pointant sa lame vers le jeune démon : Réponds ! Où as-tu entendu ce nom ?
Elle était à plusieurs mètres de lui, trop loin pour pouvoir apercevoir le contenu du parchemin qu'il avait entre les mains. Si elle avait pu le voir, sans doute sa réaction aurait été nettement plus agressive.


Dernière édition par ShuiLong Zhang le Ven 14 Jan 2011 - 9:47, édité 1 fois
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Akira Satetsu



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Classe : Larme des Cendres.
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Réfléxions [PV: Shui] _
MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyVen 14 Jan 2011 - 9:22

Questions.
Akira se rappela, que sa mère lui avait toujours dit qu'elle ne se souvenait plus de son nom. Contrairement à son visage aux traits jeunes, elle était assez âgée. Et les combats sanglants, les tortures lui avait fait oublier le nom que lui avait donné sa propre génitrice. Il l'avait toujours cru. Pourtant.. Ce parchemin exprimait clairement qu'elle avait menti. Depuis toujours, Akira s'était douté que sa mère avait eu un passé douloureux, et il ne lui en voulait pas. Elle avait voulu oublier. Personne ne l'aurait compris, mais le démon, lui si. Il songea à ce nom étrange. Mordeuse, ce n'était pas commun. Il caressa l'encre à moitié effacée, entendant les échos de la voix de sa mère. Des intonations hésitante, toujours teintée d'une certaine tristesse. Elle ne parlait pas souvent, pourtant, Akira se souvenait de chacun de ses mots. Surtout les derniers, qu'elle avait prononcé dans ces champs de blé. Avec pour seul dernier témoin, la Lune.

Semblable.
Une voix retentit dans son dos. Les premiers mots étaient hésitant, les autres plus durs. D'abord, ne distinguant pas vraiment les phrases, il crut qu'il s'agissait d'une cape blanche. Mais il réfléchit quelques secondes. La femme derrière lui -car la voix était féminine- connaissait le nom de Mordeuse. Les fibres d'Akira se mirent à trembler. Il n'osait se retourner, de peur de voir un démon qui aurait connu sa mère par le passé, ou peut-être le clan de son oncle. Le frère de son père, qui lui aussi avait fondé son empire dans le Vein. Des tas de souvenirs se bousculèrent dans sa tête. Pourtant, il trouva le courage de se retourner et en apercevant son interlocutrice, il resta bouche-bée. Ce n'était pas un membre de son clan. La démone était réellement époustouflante. Aussi pâle que du marbre, des yeux bridés, ce lui rappela l'histoire d'un clan qui avait autrefois était très puissant dans le Vein, une voix étrangement familière. Non il ne connaissait pas cette voix, mais elle lui rappelait celle de Mordeuse..

Confiance.
Son sabre pointait Akira, le menaçant. Elle voulait qu'il réponde à sa question. Mais il n'arrivait pas à formuler une phrase correct. Malgré le regard hostile de la démone, il se sentit enveloppé par une certaine chaleur. Décidément, elle lui faisait bien trop penser à sa mère. C'était vraiment intriguant et presque effrayant. Mordeuse n'avait pas eu de sœurs.. Peut-être un autre mensonge ? Mais de toute façon, il était impossible qu'elles viennent du même clan. Leurs visages étaient quand même opposé. Même si elles dégageaient la même aura. Le démon sentit sa force lui revenir, mais devait-il dire que Mordeuse était sa mère ? Puis.. que pouvait-il risquer ? Puisqu'elle était morte. Son cœur se serra à cette pensée. Oui elle était morte, et depuis le temps, Akira n'avait toujours pas compris pourquoi.

- Mordeuse était ma mère.. souffla t-il.

Tristesse.
La démone pouvait le tuer, en cet instant, toute sa volonté de venger sa mère et de vivre pour elle s'était envolée. Il ne sentait plus l'odeur de l'humidité, n'entendait plus le vent, ne voyait plus le décor sombre. Tous ses sens l'avait quitté. Le parchemin qu'il empoignait depuis plusieurs minutes tomba, affichant le tatouage. Il prit l'eau du sol, et l'encre s'effaça. Dans quelques jours, il s'en voudrait d'avoir ainsi gâché un des derniers souvenirs matériel de sa mère, mais actuellement, il aurait aimé pleurer. Il ne pouvait le faire. Son cœur était trop noir pour s'adoucir ainsi. Son regard glacé se perdit dans celui de la démone. Des yeux noirs. Cela aussi, ce n'était pas courant. Peut-être était-elle une des dernières descendante de ce clan déchu dont le père d'Akira parlait souvent. Il avait dit qu'ils étaient tous tombés, lors d'une dernière bataille, mais il y a toujours des survivants. En tuant son propre clan, le démon aurait pu mourir lui aussi. Mais il avait survécu. Pourquoi pas elle ?
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyVen 14 Jan 2011 - 19:46

La dominante, c'était elle. C'était elle qui le menaçait avec son sabre, c'était elle la plus ancienne, probablement la plus puissante, logiquement c'était donc elle qui était en position de supériorité. Et pourtant, elle était comme suspendue aux lèvres du jeune démon, attendant qu'elles s'entrouvrent et laissent échapper quelques paroles. Un mot, une phrase, quelque chose ! N'importe quoi lui suffirait ! Et les quelques secondes qu'il prit pour répondre lui parurent des heures. C'était comme si elle attendait un verdict, comme si elle attendait quel serait son châtiment, quelle souffrance il allait lui donner, parce qu'au fond de son cœur, elle pressentait que, quelle que soit la réponse, elle ne l'aimerait pas.

- Mordeuse était ma mère...

Et ce fut comme si on lui plantait une lame dans le ventre. Pire encore, parce que la douleur était autant physique que mentale. Elle était estomaquée, perdit son souffle et le sabre qu'elle tenait dans sa main lui échappa.
4 mots. 4 mots qui suffirent à la mettre temporairement K.O, parce que ces 4 simples mots impliquaient tant de choses.
Savoir que Mordeuse avait refait sa vie avec quelqu'un, qu'elle était partie avec un homme et qu'il lui avait donné un enfant, la seule chose que Shui n'avait pas pu lui donner, ça lui faisait si mal. Elle était blessée dans son orgueil et dans son amour. Quelque part, elle avait toujours su que c'était inévitable que depuis ces longues années, Mordeuse avait trouvé quelqu'un d'autre, mais elle aurait préféré ne pas le savoir, ne pas avoir à imaginer qu'elle eut pu se livrer aux bras d'une autre personne, et d'un démon d'un clan rival qui plus est. Mais avec cet inconnu, là devant ses yeux, qui était la progéniture de son ancienne amante, elle avait la preuve que Mordeuse s'était abandonnée à un autre. Et la simple pensée qu'elle eut pu coucher avec un homme lui donnait la nausée. Oui, elle avait envie de vomir, là tout de suite.

Comment as-tu pu ? Moi je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'ai aimé.
Elle voulut croire que c'était un mensonge, que ce type se payait juste sa tête et elle voulut l'anéantir sur place, mais elle était encore trop tétanisée par la nouvelle pour réagir.
Peut-être n'était-il qu'un fils adoptif ou le fruit que d'une aventure ? Ou pire encore d'une mésaventure ? Et cette dernière supposition la mit encore plus en colère : comment pouvait-on toucher à un être tel que Mordeuse ?

Et elle le vit, le parchemin. À ce moment, elle comprit qu'elle ne pouvait pas se voiler la face. Si ce démon avait ce parchemin, c'était que Mordeuse l'estimait. L'écriture sur ce vieux bout de papier, c'était la sienne. Elle se souvint du moment où elle en lui avait fait cadeau. Quand Mordeuse était arrivée chez les Zhang, elle était esclave et elle n'avait pas le droit à un nom. Pourtant, Shui lui en avait donné un, même s'il ne faisait pas tellement Zhang. Et ce fut avec horreur qu'elle le vit détruire cet objet précieux. Elle laissa libre cours à sa rage.
En un éclair, il fut plaqué contre le tronc d'un arbre, une dague contre le ventre et un sabre planté à quelques centimètres de son visage.
Elle était tentée d'abattre son coup, de le déchirer, de l'étriper, de le réduire en morceaux jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de lui, juste pour soulager un peu sa tristesse, la tristesse de savoir que Mordeuse s'était tournée vers un autre.
Mais aussi puissante qu'était sa rage, jamais, ô grand jamais elle ne désirait réellement détruire l'œuvre de Mordeuse. Elle avait encore trop de respect et d'affection pour cette dernière pour commettre un acte qui lui apparaissait comme profane.

Son visage était tout proche de celui du démon. Ses yeux noirs s'étaient soudainement illuminés, une flamme de colère et de détresse y dansant. Mais son regard restait dur, tout comme le reste de son visage et sa voix qu'elle s'efforçait de contrôler même si on sentait qu'elle était brisée par l'émotion :
- Où est ta mère ? Qui est ton père ?
C'était brutal. Mais c'était tout ce qu'elle était capable de dire.
Elle lisait du chagrin dans l'air du démon, ou plutôt elle le sentait car il avait ce même air blasé, calme qui caractérisait sa prétendue mère. Mais elle se fichait de ce qu'il pouvait ressentir. C'était le cadet de ses soucis. Et elle en profita pour le détailler. À vrai dire, il ressemblait à Mordeuse. Il avait hérité de ses traits plutôt fins et de son teint blafard mais pas autant celui d'un Zhang, particularité des sangs mêlés du clan. Mais il y avait autre chose et elle ne saurait expliquer quoi. Autre chose qui faisait qu'elle aurait mis sa main au feu que Mordeuse était bien sa mère naturelle.
Shui était visiblement confuse, étourdie par un flot de sentiments allant de la mélancolie à la haine, mais cela ne la rendait pas inoffensive, bien au contraire. Dans ces moments-là, où il lui était dur d'établir un raisonnement cohérent, elle se laissait tout simplement porter par son impulsivité de démone, en somme elle frapperait plus vite et pour moins grave qu'à l'accoutumée. Elle guettait chacun de ses gestes, peut-être espérant qu'il tente de se défendre pour pouvoir l'éventrer et prétendre ensuite qu'il ne s'agissait d'un geste de légitime défense quand elle regretterait d'avoir détruit quelque chose qui appartenait à Mordeuse.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptySam 15 Jan 2011 - 9:50

Savoir.
Après qu'il est répondu à l'étrange démone, elle resta un moment sans bouger, lâchant même son arme. Elle semblait complètement outrée, blessée. Qui fut Mordeuse pour elle ? C'était là, la plus grande question qu'il aurait aimé poser. Pourquoi semblait t-elle autant affectée par la découverte ? Comment, où ? Tout cela était incompréhensible. Il voulait savoir. Connaître enfin la vérité sur le passé, aussi sombre fut-il, de sa mère. Sa mère qu'il avait tant aimé. Sa mère qui lui avait appris tant de choses. A apprécier l'art du macabre et de l'horreur. A savoir encaisser la douleur que l'on s'infligeait chaque jours en vivant. Il était le seul à l'avoir comprise dans son existence. Ou peut-être pas. La démone, dans un lointain passé, avait pu également très bien la connaître. Mais pour en être sûr, il lui fallait des explications.

Action.
Akira ne comprit pas tout de suite ce qu'il venait de se passer. Il se retrouvait coller à un tronc d'arbre, menacé par une dague et un sabre. La démone était tout près de lui. Il distinguait clairement la colère et l'hésitation. Il était à deux doigts de comprendre ce qui l'empêchait de le tuer. Mais la confusion dans son esprit lui ôtait toute capacités à réfléchir. Encore fasciné par ce regard sombre, il ne trouvait même pas la volonté de se défendre. A quoi bon ? Si l'un deux mourrait, jamais ils ne connaitraient la vérité sur Mordeuse, et c'était son plus grand souhait. Akira attendait juste. Un mot, une phrase, une question, une menace, n'importe quoi. Elle hésitait encore, le regard teinté par une sorte de colère, ce n'était pas facile à déchiffrer. Elle changeait rapidement de regard, passant d'un air profondément blessée à celui d'une furie. Enfin, elle parla.

- Où est ta mère ? Qui est ton père ?
Sa voix était dur, et au fond, elle paraissait essayer de la contrôler. Akira n'hésita plus pour répondre.
- Ma mère s'est donnée la mort il a au moins une dizaine d'années. Mon père est mort de mes mains comme tout le reste de mon clan pour ne pas y avoir prêté la moindre attention.

Courage.
C'était vrai. Tout le clan Satetsu s'était totalement fichu de la mort de Mordeuse. Cela avait rongé Akira de l'intérieur. Il se souvenait cette rage, cette rage qui l'avait habité lorsque chaque membres du clan avait perdu leurs têtes du sabre de Mordeuse. Sabre qui était posé prêt de la sacoche d'Akira. Il lança un regard par dessus l'épaule de la démone, il était toujours là. Une question lui brûlait les lèvres. Il allait la poser, mais il lui fallait sûrement craindre pour sa vie, malgré l'hésitation constante qu'il lisait dans les yeux noirs de la démone. Un être résonné aurait attendu d'être hors de portée d'arme avant d'exprimer sa curiosité à voix haute, mais Akira était plutôt courageux, et saurait se défendre par tous les moyens qui existent. Bien que désarmé.

- Qui était Mordeuse pour vous ? Sa voix était un murmure, mais la démone l'entendrait.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptySam 15 Jan 2011 - 20:00

- Ma mère s'est donnée la mort il a au moins une dizaine d'années. Mon père est mort de mes mains comme tout le reste de mon clan pour ne pas y avoir prêté la moindre attention. Et le ciel s'abattit sur sa tête. Mordeuse... Morte ? Un père... D'un autre clan ? Chaque réponse qu'il lui donnait ne lui apportait que de la souffrance accompagnée d'une suite de questions. Alors elle se tut, et quelques larmes aussi noires que la prunelle de ses yeux glissèrent le long de ses fines joues de marbre.
Pleurer... Sur quelqu'un d'autre... Si seulement elle avait su. Si, quelques années auparavant, on lui avait dit qu'elle serait capable de pleurer sur la mort d'un proche, elle aurait ri au nez de cette personne. Mais en ce moment, ne pas pleurer lui était impossible. Et elle s'en foutait totalement qu'un inconnu puisse la voir dans un tel état de détresse et de douleur.
Shui se recula, rangeant ses armes. Elle ne disait plus rien. Peut-être devrait-elle tout de même cacher son visage noirci par ses pleurs entre ses mains sans couleurs, juste par politesse envers le démon ? Vide, elle se sentait soudainement vide. Et elle laissa tomber son maigre corps qui lui semblait pourtant si lourd sur une racine en face de son interlocuteur. Elle avait entendu sa question, mais ne savait quoi y répondre.
Qu'était-elle pour Mordeuse ? Elle-même ne le savait pas. Une amante ? Une aventure ? Sa maîtresse ? Son mentor ? Son ennemie ? Tant de choix lui étaient offerts et seule, elle ne pouvait sélectionner une réponse qu'il lui paraisse appropriée. Comment pouvait-elle résumer les années qu'elle avait passées avec Mordeuse ? Comment expliquait cela à cette jeune créature qui se tenait devant elle ? Comprendrait-il même la puissance du mot « bien-aimée » ? Et d'abord, est-ce que Mordeuse l'avait réellement aimé ? Lui avait-elle rendu cet amour, puissant et jaloux, que Shui lui avait donné ? Elle n'en avait aucune idée. Le garçon ne semblait pas la connaître. Il n'avait visiblement aucune idée de qui elle pouvait être et elle en conclu que sa mère n'avait jamais du lui parler d'elle. Et c'était encore plus douloureux. Se rendre compte que la place de Shui dans la vie de Mordeuse était si petite, si insignifiante que cette dernière n'avait même pas pris la peine de la mentionner auprès de son enfant.
Mais la Zhang était incapable de lui en vouloir. Elle avait toujours été ainsi et c'était peut-être pour cela qu'elle l'aimait.

Elle pesa une nouvelle fois les paroles que lui avaient murmuré le balafré et un détail qui lui avait échappé la première fois lui arracha un sourire triste.
« Mon père est mort de mes mains ». Bien, cela leur faisait un point commun. Peut-être que toi aussi tu es comme moi... En plus fort, plus froid peut-être. Cela lui apporta un peu de réconfort.
Après un long moment de silence, elle passa un bras sur son visage, essuyant grossièrement l'eau noire qui ruisselait sur sa peau impeccablement blanche et y laissant de grosses marques sombres sur son visage. Elle inspira, expira, puis rouvrit la bouche, y laissant sortir quelques mots hésitants mais une douceur toute nouvelle :

- Mordeuse était... une amie.
Son regard parcourut une nouvelle fois l'enfant de Mordeuse, le détaillant toujours, cherchant les réponses aux questions qu'elle se posait sans pourtant avoir envie de les trouver, craignant de découvrir une réalité encore plus douloureuse. Puis elle baissa les yeux sur le sabre posé sur le sac du démon. Elle le reconnaissait bien. Elle l'avait aidée à le faire forger, lui apportant ses connaissances de Zhang en matière d'armes. Il était rassurant de savoir que cette épée savant mélange du savoir des Zhang et de l'ingéniosité de Mordeuse était entre de bonnes mains.
- Je m'appelle ShuiLong, ShuiLong Zhang. Tu peux me tutoyer si tu le désires. Pourrais-tu me dire ton nom ?

C'était la dernière, la dernière question qu'elle lui poserait. Ensuite, elle n'aurait pas besoin de savoir plus, ou plutôt elle ne voulait pas en savoir plus. Il lui fallait déjà le temps d'assimiler tout ce qu'il venait de lui apprendre en quelques minutes.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyDim 23 Jan 2011 - 9:41

Il avait eu raison. Elle faisait bien partie de ce clan que son père avait appelé déchu. Le nom Zhang lui avait échappé, mais lorsque la dénommé ShuiLong l'avait prononcé, il s'en était souvenu. Akira la regarda encore. Lui qui se faisait appelé le Ravagé, il aurait plus tendance à dire qu'en ce moment, c'était elle qui était ravagée par la tristesse. Ses larmes étaient noires. D'habitude, lorsqu'il voyait quelqu'un pleurer, il le trouvait faible. Dépourvu de toute force mentales. Mais, ShuiLong avait vécu des années sans rien savoir de ce qu'il était advenu de sa, sois-disant, amie Mordeuse. Akira savait qu'elle mentait, peu importait pour le moment. Au bout de quelques minutes de réflexion, il comprit pourquoi cette démone lui inspirait tant de respect alors qu'il méprisait quiconque l'aborder. Elle avait joué un rôle important dans la vie de Mordeuse. Le démon ne savait pas si sa naissance était un bienfait, mais il était heureux -quelle ironie- d'être vivant pour profiter des horreurs du Vein. Alors, peut-être sans ShuiLong, Mordeuse n'aura mis au monde Akira. Pour cela il la remerciait par un immense respect.

A force de penser, il avait oublié la dernière question de ShuiLong. Pourquoi tout le monde souhaitait connaître le nom de tout le monde ? Surtout que, Akira avait deviné qu'elle faisait partie des capes blanches. Elle semblait lunatique, qui pouvait assurer au démon qu'elle n'essaierai pas de faire traquer Akira plus tard ? Personne. Pourtant.. Mordeuse lui avait enseigné que lorsqu'on vous donne son prénom et son nom, par politesse, il faut donner les siens. Cette règle, il ne l'avait jamais respecté. Cependant, ShuiLong n'était pas n'importe qui..

- Mon nom est Akira, Akira Satetsu.

Jamais il n'avait prononcé autant de paroles en si peu de temps. Preuve qu'il voulait comprendre. Tout comprendre, sur ce passé effacé. Le démon espérait que son interlocutrice lui parlerait. Lui raconterait certaines choses. Le mystère commençait à l'étouffer. Il s'accroupit près de ses affaires, et sortit le katana de Mordeuse de son fourreau noir. La lame scintilla sous le reflet de la lune qui venait de transpercer un arbre. Il caressa la lame. Elle était froide. Akira ferma les yeux, repoussant de toutes ses forces la tristesse qui le gagnait à nouveau et rangea l'arme. Une étincelle éclata alors dans son esprit. Ses sourcils se froncèrent. Des milliers de souvenirs affluaient dans sa tête. Le démon plongea les mains dans son sac et en sortit un parchemin encore plus vieux que tous les autres.

Le déroulant, il découvrit avec euphorie que le portrait d'une démone ressemblant étrangement à ShuiLong était toujours intact. Mordeuse aimait dessiner au fusain ou avec cette encre noire étrange. Akira leva les yeux et compara la démone au dessin. Elle se reconnaitrait certainement. Bien que le côté démoniaque permette de garder son apparence jeune, elle avait sûrement changé depuis les années. D'un pas lents, il s'approcha que la démone blanche. Il fixa le parchemin, et se baissa à nouveau pour être face à elle, en gardant tout de même une certaine distance. Toujours avec lenteur, il tourna le parchemin de façon à ce que ShuiLong puisse le voir. Akira ne voulait pas user sa salive à nouveau, mais elle ne comprendrait peut-être pas l'interrogation du démon. Surtout si elle ne regardait pas dans ses yeux.

Le courage lui manquait pour prononcer le moindre mot. Les humains parlaient d'un défaut, la timidité. C'était une faiblesse, mais Akira ne pouvait le nier. Là, il n'osait pas parler. Il se sentait écrasé par le regard sombre de ShuiLong. Depuis quand s'inclinait t-il face à une paire de rétine ? Pourtant, il entendit une petite voix dans son être, se damner pour ces prunelles. Le démon avala durement sa salive. Ses boyaux se mélangeaient, sa gorge se nouait. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas ressenti ça.. Mordeuse lui avait durci le cœur, mais elle avait appris à son rejeton à savoir l'adoucir parfois. Et Akira ne l'avait que trop fait dans les moments douloureux. A nouveau, les barrières qui le protégeaient tombèrent. Tout ça pour une fichu paire d'yeux. Tous les mots qu'il aurait aimé prononcer butèrent dans sa gorge. Alors, il attendit. ShuiLong finirait par comprendre. Elle reconnaitrait son visage...
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyMer 26 Jan 2011 - 0:28

Akira... Satetsu... Le nom du jeune homme la fit frémir. Un frémissement de colère. Les Satetsu. Dieu qu'elle les haïssait ! Un clan de démons infects qu'elle avait toujours exécré du fond de son âme noire de démone, peut-être autant que les Seirdans ! Comment Mordeuse avait-elle pu s'abaisser à se lier avec un tel ramassis de... déchets ? Avait-elle tourné le dos à tous les enseignements des Zhang ?
Elle aurait du être envahie par une nouvelle vague de colère, mais elle était trop lasse pour se laisser submerger par d'autres flots d'émotions. Elle se tenait juste là, bouche close, à attendre. Attendre quoi ? Elle ne savait pas. Pas grand chose sûrement. Peut-être que ce dénommé Akira aurait des questions pour elle aussi. C'était à son tour de parler. Ou pas, parce que le jeune démon n'avait pas l'air d'être du genre bavard. Alors elle se tut à son tour et le dévisagea. De temps à autres, le silence était bel et bien le plus beau des chants, quand on savait l'écouter. Et puis à quoi bon parler ? Il y avait trop de choses qu'elle voulait lui dire. Il était le dernier souvenir de Mordeuse, son héritage vivant. En conséquences, c'était peut-être son devoir de lui parler de sa mère, de ce qu'elles avaient vécu ensembles. Mais, en avait-il quelque chose à faire ? Et par où commencer ? Fatiguant. C'était juste fatiguant. Elle n'avait plus aucune envie de parler, pas même pour continuer à l'interroger sur Mordeuse. Elle en savait déjà trop, ça lui suffisait.
Mais elle ne renonça pas totalement à en savoir plus sur ce mystérieux môme. Les larmes s'étaient arrêtées de couler, ses deux yeux noirs comme l'encre étant désormais trop occupés à fixer le démon, à observer le moindre de ses gestes, le moindre ses traits, comme s'ils cherchaient à percer son âme toute entière, à le disséquer du regard pour en savoir plus. Elle le regarda sortir puis ranger l'arme de sa défunte maternelle, puis se saisir d'un parchemin qu'il déplia avec précaution avant de s'approcher lentement d'elle.

Il ne parlait pas, mais cherchait visiblement à lui montrer le contenu de ce parchemin, apparemment très précieux à ses yeux. Elle le sentait quelque peu intimidé. Pourquoi ne lui parlait-il pas ? Il avait l'air de vouloir lui demander quelque chose mais ne le faisait pas ? Était-elle si imposante, elle avec ses yeux encore humides de larmes et son air pitoyable de chien battu, assise sur un tronc d'arbre ?
La timidité du démon lui arracha un petit sourire tendre. Elle consentit alors à baisser son regard pour s'attarder sur le parchemin.
La démone se reconnut immédiatement, après tout c'était son portrait. Elle n'avait jamais vu ce dessin mais se rappelait clairement des traits de Mordeuse, des pinceaux qu'elle aimait utiliser. Cette esquisse ne pouvait être qu'elle et il fallait dire qu'elle était ressemblante. Le temps avait passé et peut-être que les traits de la démone s'étaient durcis, mais c'était bien elle.
La Zhang sentit qu'il attendait un commentaire de sa part. Mais tout ce qu'elle fut capable de lui dire fut ces quelques mots :

- Ta mère a toujours eu un don pour les dessins à l'encre. Tu ne trouves pas ?
Elle passa une main sur ses yeux, tentant d'effacer les traces noires qui sillonnaient son visage blanc comme le marbre. Je me souviens qu'elle était particulièrement douée en portraits. Je lui demandais toujours de faire le mien, mais on finissait toujours par se fâcher parce qu'elle me faisait plus belle sur le papier que je ne l'étais en vrai. Il faut croire que c'est le seul portrait réaliste qu'elle ait fait de moi.
Au final elle en avait trop dit. Mais ce silence était trop pesant pour elle, même s'il était plutôt apaisant pour son esprit. Et puis ce dessin lui faisait chaud au cœur. Si son enfant l'avait et le connaissait, c'est que Mordeuse l'avait plus ou moins évoquée. C'était toujours ça de gagné.
Elle s'attarda à nouveau sur le parchemin puis quelque chose attira son attention. En bas à droite se trouvaient plusieurs petites colonnes de caractères dont certains avaient été effacés par le temps.

- Tu sais lire ces caractères ?

Le voir ainsi enfermé dans son silence lui faisait un peu mal. Elle voulait essayer de le mettre en confiance, l'inciter à lui parler, peut-être à s'ouvrir à elle. Si il le voulait bien biensûr. Plus qu'une question, c'était une invitation. Sa voix était douce, calme. Le froid et la dureté des sons qui sortaient habituellement de sa bouche s'étaient envolés. C'était un ton désormais amical et presque chaleureux qu'elle employait, un ton qui se voulait sympathique. Et son regard aussi s'était adouci. Peut-être y lisait-on encore un peu de tristesse et de confusion, mais il n'y avait plus de colère.
Elle voulait en savoir plus sur Akira, mais ne pouvait se résoudre à le forcer à se confier à elle. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était l'inviter, essayer de l'apprivoiser en espérant qu'il ne la rejette pas.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyMer 26 Jan 2011 - 16:35



Le silence qu'avait redouté Akira en montrant le parchemin à ShuiLong n'eut pas lieu finalement. La démone se reconnut, et parla même de Mordeuse, d'un ton bien moins froid et dur que tout à l'heure. Oui, elle avait raison. Mordeuse munie d'un pinceau avec de l'encre, cela donnait des miracles. Des portraits, des dessins, toujours des œuvres dont on ne sait comment décrocher son regard. ShuiLong aperçut elle aussi, les caractères que le démon avait remarqué il y a longtemps. Ils ressemblaient au tatouage, sur l'épaule de Mordeuse. Il n'arriva pas à discerner dans la voix de la démone, si elle, elle savait les lires. Pourtant, il avait l'impression que c'était la langue que seuls les Zhang avaient su maîtriser. Le clan Zhang avait tellement d'aventures passés derrière lui.. Dans le Vein, la plupart des démons un minimum civilisé -si l'on peut dire- avaient entendu ce nom.

Malgré la nouvelle chaleur de ShuiLong, Akira réfléchit de longues minutes aux mots qu'il devait dire. Hésitant. Entre répondre simplement aux questions, de peur de lancer la démone sans une nouvelle colère ou une nouvelle détresse. En même temps, la tristesse ne l'avait pas encore quitté. Il le sentait. Mordeuse l'aurait réconforté, mais Akira ignorait si il savait le faire. Tenter d'apaiser le cœur de quelqu'un.. cela ne faisait pas du tout partie de ses capacités naturelles. Lui était doué pour détruire tout espoir chez quelqu'un, le faire plonger dans un tel désespoir qu'il le supplierait de l'achever. Cependant, il se sentait obligé, au fond de lui, de tenter quelque chose. Et il savait quoi...

- Je ne pense pas qu'elle vou.. t'es oubliée, ShuiLong, lui dit-il en levant les yeux vers elle. Durant le peu de temps que j'ai pu passé avec elle, elle évoquait sans cesse une période de son passé qu'elle serait à jamais, incapable d'oublier. Il se força à continuer. Une période qu'elle n'aurait pour rien au monde, voulu oublier en fait. Et je suis sûr, qu'il s'agit des temps, aussi courts fut-il, qu'elle eut passé avec toi, et les tiens..

Il eut envie de vomir. Sa voix le dégoutait. Elle ressemblait tellement à celle de son géniteur.. Voilà pourquoi il détestait parler. Et là, avoir prononcé autant de mot l'étonnait lui-même. Ce dont il était fier, c'était de son honnêteté. Il venait clairement d'exprimer le fond de sa pensée. Une question lui vint, mais il se retenu. Elle risquait trop de lui rappeler le passé. De la plonger à nouveau dans une émotion trop vivace et épuisante. Pourtant, il était sûr de la réponse. Ses lèvres brûlèrent, mais le démon résista. Les deux démones s'étaient aimées. Pas dans le sens amicale. Pas l'amour que connaissait certains couples humain. Un amour douloureux, voir masochiste vu le caractère des deux guerrières, mais aux profondeurs abyssales.

Mordeuse n'avait jamais aimé le père d'Akira. Elle voulait juste un fils, qui aurait une part d'ombre, en lui à cause de celle du géniteur. Elle voulait un héritage. Un être à qui elle pourrait enseigner des choses. Avec une démone, cela était impossible. En réalité, Mordeuse n'avait jamais aimé que ShuiLong, de cet amour indescriptible. Voilà l'explication d'un départ voilé. Akira n'avait aucuns arguments, mais pour lui, c'était évident. Alors, il ne posa pas de question. Il murmura ce qu'il venait de comprendre, après des années à tenter de trouver la vérité. Son murmure le soulagea d'une certaine manière. Mais pas entièrement. Il y avait encore bien trop de choses assombris par le sang et l'ombre.

- Vous vous êtes aimées..
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyVen 28 Jan 2011 - 22:14

Quelle étrange situation. La voilà maintenant en train de sympathiser avec la cible qu'elle était censée abattre. Mais c'était le cadet de ses soucis. Les Capes Blanches n'avaient aucune importance, elles étaient insignifiantes face à ce qu'elle avait vu pu trouver ce soir. Trouver ce démon qui lui en apprenant tant sur l'une des seules personnes qu'elle avait pu aimer d'un amour sincère au cours de sa vie, un démon qui était la chair de son aimée. Et, elle qui ne s'était jamais liée avec aucun de ses collègues, la vie d'Akira apparaissait maintenant comme mille (;D) fois plus précieuse que son appartenance aux chiens du Roi.
Alors qu'importe la traque, qu'importe son camp, qu'importent les hommes, Shui avait définitivement renoncé au projet d'anéantir celui qui devait être sa proie. Et aucun mortel ne pourrait revenir sur cette décision.

À son grand plaisir, Akira s'ouvrit à elle, lui parlant, non sans une certaine pointe d'hésitation. Elle sentait que chaque mot qui sortait de sa bouche était une preuve, qu'il se battait pour ne pas se renfermer dans son mutisme. Et c'était étrange de voir à quel point le balafré détestait ses paroles mais aussi de le voir se forcer à établir le dialogue avec elle. Elle appréciait le geste, cet effort, l'acceptation de son invitation. Elle sentit qu'il n'était pas réticent à se confier à elle et peut-être même, y'avait-il espoir que les deux démons puissent s'entendre. Comme elle aurait aimé que cela se réalise !
Elle lui apprendrait, lui transmettrait tout son savoir, perfectionnerait ses connaissances en supposant que l'apprentissage de Mordeuse n'était déjà pas parfait. Elle lui donnerait aussi une part d'elle-même. Parce qu'au fond d'elle-même, l'héritage de Mordeuse était un peu le sien et elle voulait apporter sa pierre à l'édifice ou peut-être, plus trivialement, s'approprier ce qui restait de son aimée. Quoiqu'il en soit, elle se réjouit des paroles d'Akira. Pas seulement parce que dans leur signification elles consolaient un peu le cœur de la démone, mais parce qu'une nouvelle lueur d'espoir était née en elle.

- Merci.
Souffla-t-elle avec un sourire qui se voulait tendre. Merci d'exister, merci de me réconforter, merci de me faire entendre le soin de ta voix. Elle voulait juste lui dire merci.

Puis un silence. Encore. Mais il était moins pesant que celui d'avant. C'était un silence reposant, un silence durant lequel elle attendit avec patience qu'il daigne reprendre. Le premier pas ayant été franchi, le reste ne devrait pas tarder.

- Vous vous êtes aimées.

Et ces quatre petits mots furent un nouveau coup dans le cœur de Shui. Pas violents, pas douloureux mais puissants.
Il avait raison.
Elle n'avait jamais vraiment su si Mordeuse l'avait vraiment aimé mais le fait que son fils lui affirme maintenant que les choses avaient été ainsi lui révélait soudainement que l'affection que Mordeuse avait pu avoir pour elle était réel. Oui, c'en était presque une évidence, maintenant.
Elle s'en trouva allégé, dans son cœur et sa conscience. Plus sereine. Peut-être pas joyeuse parce qu'elle n'était plus cette gamine, cette impudente Zhang dont l'âme chavirait sans cesse entre la tristesse et la gaieté pour un oui ou pour un non, mais elle se sentait définitivement apaisée.
Avec un sourire toujours doux mais amusé elle prit le relai :

- C'est vrai. Je te remercie encore une fois, Akira. Tu es perspicace... Ou alors elle t'a parlé quelque fois de notre amour quand elle radotait sur son passé.
Un petit rire sortit de sa gorge, un rire discret. Imaginer Mordeuse, bercer un Akira enfant sur ses genoux dans un fauteuil à bascules en lui comptant toutes ses aventures de jeunesse... Ça ne lui ressemblait tellement pas... Elle retourna au démon, reprenant un ton plus sérieux :

- Tu voyages seul sur les terres de Feleth ?

Encore une fois, elle espérait qu'il daigne lui répondre mais s'il évitait encore sa question, elle comprendrait. De plus... Le sujet était si banal. Elle tentait juste de continuer la conversation, d'essayer de le mettre en confiance.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptySam 29 Jan 2011 - 15:21

Plus les minutes passaient, plus les silences entre ShuiLong et Akira se faisaient léger et apaisant. Elle lui confirma ses dernières paroles. Elle et Mordeuse s'étaient aimé. Sa mère ne lui avait pas dit directement, mais c'était évident. Et un sourire, un rare sourire, prit place sur ses lèvres, quand il entendit ShuiLong rire. Il refusait de se l'avouer mais au fond, cela lui apaisa l'esprit. Il était au bord de l'effondrement, plongé dans une mélancolie douloureuse. Se rappelant la dure perte de sa mère. Même après tant d'années, c'était difficile à accepter. A nouveau, la démone lui posa une question. Il sentait qu'elle ne se préoccupait pas vraiment de la réponse, elle voulait juste parler. Il y avait comme une invitation dans sa voix. Comme une invitation à se mettre définitivement en confiance avec un élément de sa vie. Car ShuiLong devait être une des rare à avoir respecter Mordeuse à sa juste valeur. Tout comme l'avait fait Akira. Et en cela, il se sentait déjà en confiance.

- Je voyage seul oui, et contre mon gré, commença t-il en soupirant, se rappelant la raison de sa présence ici. Je suis passé par inadvertance dans une faille et je tente en vain de retourner dans le Vein.

Il réfléchit à ses dernières paroles. Maintenant qu'il connaissait l'amante que fut ShuiLong pour Mordeuse, il n'était plus sûr de vouloir la quitter. Ils avaient certainement nombres de choses à échanger. Des choses qui permettrait de mieux comprendre la complexité du caractère de Mordeuse. Elle fut si fascinante. Parfaitement capable de fermer toute ses émotions pour qu'on ne les devine pas. Akira soupira à nouveau, un peu las. La fatigue le prit à nouveau. Le flot de tristesse et de mélancolie l'avait totalement épuisé. ShuiLong devait l'être aussi. De plus, une chose lui revint en tête. La démone faisait partie des capes blanches -il avait cru le comprendre-, et il y avait des risques de d'autres la retrouvent, et le démon par la même occasion. La traque, encore et toujours. Voilà pourquoi il voulait retourner dans le Vein.

Il voulait retrouver la joie de tuer sans avoir d'explications. De verser le sang, de détruire la vie où qu'elle soit. Le Vein lui manquait atrocement. Ne plus pouvoir regarder le vieux mirage de sa mère qui apparaissait les soirs de pleine lune, il avait presque oublié sa voix si mystérieuse. Il sentit ses muscles se contractèrent à nouveau. Retenant des larmes, comme à chaque fois qu'il les sentait venir. Ses poings se serrèrent, et il fit un effort remarquable pour ne pas s'énerver. Aucune raisons, mais sa tristesse l'énervait. Et il voulait rester calme. Du temps que ShuiLong restait en sa compagnie.

Il réfléchit à une question à poser, qui ne soit pas ni trop inintéressante, ni trop entreprenante. Il était curieux, toujours. Il voulait savoir des choses, mais mieux vaut ne pas bousculer les choses. Peut-être en savoir déjà plus sur ShuiLong elle-même ? Elle accepterait peut-être de lui parler un peu de son passé dans le Vein, parmi les siens. Une question qui l'intéressait vite. Vite avant que sa volonté de parler ne disparaisse et qu'Akira retourne s'enfermer dans son mutisme. Décidément, dès que les choses avaient un rapport avec sa mère, il se sentait capable de tout et n'importe quoi.

- Pourquoi as-tu quitté le Vein ? Demanda Akira, qui se posait toujours cette question concernant les démons vivant sur Feleth.

Le démon n'attendit aucune réponse, car elle voulait sûrement oublier certaines choses de son passé. Mais au moins, elle comprendrait qu'il voulait bien lui parler, à elle.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyMer 2 Fév 2011 - 18:47




C'était bon de voir qu'il semblait un peu en plus en confiance avec elle, qu'il arrivait à lui répondre même sur un sujet aussi trivial.

- Je voyage seul oui, et contre mon gré. Je suis passé par inadvertance dans une faille et je tente en vain de retourner dans le Vein.

Biensûr. Il était peu probable qu'un démon comme Akira ait un compagnon de route. Elle l'imaginait mal voyager en compagnie d'un ami. Un ami ? Pouvait-on vraiment avoir un ami, un semblant d'affection envers quelqu'un quand on avait tué les siens ? Probablement pas.
Bah qu'importe. La réponse était pratiquement prévisible de ce côté-là.
En revanche, elle fut quelque peu surprise d'apprendre qu'il se soit laissé tombé dans le piège d'une des failles du Vein. Bah après tout, ce genre de choses arrivaient. Shui avait commencé à connaître le monde de Feleth et avait déjà repéré plusieurs failles au cours de ses voyages. Gardant ce sourire étrangement doux et maternel, elle répondit sur ce même ton posé qui se voulait agréable :

- Si ce n'est que ça... Je peux toujours te guider vers une autre faille, si tu le désires.


La tristesse l'avait quittée aussi rapidement qu'elle était apparue. Il était peut-être tôt pour dire que Shui était heureuse, mais il était désormais trop tard pour dire qu'au contraire elle était malheureuse. La joie d'avoir retrouvé par le plus beau des hasards l'enfant de son aimée avait balayé sa mélancolie. Et pourtant, ce n'était pas le cas du dénommé Akira. Entre les efforts colossaux qu'il déployait pour libérer cette gorge qu'il semblait avoir bloqué pendant si longtemps, elle le sentait se battre intérieurement contre un flot de sentiments et la façon dont il s'était raidi le trahissait. Shui le savait, elle avait toujours su comment cacher ses propres sentiments, quelles techniques utiliser pour garder son visage blanc toujours lisse de toute émotion humaine, des choses qu'elle avait appris avec Mordeuse entre autres et qu'elle retrouvait dans chaque gestes d'Akira, aussi infimes soient-ils.
Et elle n'était pas sûre de comprendre contre quelle sensation exacte se battait le jeune démon. S'il était sur le point d'éclater en sanglots ou d'éclater dans une rage sourde et désordonnée. Dans le fond, pour elle, les deux étaient presque la même chose.
Mais dans un premier temps, elle fit comme si elle n'avait rien remarqué, ne voulant pas paraître trop envahissante. Mais ça lui faisait un peu mal de le voir dans cet état et elle souhaitait alléger son cœur de ce poids qui le crispait, aussi hâtif que ce vœu pouvait paraître.

- Pourquoi as-tu quitté le Vein ?

- J'étais lasse du Vein.
Répliqua-t-elle immédiatement, à l'aise dans le dialogue. Cela ne la gênait en aucune manière de parlait d'elle-même, de se livrer un peu au jeune démon. Qu'avait-elle vraiment à lui cacher un peu tout ? Et si cela pouvait soulager son malaise elle pourrait parler continuer de parler d'elle, seulement elle ne souhaitait pas orienter de son propre chef la conversation sur sa petite personne, ne voulant pas paraître encore plus narcissique qu'elle ne l'était déjà.
Elle eut le soudain besoin de se lever, de se mettre à la hauteur de son interlocuteur plutôt que de rester bêtement assise à le contempler, alors elle se redressa, rangeant soigneusement ses deux lames dans son dos. Elle voulut rebondir, continuer ce dialogue si difficilement engagé mais son regard se bloqua sur la cicatrice du balafré. Elle ne pouvait s'empêcher de la trouver fascinante et esthétique malgré le passé lourd et douloureux qu'elle pouvait évoquer. Mais, soudainement envahie par une étrange attirance, elle tendit doucement la main et balaya du bout des doigts quelques mèches tombées sur le front du démon pour mieux observer. Quand elle se rendit compte de son geste, elle ne sut quoi faire, craignant la réaction du balafré, mais puisque le premier pas avait été fait, autant continuer la marche.
Et voici qu'elle l'enlaçait doucement dans ses bras, pas avec la tendresse d'une amante, mais celle d'une mère, passant ses bras nus et glacés autour de la taille du démon. C'était imprévisible, précipité, décalé de toutes convenances, mais elle en avait eu l'envie.

- Je suis contente de t'avoir... Trouvé, Akira.

C'était pitoyable, c'était laid, c'était sentimental à souhaits, inadmissible pour une démone de son âge, mais c'était sincère. Sa voix s'était refroidie quand elle avait prononcé ces mots, incapable de manifester par la parole ce qu'elle pouvait vraiment ressentir. Voilà pourquoi elle l'avait pris dans ses bras.
Paradoxalement, alors qu'elle l'avait pris dans cette étreinte inattendue et spontanée, elle craignait de l'avoir blessé dans son intimité, dans son orgueil en se moquant de l'air froid et distant qu'il arborait. S'il lui brisait les côtes ou la poignardait dans le dos, elle comprendrait. Il pouvait. Mais elle était tellement... Satisfaite ? Tenir entre ses bras la seule chose qu'il lui restait de son aimée était pour elle le plus beau des présents, aussi niais que cela pouvait paraitre. Et maintenant elle était presque sûre de pouvoir prétendre être réellement heureuse même si son cœur lui avait interdit toute sensation de ce genre depuis la disparition des siens. Oui c'était bien la première fois qu'elle se sentait comblée. Mais combien de temps cela durerait-il ? Allait-il mettre fin à l'instant ou le faire durer encore un peu ?
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyMer 2 Fév 2011 - 19:20

Aux paroles de ShuiLong, Akira comprit à nouveau une chose sur lui-même. Retrouver une faille était si simple.. Pourquoi alors le démon n'était-il pas déjà dans le Vein ? Tout simplement parce qu'au fond, il ne le voulait pas. Il avait trop mal pour retrouver les champs de blé, ou les landes sans couleurs, ni saveurs. Cela lui paru à nouveau évident. Un rictus se forma sur ses lèvres. Il se comprenait de mieux en mieux. La démone répondit très simplement à sa question, mais de manière amicale. Lasse du Vein, lui avait été ravagé par le Vein. Et le rictus fut remplacé par un éternel froncement de sourcils. Mais le démon savait que dans son regard, on comprenait que cela concernait ses pensées et pas les paroles de son interlocutrice.

L'instant d'après lui fit écarquiller les yeux. ShuiLong se leva et il sentit ses doigts froid écarter les cheveux devant son visage. Sa respiration se coupa, et lorsque son corps se pressa doucement contre le sien, dans une étreinte maternelle, ses bras restèrent en l'air, sa bouche ouverte, son regard dans le vide. Il revit Mordeuse l'étreindre dans un de ses moments mélancoliques où elle pensait certainement à ShuiLong. Sa gorge lui parut recouverte de marbre, son regard se voila, il sentait les larmes montaient, et il se battait furieusement contre elles. Pourtant, la douleur qu'il ressentait lui paraissait imbattable, et assassine. Sa poitrine était lacéré par un souvenir tactile. Car au fond, les gestes de Mordeuse et de ShuiLong étaient les mêmes.

Trop de douleur en un seul instant, et pour l'achever, les quelques mots de la démone. Lorsqu'elle se détacha de lui, il resta stoïque, figé dans son air ahuri et dévasté. Son visage avait du tourné au cramoisi vu l'effort qu'il faisait pour ne pas vomir tant il luttait contre les larmes. Et il hésitait. Entre refouler éternellement cette douleur abyssales ou la laisser sortir une bonne fois pour toute. Jamais depuis sa naissance il n'avait versé la moindre larmes. Et aujourd'hui, face à ce qu'il pourrait considérer comme sa seconde mère, il envisageait de faiblir. De laisser hurler son manque, de laisser fuir ses remords, de se laisser submerger par ses souvenirs.

Un spasme lui fit oublier ses hésitations. Il s'effondra et tomba à genoux, les larmes ruisselèrent sur son visage blafard. Ses sanglots rauques s'étouffèrent dans sa gorge, sa main cachait ses yeux. Il se sentait accablé. Le poids du chagrin sur ses épaules ne lui permettait pas de se relever. Il ne criait pas, mais il en avait l'impression. Dans sa tête résonnait les échos de sa souffrance, depuis trop d'années il affichait une image de démon insensible, vengeant juste un symbole. Mais non.. Chaque fois qu'il tuait, il voyait Mordeuse et pleurait de l'intérieur. Tellement que son cœur paraissait s'être desséché, car les sanglots qui le secouaient lui faisait atrocement mal. Il en oublia même la présence de ShuiLong. Peu à peu, sa gorge se défit, et les sanglots se firent presque aigus. Il soulageait enfin son esprit de ces années à se battre contre un sentiment que tout le monde ressent un jour.

Et il lui était impossible de se calmer. Chaque respiration faisait couler encore plus de larmes. Il aurait presque demandé qu'on l'achève. Qu'enfin on lui enlève ce poids des épaules. Qu'il soit libre. Qu'il ne ressente plus ce manque, cette rage sans nom. Sa main serra sa tunique, cherchant désespérément à apaiser la douleur dans sa poitrine. Rien n'y faisait. Il avait l'impression d'avoir signer sa fin. Plongé pour toujours dans un néant. Condamné à pleurer à jamais, à avoir encore plus mal que d'habitude. A revoir toute son enfance sans cesse, lui rappelant que sa quête de vengeance avait toujours été vaine. Revoyant le visage de Mordeuse, éclairé par la Lune, revoir son reflet dans ce lac. Tout ressentir à nouveau. Revivre ce passage de sa vie chaque jours.

Errer sans fin, dans les entrailles d'une souffrance brûlante que rien ne pouvait éteindre. Que chaque souffle attisait encore plus. Nulles mots, nulles gestes, rien ne serait en mesure d'apaiser ces flammes dignes d'un enfer. Voilà, Akira était perdu dans son enfer, et pourtant, il luttait. La mort était une issue trop simple. Au comble de sa tristesse, il se souvient. Il lui restait un espoir..
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyMer 2 Fév 2011 - 22:54

Égoïste. Salope Narcissique.
L'espace d'un instant elle avait resserré son étreinte, attendant une réaction de l'être enlacé. Il fallait qu'il la guide, qu'il tremble, qu'il hurle, qu'il se débatte ou que dans le plus beau des scénarios passe ses propres bras autour de la taille gracile de la démone. Il fallait qu'il lui dise si il l'acceptait ou pas. Il le fallait sinon Shui se l'approprierait.
Ma chose... À moi... Mon Akira... Mon enfant.
Qu'est-ce qui te permet de voler cette chair qui n'est pas la tienne ? Le souvenir d'un fantôme qui t'as délaissé ? Qu'est-ce qui te permet de souiller de tes bras l'achèvement ultime et parfait de celle qui t'as quittée ?
Rien... Rien.
Et pourtant, elle le voulait. Si fort. Et c'était pour ça qu'elle l'avait étreinte, animée de ce désir hardent et malsain d'usurper ce jeune démon, d'en faire le sien. La joie, sensation éphémère et pourtant ô combien délectable, avait laissé place à une sorte de folie furieuse. Car Shui ne pouvait pas être heureuse. Shui n'était pas une femme. Elle était une démone. Tout ce qui pouvait faire son bonheur, il fallait qu'elle le détruise rageusement, volontairement ou non. C'était sûrement pour cela que Mordeuse était partie. Mordeuse avait toujours été intelligente, elle avait compris qu'en faisant le bonheur de Shui elle en faisait aussi le malheur car l'âme de la Zhang n'était pas faite pour connaître la joie mais pour au contraire l'anéantir. Pourtant l'âge avait eu raison des émotions fortes et vaines de la démone et la démence qui la caractérisait pouvait être domptée. Ainsi. le souvenir de Mordeuse et le respect qu'elle avait pour elle étaient trop forts.
De plus Akira ne réagissait pas. Pas un mot, pas un geste. Un gouffre de néant. Était-ce là le signe d'un refus ?
Son cœur se contracta, fort, et chaque battement était un coup, un hurlement qui lui intimait de lâcher prise. Alors au fur et à mesure que ses tripes se contractaient elle relâchait son emprise se reculant pour aviser la figure du démon, cherchant avec un regard à mi-chemin entre la déception et la confusion.

Il était... Impassible. Totalement.
Elle frissonna, pensant qu'il allait la punir pour l'affront qu'elle avait osé commettre. Intérieurement elle se délectait de cette pensée, estimant que ce serait la meilleure façon que de la châtier pour ses péchés.
Mais il s'effondra sur le sol, à genoux dans la boue, le visage se teintant d'une couleur rouge, comme s'il allait régurgiter quelque chose d'énorme. Elle porta une main à sa bouche en comprenant l'horreur de ce qu'elle venait de réaliser.

Ce fut un orage, une tempête.
Non, c'était pire, c'était un monstre qu'elle venait de lâcher en pleine nature. Un monstre qui avait été refoulé pendant trop longtemps que sa colère était aussi dévastatrice que le plus puissant des ouragans des monts lacérés. Et cette bête-là avait passé tant de temps dans sa cage, qu'elle avait grandi à travers les barreaux jusqu'à être trop grosse pour passer à travers la porte de sa propre geôle. Et elle ne pouvait sortir et pourtant elle le devait.
Cette créature... C'était le cœur d'Akira qui était sur le point d'exploser, une explosion si violente qu'il lui semblait qu'il allait en crever. Bientôt des larmes s'ajoutèrent au sublime cataclysme qu'elle venait d'enclencher.
Abasourdie par ce spectacle dont elle s'en croyait l'organisatrice, Shui se recula, choquée.
Catin. Putain sans âme. Contemple ton œuvre. À jouer avec le feu, tu as réveillé un volcan. Regarde, regarde ce démon qui brûle. Par ta faute. Regarde cette chose si précieuse à tes yeux que tu as déjà détruite.
Elle eut mal. Si mal.
La vue lui était insupportable, mais elle ne pouvait détourner son regard de cette scène aussi incongrue et tragique qu'elle en était devenue fascinante. C'était une fascination bien morbide que d'observer ce démon agité de spasmes s'étouffer à ses pieds, sur le point de dégobiller ce monstre infâme et pesant qu'il avait sur le cœur, ce monstre qu'elle avait réveillé.
Chaque larme, chaque goutte était une incision directe dans son âme. Et les cris sans voix qui sortaient de cette gorge bloquée résonnaient dans sa tête comme mille et un appels au secours de cette âme contorsionnée, écartelée dans le flot abrupte d'émotions qui l'avait submergée.
Qu'est-ce que tu as fait ? Qu'est-ce que tu as fait ?
Elle voulut courir, s'arracher de ce tableau vivant, malsain qui la prenait au tripe dans une douleur sourde, mentale, si forte qu'elle en était paralysée, incapable de bouger pas même pour exprimer sa propre souffrance.
Non, elle n'avait pas le droit de craquer elle aussi.

Refoulant sa propre envie de vomir face au propre dégoût de sa personne qui l'avait envahi, ses bras tombèrent le long de son corps fin. Ses yeux vides d'un noir opaque, sans fond, elle se pencha, s'agenouilla lentement devant le balafré qui suffoquait pour poser ses deux mains sans chaleur sur ses épaules.
Son regard était mort, son air entier était mort, dépouillé de tout, du moins en apparence.
Une nouvelle fois elle l'étreignit, mais pas par égoïsme cette fois, du moins le pensait-elle, soutenant les spasmes pleins de sanglots du démon qui lui déchiraient le cœur.
C'était tout ce qu'elle pouvait faire.
Vide-toi, donne-moi ta peine. Je la prends, je l'absorbe avec toi. Rends-moi cette bête que j'ai libéré. Laisse-la planter ses crocs dans ma poitrine. Voulait-elle lui dire. Mais elle était incapable de parler. Elle ne voulait plus être qu'un réceptacle. Elle voulait contenir, éponger cette souffrance qu'elle avait déchainé.
Aucune larme ne coulait sur son visage blanc. Mais elle pleurait, dans les tréfonds de son âme noire. Elle pleurait en silence et sans le montrer. Parce qu'elle se devait d'être forte devant cet Akira si vulnérable en cet instant. Être forte pour lui, pour tuer le monstre qui déchirait son esprit tout entier.
Dans le fond, cette deuxième étreinte était meilleure que la première. Shui ne pouvait être heureuse mais elle pouvait être malheureuse. Et elle préférait être malheureuse avec Akira plutôt que construire son propre bonheur en assujettissant comme elle avait voulu le faire quelques instants plus tôt. C'était tellement plus simple. Simple d'être triste pour quelqu'un, d'avoir de la pitié, du dégoût, de la culpabilité, du remord envers quelqu'un plutôt qu'une affection pure et désintéressée. Parce que cette affection n'existait pas. Pas dans le cœur de Shui et sans doute pas dans le cœur d'aucun humain sur ce monde. Paradoxalement même sa tristesse était égoïste, parce qu'en même temps qu'elle espérait soulageait un peu le démon du poids de la bête, elle soulageait son âme des remords qui l'assaillaient de toute part. Mais c'était meilleur, meilleur que tout de souffrir en silence auprès d'un être cher. Et ce masochisme insalubre lui plaisait plus que le bonheur.
Elle serrait les dents en croyant que c'était pour ne pas exploser en sanglots elle aussi alors qu'en réalité elle voulait rire.
En recueillant sa douleur, elle recueillait une partie de lui-même, elle le recueillait.

Ses doigts fins n'étaient pas crispés. Il parcourait le dos du démon, massant doucement son échine pliée par la douleur en attendant dans un silence sacré que la bête soit finalement sortie toute entière, même si cela devait lui prendre des heures, des jours, des années. Elle resterait là. Dans cette œuvre de souffrance, dans l'expulsion barbare de tout ce qu'avait pu endurer Akira.
Infecte sangsue qui s'abandonne à la souffrance dans un plaisir pervers en ayant le culot de se prendre pour une mère pour ne pouvoir que mieux s'accrocher à son hôte.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyJeu 3 Fév 2011 - 15:20

Dans sa gorge, une puissante envie de vomir à nouveau, un goût de bile. La terrifiante sensation d'être sur le point de cracher son cœur, son sang, de perdre sa dernière once de raison. Akira s'étouffait dans ses larmes et ses hoquets. Toute sa tristesse remontant à la mort de Mordeuse s'évacuait maintenant. Long, douloureux. Interminable. Incapable de lever les yeux vers elle, il n'arriva encore moins à prononcer un seul mot. Il semblait tousser, raclant sa gorge. Pendant qu'il avait l'impression de mourir, il sentit à nouveau, deux bras frêles et froid l'entouraient. Que cherchait t-elle à faire grâce à ce geste ? Se croyait-elle coupable de ses larmes ? Tentait-elle de se faire pardonner ? Voulait-elle apaiser sa peine ? Elle ne lui devait rien ! Akira serait à jamais incapable de bien la cerner. Mais c'était cela qui le fascinait chez cette démone. Cette capacité à faire une chose, une simple petite chose insignifiante, qui pourtant, a un nombre infini de raisons possibles.

Pourtant, contrairement à tout à l'heure, il ne resta pas immobile. Sentant l'étreinte de la solitude en même temps que celle de ShuiLong, il oublia ses limites physiques. Ses bras se serrèrent avec force autour de la taille de la démone dans un geste désespéré, il semblait vouloir étancher sa tristesse sur elle, peu importait si il lui brisait les côtes. Akira se trouva égoïste, mais il s'en fichait. Ses yeux humides, par dessus l'épaule de la démone tombèrent sur ses mains. Tremblante, leur blancheur blafarde s'était intensifiée. Quelque chose se déclencha dans son corps. Les dernières brides de sa combativité qui lui rappelait qu'elles étaient encore là. Bien moins nombreuses, mais bien là. Et le démon implora leur aide, car les larmes lui brûlaient la peau, meurtrières. Ses sanglots lui déchiraient les poumons. Son corps entier en plus de son âme souffrait désormais.

Une voix dans son esprit lui demanda ce qu'il faisait là. Agenouillé dans la boue, pleurant sur l'épaule de quelqu'un. Son orgueil et sa fierté rageaient, mais Akira ne les écouta pas. ShuiLong ne méritait pas qu'il ignore l'intérêt qu'elle lui portait. Il se devait d'honorer cet être qui avait fait partie de la vie de celle qui, elle-même lui avait donné la vie. Bien qu'en cet instant, il aurait aimé ne jamais avoir exister. Il sentait ses muscles pressaient le corps de la démone contre lui, ses dents mordaient sa lèvre. Des hurlements se bousculèrent dans sa gorge, mêlé au chagrin, il y avait la colère de ne pas se montrer assez fort. Pleurer ne servait à rien ! Et malgré les injures qu'il se prononçait à lui-même, intérieurement, il ne s'arrêtait pas. Il autorisait les flammes de la tristesse à laisser des traînées de braise sur ses joues creusées.

Après nombres de minutes à souffrir, à songer à son mal, le démon ne sentit plus le feu humide sur sa peau. Petit à petit, ses râles s'étaient assoupies, sa gorge avait séché, reprenant son amertume habituelle. Il hoquetait encore un peu, ses yeux et ses joues étaient toujours trempés de larme, son cœur n'avait pas repris sa place. Totalement dévasté, il détendit ses bras. Qui savait si il n'avait pas étouffé ShuiLong ? Mais non, il percevait faiblement son souffle. Lentement, tentant de reprendre son souffle, il se défit d'elle et se releva. Balayant d'un coup de manche brutal l'humidité sur son visage. Ses yeux devaient être rougis, enflés, ses lèvres étaient gercées et elles le tiraillait. Mais ces quelques douleurs n'étaient rien comparé à ce qu'il venait de ressentir.

Subitement, il se sentit vide. Stoïque, cherchant la vie en lui. Il eut un frisson. La rage dormait, la peine était retournée dans l'ombre, son manque semblait vexé, et son mal de chez lui avait totalement disparu. Chez lui... Où était-ce chez lui ? Dans le Vein ? Sur Feleth parmi les cadavres humains ? Il n'avait pas de chez lui. Le mal du Vein simplement. Il fut rassuré en sentant toujours ce cœur de lave bouillir dans son estomac. L'envie de tuer ne le quittait jamais. Cela prouvait que les larmes ne l'avaient pas brisé. Son regard retrouva celui de ShuiLong. Toujours aussi noir. Aucun nœuds ne se forma dans sa gorge, mais il ne sut que dire. Reprendre le fil de la discussion comme si de rien n'était ? Non. Akira ne savait même pas remercier, et pourtant c'était de mise. Mais il ne savait pas ce qu'il fallait faire.

Il espéra qu'elle parlerait à sa place. Le démon renifla discrètement, essuyant les dernières traces de larmes sur ses joues. Sa respiration s'était enfin calmé, son envie de vomir s'en était allée. Ses épaules étaient soulagées d'un certain poids. Qu'adviendrait-il de ShuiLong plus tard ? Il ne pouvait décemment pas rester à ses côtés puisqu'elle faisait partie des capes blanches, mais il ne voulait pas la quitter. Lui poser la question l'effrayait. Peut-être comptait-elle partir, simplement heureuse de savoir ce qu'il était advenu de Mordeuse. Non, il y avait plus que ça. Sinon, pourquoi n'était-elle pas déjà partie ? Mais il décida d'attendre qu'elle parle, par respect, par remerciements.
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ShuiLong Zhang



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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyJeu 3 Fév 2011 - 22:44

音乐
Ranafoutre que ce con de muzicons connaisse pas Eths, je veux !
Ses bras se resserrèrent autour de sa taille, acceptant son étreinte avec violence tout en la rendant encore plus délectable. Son corps pressé, emprisonné contre celui du démon, Shui savourait le moment avec un plaisir malsain, appréciant ce mélange de douleur et de honte qui s'était emparé du corps d'Akira. Ce n'était pas de la joie, ce n'était pas du bonheur. C'était de la douleur que ressentait la démone, mais une douleur qui faisait frissonner son âme d'une satisfaction perverse. Rien ne pourrait les rapprocher encore plus que ce moment, jamais ils ne pourraient être encore plus proches que dans ce malheur qu'il acceptait de partager et qu'elle recevait à bras ouverts.
Ils étaient maintenant liés.
Et Shui n'avait jamais eu d'enfants, le désir d'avoir un fils ne lui avait jamais passé à l'esprit et pourtant, avoir ce corps plus fort que le sien, si fort et si vulnérable à la fois qui sanglotait sur son épaule avait attisé le vœu déjà hardent qu'elle avait d'avoir maintenant un héritier, un compagnon, une chose, sa chose.
Étouffée et suffoquant, les cotes sur le point de se briser et le cœur sur le point d'exploser, ses mains massaient toujours doucement le dos du balafré, supportant chacun de ses soubresauts avec une endurance qu'elle n'avait elle-même pas connu. Elle s'était repliée sur Akira, le souffle rauque sous la violence de l'étreinte et de l'émotion.
C'était un enlacement destructeur, comme un étau, qui faisait du bien et surtout qui faisait du mal. Mais chaque once de douleur était aussi une once de plaisir. Et Shui pourrait mourir en ce moment, les os éclatés, cela lui importait peu. Ce serait même pour elle le summum de l'extase car elle succomberait comme elle l'avait toujours vécu : à chercher le plaisir là où il n'y avait que de la tristesse, à se détruire comme elle détruisait les autres.
Les larmes... Qu'est-ce qu'elle aimait les larmes ! Pas les siennes, car elles étaient d'un noir sale, opaque, mais celles des autres. Les yeux qui se s'inondaient, le visage qui se noyait sous un ouragan de secrétions lacrymales, tout un être qui se perdait dans un torrent d'eau, manifestation ultime de faiblesse, de rage, de souffrance et tout le reste de ces émotions fortes qui animaient et balayait un cœur. Elle qui aimait tant l'eau, elle avait toujours trouvé ça d'une beauté et d'une fascination morbide. S'il la tuait dans ses bras, son seul regret aurait été de ne pas pouvoir admirer sa figure engloutie sous les larmes.

Elle berçait Akira dans ses bras à sa façon de même qu'elle se berçait au son de ses hurlements et aux spasmes de ce corps qui la retenait avec la sensation qu'il ne faisait plus qu'un. Son propre souffle coupé, elle suffoquait avec lui, elle se cabrait avec lui, elle souffrait dans son âme et dans son corps avec lui à la seule différence qu'elle ne pleurait pas. Parce qu'elle recevait sa peine mais ne la créait pas, ainsi elle ne pouvait la déverser, préférant recueillir en elle cette partie qu'il consentait à lui donner.

Il expiait le monstre, la laissant totalement s'enfuir, se défouler comme jamais et petit à petit ses hurlements s'affaiblirent, ses sanglots s'estompèrent.
Retour à la réalité avec à nouveau la sensation de l'air qui repassait désormais dans ses poumons, avec la sensation de son cœur qui s'était mis à rebattre dans une cadence effrénée et non plus à l'unisson avec celui du démon.
Ses bras glissèrent le long du dos d'Akira, le relâchant tandis qu'il se détachait d'elle pour se relever. Agenouillée dans le sol elle ne dit rien, reprenant lentement ses esprits, tentant d'assimiler la violence de l'instant. Son esprit entier tremblait encore, assailli de toutes parts par la brutalité de cette étreinte et toutes les sensations qu'il avait pu croiser, gravant à jamais le moment tandis que paradoxalement son corps s'était figé, vide.
Elle releva la tête et constata dans le regard du démon qu'il en était de même pour lui. Rien, plus rien ne transparaissait dans les yeux sombres du Balafré. Elle le fixa un moment dans un silence qui n'était ni pesant, ni léger, un silence juste, puis baissa à nouveau la tête.
Bien. Sa décision était prise. Elle se releva, ses jambes recouvertes de boue, puis enleva la cape blanche qu'elle portait sur ses épaules avant d'en utiliser un coin propre pour sécher les quelques larmes qui restaient encore au coin des yeux du démon avec un sourire inqualifiable, mélange de tendresse, d'euphorie et de folie. Ses doigts parcoururent une nouvelle fois la tignasse brune de ce dernier, mais avec plus d'assurance, plus de familiarité sans que le geste ne perde pour autant de sa douceur.
Bien qu'elle ait pertinemment compris qu'il attendait d'elle une phrase, un mot, elle ne savait quoi dire et ne dit donc rien.
D'un geste brusque, elle finit par lancer cette cape si lourde, si pesante sur ses épaules dans les marais où le tissu se mit à couler dans cette obscure fosse d'eau sale et gluante. Puis elle elle ramassa son sac, toujours contre l'arbre et lui tendit :

- Akira, je renie mon Roi, je renie les hommes, je renie ce monde et tous les liens qui m'y emprisonnaient. Alors...
Elle lui tendit son autre bras, libre, paume ouverte. Veux-tu venir avec moi ? Je te ramènerais au Vein, je t'enseignerais tout ce que je sais, je te montrerais les merveilles du monde d'en bas et de même de celui-ci si tu le désires. Et... Je te parlerais de ta mère comme jamais tu n'en as entendu parler, je te donnerais l'image que j'ai de cette femme si énigmatique, si puissante et si ingénieuse à la fois.
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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptyVen 11 Fév 2011 - 15:59

Il patientait, l'observant attentivement. Désormais debout face à lui, il la vit retirer sa cape. Cette cape blanche, singulière, représentant les capes blanches. Blanc, la couleur qu'il avait fui durant de longs mois. Cherchant à tuer, à s'exprimer, sur des humains, alors que son corps lui hurlait de retourner dans le Vein. Finalement, ShuiLong balayait les dernières larmes du visage du démon et plongea une main dans ses cheveux. Akira sourit. Aucun des gestes de la démone n'avait pas été autrefois ceux de Mordeuse. Et son geste d'après par contre, fut plus qu'étonnant. Brutalement, elle balança sa cape sur les eaux sombres et poisseuse des marées, ou le vêtements coula. Il regarda la démone avec des yeux presque rond, tandis qu'elle lui tendait son sac. Il le prit, et ne s'attendit encore moins à ses mots. Désormais, aucune hésitation, aucun remords, sa voix était assurée.

- Akira, je renie mon Roi, je renie les hommes, je renie ce monde et tous les liens qui m'y emprisonnaient. Alors... Veux-tu venir avec moi ? Je te ramènerais au Vein, je t'enseignerais tout ce que je sais, je te montrerais les merveilles du monde d'en bas et même de celui-ci si tu le désires. Et... Je te parlerais de ta mère comme jamais tu n'en as entendu parler, je te donnerais l'image que j'ai de cette femme si énigmatique, si puissante et si ingénieuse à la fois.

Pendant qu'elle avait parlé, elle lui avait tendu la main. Geste simpliste mais qui voulait absolument tout dire. Bien sûr qu'il voulait aller avec elle, retourner dans le Vein, et entendre parler de Mordeuse. Apprendre encore des choses sur ShuiLong et sur ce qu'elle savait faire. Il allait venir avec elle. Mais son instinct le força à réfléchir avant de tendre lui aussi la main. Réfléchir à quoi ? Sur Feleth, il n'était rien. Dans le Vein, il avait tant de choses à faire. Le chagrin l'avait inspiré. Il pourrait à nouveau tuer en satisfaisant son cœur malsain, à nouveau dessiner sur ses vieux parchemins. Et il pourrait même montrer l'illusion fantomatique de Mordeuse dans les champs de blé à ShuiLong.

Oui, c'était une idée extraordinaire, une occasion unique. Il se remercia d'avoir été chassé par les capes blanches, et même d'être arrivé sur Feleth, nombres de gens ne croient pas au hasard. Mais le hasard fait si bien les choses. Akira ferma les yeux, retenant un nouveau flot de larmes, et saisit la main glacial de la démone dans la sienne. Il la serra, cherchant ses mots, car son dégout était très vite revenu. Il fallait s'exprimer clairement, lui faire comprendre la gratitude et l'envie qu'il ressentait en cet instant. C'était compliqué à formuler, surtout vu par Akira. Ses sentiments étaient toujours compliqués. Pourtant..

- Oui, je veux venir avec toi..

Les mots s'étaient étranglé dans sa gorge. Il devait se reprendre, et lui faire comprendre que lui aussi, avait des choses à lui montrer. Il pensait toujours aux champs de blé. Cela faisait si longtemps qu'il n'y était pas allé. Il en avait presque oublié le visage de Mordeuse. Avalant sa salive, désormais ressemblant à une boule pleine d'épine, il caressa les phalanges de la main de ShuiLong en formulant une phrase dans sa tête.

- J'ai un secret à te dévoiler..

Il se languissait de voir la réaction de la démone quand il lui montrerait le fantôme de Mordeuse. Il se languissait de le voir lui aussi. L'envie devint une euphorie. Il en aurait presque trépigné. Vite, retrouver le vent à l'odeur de mort du Vein, les paysages chaotiques, le sang partout. Son cœur cognaient fort contre sa cage thoracique. Son esprit hurlait au manque. Mais bientôt, tout redeviendrait comme avant. Il ne serait plus obligé de fuir, il pourrait tuer avec ShuiLong, lui montrait son art. Écouter sa voix inlassablement.. Jusqu'à ce que peut-être, à travers l'abîme de douleur heureuse, ils disparaissent. Il ne resterait que des écumes de leurs déchirures...

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MessageSujet: Re: Réfléxions [PV: Shui]   Réfléxions [PV: Shui] EmptySam 19 Fév 2011 - 16:12

音乐

Son corps entier frissonna de joie et d'excitation lorsqu'il posa sa main dans la sienne. L'espace d'un instant, elle l'avait vu réfléchir comme si il hésitait et elle avait craint qu'il ne finisse par refuser. Était-ce bien raisonnable après tout ? Ils avaient tant en commun, peut-être un peu trop et dans le fond... Deux démons solitaires tels qu'eux pouvaient-ils cohabiter ensemble sans se détruire mutuellement ? Quelque part, entre l'égoïsme et la joie, la raison était toujours présente et elle lui criait d'une voix étouffée que ce n'était peut-être pas la bonne chose à faire. Mais qu'importe. Cette lueur de sagesse qui s'était allumée dans son esprit s'était bien vite dissipée quand il avait pris sa paume d'un blanc immaculé dans la sienne.

- Oui, je veux venir avec toi..
Avait-il murmuré de sa voix étouffée en fermant les yeux.
La Zhang baissa alors la tête, fixant ses cuissardes couvertes d'une boue noire pour dissimuler le petit sourire qu'elle devinait un peu niais qui s'était dessiné sur son visage. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas ressenti un tel sentiment de joie. Elle se sentait de nouveau comme une gamine, une pauvre adolescente paumée à cette époque qu'il lui semblait si lointaine où elle croyait encore en des choses futiles telles que le bonheur ou l'amour. Démone ou pas démone, elle avait eu ces rêves de princesse d'un clan déchu qu'elle enterré avec le temps. Mais maintenant, elle était dans un tel état, qu'elle se sentait presque prête à déterré ses vieux cadavres d'espoir.
Elle sentait ses doigts caresser avec une douceur insoupçonnée sa peau aussi froide que celle d'une morte.

- J'ai un secret à te dévoiler..


Elle releva la tête, effaçant -non sans peine- ce sourire débile pour garder cette expression maternelle et tendre qu'elle avait abordé.

- Moi aussi j'ai tant de choses à te dévoiler, Akira. J'ai hâte. Tellement hâte.


Ses doigts s'entremêlèrent aux siens, les emprisonnant pour les garder à tout jamais avec elle, les serrant avec une force soudaine mais sans violence pour ne pas le blesser. Juste assez pour qu'il comprenne qu'elle comptait le garder avec lui. Ses yeux se plantèrent dans les siens. Ils brillaient d'une lueur folle, puissante et pourtant si chaleureuse, comme si on y devinait de l'affection.
Mais des bruits de pas d'une démarche grossière vinrent interrompre le moment. Brusquement, elle tourna la tête, sentant le danger approcher. Les autres capes blanches... Elle les avait complètement oubliées. Une chance qu'ils aient mis de temps à arriver dans le coin.

- Dépêchons-nous. Nous avons l'éternité devant nous mais il serait dommage de la gâcher, non ?


Sans attendre une réponse, elle entraina Akira avec elle dans une course folle, se jouant avec une facilité déconcertante des obstacles naturels qu'elle pouvait bien y rencontrer, ne laissant plus rien derrière elle sinon cette Cape Blanche qui lui avait tant pesé. Sans doute penserait-on qu'elle s'était noyée parmi les limbes du marécage, qu'une bête énorme l'avait happée dans la vase du marais ou bien tout simplement qu'elle s'était évanouie parmi la brume blanche de l'endroit, retournant à cette nature qui lui ressemblait tant. Personne ne pleurerait son départ qui n'en était pas vraiment un. C'était un nouveau pas, une nouvelle étape de sa vie. C'était une ascension, un progrès.
Pourrait-elle vraiment entretenir, s'occuper, chérir à tout jamais cet enfant que lui avait laissé Mordeuse sans finir par le consumer dans les flammes de son égoïsme et de sa folie de démone ? Ce nouveau sentir qu'elle prenait dans le carrefour de sa vie ne recroiserait-il pas celui qu'elle avait emprunté avec sa défunte amante ? Seul l'avenir nous le dirait.
Et l'avenir, Shui s'en foutait bien. Car courant aux côtés du démon, elle se sentait presque décoller du sol tant elle était... heureuse ? Son cœur battait à une vitesse folle, non pas en raison de sa course, mais bien parce qu'il était soudainement animé par un sentiment si puissant qu'il aurait presque pu quitter sa cage thoracique au vu de l'excitation qu'elle ressentait.

Leur destination était proche. Le portail était dissimulée dans les profondeurs d'un des multiples lacs vaseux du marécage. Ce fut sans l'ombre d'une hésitation qu'elle plongea dans l'eau sale avec Akira pour pénétrer dans le passage qui les mènerait au Vein. La faille entre les deux mondes, la faille dans son cœur desséché qui se fissurerait bêtement sous l'effet de la joie ?

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